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3,36

sur 62 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pas trop enthousiaste finalement pour ce roman à la thématique abondante. Histoire ancrée dans le San Francisco subissant une grosse vague de chaleur et une épidémie de variole en cet année 1876, presque trente ans après le "Gold-rush", et ses immigrés venus de tout horizon, dont les français(es), comme Blanche. Ancienne écuyère de cirque a Paris, reconvertie dans la danse burlesque aguicheuse et "michetonneuse" afin d'entretenir son amant et l'ami de ce dernier.

Cette Blanche, justement, personnage principal avec son caractère de girouette, m'a souvent énervée ! Elle aurait bien mérité un pair de coups de pied aux miches pour la faire réagir. Or, le jour où Blanche se heurte au grand-bi de Jenny Bonnet, cette dernière s'en chargera en ne se gênant surtout pas pour remettre les yeux de Blanche en face de sa conscience. Saisie alors d'un sentiment de culpabilité, l'instinct maternel bien enfoui de Blanche se réveillera (un tantinet) et elle cherchera à récupérer (enfin) son bébé rachitique dans une "ferme" de nourrissons. Mais la présence de ce fils braillard dans leur appartement, situé dans le quartier chinois (et donc négligé par les autorités sanitaires), ne plaira pas au mac-amant de Blanche (habitué à sa belle vie de bohème payée sur les turlutes de Blanche)... et causera au final (...je prends beaucoup de "raccourcis")...la mort de Jenny Bonnet.

Les relations amicales, comme celles de l'amour, ne s'expliquent pas. Blanche ne sera jamais devenue ma copine ! Mais entre elle et Jenny se créera un lien très fort... lien qui poussera Blanche a essayer de trouver le meurtrier de.. et la justice pour son amie sauvagement flinguée.

Basé sur un fait divers, d'ailleurs jamais élucidé, le roman aborde aussi (et approfondit parfois) grand nombre d'autres sujets liés à ce San Francisco du 19ème siècle et la vie de tous les jours : l'immigration et ses problèmes sous-jacents, les transports, les laissés-pour-compte de la guerre civile et la ruée-vers-l'or, les conditions sanitaires...etc.
C'est peut-être là où le bât m'a blessé : le voyage historique (par ailleurs bien documenté) était très intéressant, mais a également instauré, avec ses quelques longueurs, une distance malvenue avec l'histoire de Blanche et Jenny. J'aurai franchement aimé me sentir plus proche d'elles.

Le texte est en outre émaillé de chansons d'époque, principalement anglaises, et traduites (sans aucun sens de poésie) en bas des pages. Elles amènent encore une autre "dimension" au récit qui déborde déjà d'un "trop plein".

Je refuse néanmoins de quitter ce livre sur une note négative, parce que Jenny Bonnet, fille au passé bigarré, aurait été une femme a mon coeur : chasseuse de grenouilles (pour les restaurants français à Frisco), jeune femme se promenant en costume-pantalon (interdit à l'époque...comme aujourd'hui en France, puisque la loi n'a jamais été changé), n'ayant pas peur de dire tout haut ce que lui passait par la tête (récoltant ainsi des coquards de la part de la gent masculine) et surtout clamant son désir de vivre en tant que femme libre... "Cute froggy", cette Jenny !

Je remercie Babelio et les éditions Stock pour cette exploration bien différente du "Far West".
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San Francisco, 1876. La ville connait un épisode de canicule sans précédent et doit faire face à une épidémie de variole des plus virulentes... Dans le quartier chinois, où les drapeaux jaunes signalant la contamination foisonnent, se regroupent tous les immigrés sans le sous qui ont fui leur pays en espérant faire fortune dans le pays du « tout est possible »… Blanche Beunon, une ancienne écuyère française, est arrivée depuis un an, accompagnée de ses deux michetons : Arthur, son compagnon, et Ernest. Danseuse vedette au House of Mirrors, un bordel populaire, la jeune femme vend ses charmes afin d'entretenir les deux bons à rien qui l'accompagnent et qui s'empressent de flamber son salaire dans des jeux d'argent ainsi que son fils d'à peine un an, placé en pension « à la campagne » et qu'elle ne voit que rarement.

Cette vie-là semble parfaitement convenir à Blanche, qui ne se pose pas trop de questions quant à sa situation et à son avenir, jusqu'au jour où elle fait la connaissance de Jenny Bonnet… Cette chasseuse de grenouilles, qui revend le fruit de sa chasse aux restaurants français de San Francisco, détonne dans le paysage. Elle se déplace sur un grand-bi volé, porte des pantalons au risque de se faire arrêter et de prendre une amende, vit au jour le jour et respire la liberté et l'indépendance. Une rencontre qui va venir perturber l'équilibre fragile de Blanche et remettre en questions ses choix de vie. Mais alors que la jeune femme commence à prendre son envol, sa nouvelle amie se fait assassiner sous ses yeux…


A la fois roman de moeurs, portrait d'une époque et peinture sociale, « Frog music » s'inspire d'un fait divers pour nous dépeindre la vie dans le San Francisco de la fin du XIXème siècle. le récit se déroule en deux temps. Il s'ouvre sur la rencontre entre les deux femmes et bascule ensuite sur le moment où, un mois plus tard, Jenny est tuée lors de la fusillade et où Blanche se retrouve livrée à elle-même avec le désir de venger la mort de son amie et de récupérer son fils. Un récit alterné qui nous permet de découvrir progressivement les éléments qui ont débouché sur cet assassinat et d'en apprendre plus sur tous les tenants et les aboutissants de cette dramatique affaire…

Mais derrière le fait divers se cache deux très beaux portraits de femmes. Jenny avec son exubérance, son grain de folie et son humour est un personnage particulièrement dense, intéressant et attachant. On regrette que son rôle soit si bref tant son charisme est contagieux et apporte une bouffée d'oxygène et de bonne humeur dans cet univers crasseux et malsain. Néanmoins, même si Blanche paraît plus fade et plus agaçante, on assiste avec elle à une véritable métamorphose, celle d'une femme légère, inconsciente et soumise en une femme émancipée, libérée du joug des hommes et enfin prête à accepter la maternité. Blanche est un personnage qui ne cesse d'évoluer et que l'on prend plaisir à suivre.

Emma Donoghue prend soin de poser le décor et d'installer ses personnages dans un San Francisco qui n'a pas vraiment de quoi faire rêver ! On sent le souci du détail chez l'auteur, quitte parfois à provoquer quelques longueurs… Les thèmes sont nombreux, trop peut-être pour être traités avec profondeur. On côtoie les laissés-pour-compte de la société et ceux qui en profitent : les immigrés, les malades, les prostituées, les macs, les policiers corrompus… Emma Donoghue y parle des déracinés, de la condition des femmes, du rapport des parents aux enfants, de la violence quotidienne… Son écriture est agréable et fluide et permet de passer un bon moment de lecture, même s'il m'a manqué un petit quelque chose pour être vraiment emballée…


Je tiens à remercier vivement Babelio et les éditions Stock pour ce partenariat !
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San Francisco 1875.
Frog music est un roman qui parle d'amitié.
Celle de deux jeunes femmes, l'une danseuse dans un bordel, Blanche, l'autre, affublé d'un costume masculin et qui exerce le métier de "chasseuse de grenouilles", Jenny.
Une amitié ambigüe et éphémère, car Jenny est bientôt assassinée.
Blanche n'aura de cesse de faire arrêter et condamner les coupables dont elle croit connaître l'identité.
Un roman sur fond de pauvreté, de maladie (l'épidémie de variole qui ravagea la région), de violence...
Un roman où les mensonges et les trahisons se multiplient, où chacun vit de combines pour essayer de s'en sortir, allant jusqu'à se vendre parfois, où l'héroïne traine son mal être et un lourd secret.
Tiré d'un fait divers réel, Emma Donoghue nous livre un ouvrage où domine le drame, mais avec , parfois, heureusement quelques scènes plus légères.
Une narration rendue complexe par les aller-retours permanent entre passé et présent, une sensation de lenteur, de répétition également.
Etait-il nécessaire de saupoudrer son histoire de nombreux refrains, qui plus est, en anglais ?
Il y a des interrogations qui persistent, des points qui mériteraient un complément d'information pour donner plus de crédibilité au récit.
Au final, un roman dur, dans lequel la vie de l'époque est parfaitement restituée et où les personnages sont plus vrais que nature.
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Il y a des amitiés, qui comme ça, naissent au détour d'un coin de rue. C'est ce que Blanche et Jenny ont véçu, et c'est ce qui a changé leur vie.
Blanche , danseuse burlesque aux moeurs légères fait le rencontre inopinée de Jenny, femme extravertie et excentrique.
Blanche par son côté déluré va causer la perte de Jenny. Cette dernière aura tout fait pour que Blanche retrouve son fils qu'elle avait laissé en nourrice et pour qu'elle fasse enfin face à ses responsabilités de mère et de femme.
Mais l'amant et souteneur de Blanche ne verra pas cela d'un bon oeil.
Blanche fera son possible pour que le meurtre de son amie ne reste pas impuni.

Un livre sympathique, à l'écriture agréable. néanmoins, les trop nombreux extraits de chansons ont géné ma lecture. L'histoire, quant à elle, est intéressante, une belle leçon d'amitié, mais qui au final n'a rien de transcendant.
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Le roman débute par le meurtre de Jenny Bonnet, une femme de 27 ans connue pour son caractère rebelle et son excentricité. Dans la même pièce, Blanche Beunon, une danseuse burlesque française qui s'en sort indemne. Mais transformée.

Sa rencontre fortuite un mois plus tôt avec Jenny lui a ouvert les yeux sur sa docilité : son enfant placé en nourrice et qu'elle ne voit qu'une fois par mois, son amant proxénète qui profite d'elle, une souteneuse qui prétend assurer sa protection... Jenny a donné à Blanche la force de changer et l'ancienne écuyère va tout mettre en oeuvre pour retrouver le meurtrier de son amie.

A la fin du XIXème siècle, San Francisco connaît à la fois un été caniculaire et une affreuse épidémie de variole. C'est dans une ambiance sale et poisseuse que nous suivons Blanche, Arthur son amant, Ernest son meilleur ami et Jenny bien sûre, morte mais partout présente par la force qu'elle a impulsée à Blanche. On la retrouve dans les -trop- nombreux flashbacks, fanfaronnant en pantalon, le pistolet dans la poche, se bagarrant, buvant et parlant fort. Et on regrette qu'elle ne soit qu'un souvenir et non l'héroïne de ce roman. Peut-être me serai-je alors plus attachée aux personnages que lors de cette lecture.

Le récit s'appuie sur des faits historiques : Jenny (et de nombreux autres) ont réellement existé comme l'explique la postface. Cette information renforce le propos du roman mais n'a pas suffi à le rendre captivant.
J'ai trouvé que le récit manquait parfois de fluidité (des longueurs, beaucoup de chansons et énormément de thèmes abordés et donc peu creusés) et, même si je ne l'ai pas détesté, ce roman m'a globalement déçue.
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San Francisco, été 1876. Dans la ville écrasée de chaleur, frappée par une épidémie de variole, grouille une faune interlope que la mort peut faucher à chaque coin de rue. Jenny Bonnet, inclassable calibre, va en faire les frais : elle perd la vie, fauchée par une volée de plombs. Son amie de fraîche date, Blanche, assiste, horrifiée, à la scène. Au péril de sa vie, la jeune femme en cavale décide de mener l'enquête pour retrouver le meurtrier. Ce faisant, elle va comprendre qu'elle ne connaissait que très peu Jenny…

« Frog Music » est le huitième roman d'Emma Donoghue, auteure née en 1969 en Irlande et qui vit au Canada. J'avais pu découvrir son excellent roman « Room » paru chez Stock en 2011 et apprécier le talent et le génie de cette auteure.
« Frog Music » s'avère déconcertant dès le départ : la couverture atypique se fait déjà l'écho de l'ambiance de l'oeuvre : sensuelle, éthérée, presque légère. Mais cet écho n'est que partiel puisque le climat d'ensemble, à la lecture, semble souvent glauque, poussiéreux, d'une moiteur qui oscille entre sexualité torride et libérée et torpeur maladive. Cette atmosphère interlope déconcerte et met mal à l'aise.
« Frog Music » est par ailleurs une oeuvre hybride qui jongle entre roman historique et enquête à suspens. On peut d'ailleurs souligner une postface très conséquente dans laquelle Emma Donoghue explique son travail et cite ses sources : « A de rares exceptions près, tous les personnages de Frog Music ont réellement existé et j'ai travaillé en m'appuyant sur les faits connus et attestés de leur vie » (p. 449.), suivie de notes tout aussi complètes sur les chansons qui parsèment l'oeuvre.
Derrière les différents protagonistes, Blanche et Jenny au premier plan, c'est la ville de San Francisco que l'auteure met en scène, en prenant le temps d'explorer ses recoins les plus variés, ses moeurs libérées et décomplexées, son métissage qui provoque bien des étincelles, le quartier de Chinatown en étant une illustration. L'intrigue progresse avec des longueurs et procède par flashbacks au long de l'enquête de Blanche. La fin vient donner une épaisseur au personnage de Blanche, la maternité lui donnant l'occasion de questionner autrement son image de femme.

« Frog Music » est donc une oeuvre atypique, déconcertante, protéiforme et érudite pour qui veut approfondir la dimension historique. A découvrir malgré bien des longueurs.

J'ai pu lire « Frog Music » grâce à une opération spéciale de Masse Critique. Je tiens à remercier Babelio et les éditions Stock pour cette découverte.
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Eté 1876. Il fait horriblement chaud à San Francisco, et l'épidémie de variole se propage dans la ville. Blanche, jeune danseuse au House of mirrors et prostituée, est renversée par une jeune femme cycliste, Jenny Bonnet, qui gagne sa vie en tant que…chasseuse de grenouilles. Cette rencontre totalement impromptue, va faire basculer la vie des deux femmes…
J'ai été plutôt séduit par l'ambiance générale du livre, et par le portrait assez réussi de ses deux femmes, Blanche et Jenny. Dans le même temps, j'ai été peiné par leur destinée : tout d'abord, celle dramatique de Jenny, assassinée un peu plus d'un mois après sa rencontre avec Blanche, alors que toutes deux avaient fui le mari (et mac) de Blanche, Arthur, et son indissociable acolyte Ernest. La vie de Blanche est à peine plus rose : abusée, à tous les sens du terme, par Arthur et Ernest, qui vivent véritablement à ses crochets, forcée d'abandonner son enfant pour poursuivre ses « activités », elle va trouver, dans sa relation avec Jenny, la force de reprendre sa vie en mains, puis, après le décès de son amie, va chercher à lui rendre justice. le roman est construit sur une alternance de chapitres avant et après la mort de Jenny, véritable point de rupture de l'histoire. Certaines scènes sont très hot (ce qui, eu égard au métier de Blanche, n'est finalement guère étonnant…). Et les multiples extraits de chansons qui rythment le récit apportent une vraie touche d'originalité au roman…
Je remercie en conclusion Babelio et les éditions Stock de m'avoir adressé un exemplaire de ce roman.
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Bienvenue à San Francisco à la fin du 19ème siècle.Un véritable Melting Pot.Une visite guidée grâce à Jenny, chasseuse de grenouilles et éprise de liberté et à Blanche ( qui a quitté Paris avec deux autres membres du Cirque D'Hiver ,) à travers les bordels,les salles de spectacles, les fermes à bébé ( où Blanche a abandonné le sien) . On s'attendrai presque à y croiser les héros des Westerns! Sauf qu'ici c'est de la gente féminine qu'il s'agit. Ou comment la Blanche d'un ménage à trois va progressivement s'émanciper grâce à sa rencontre avec Jenny. Et tout cela au rythme de la musique, et des chansonnettes épicées!
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Un roman dans lequel j'ai trouvé du bon et du moins bon. Tout d'abord j'avoue que j'ai eu du mal à accrocher á l'histoire, mais au fil de l'eau l'intrigue devient prenante et il faut attendre la fin pour connaître le dénouement (qui est surprenant). le truc agaçant : notre héroïne Blanche qui n'arrête pas de se poser trop de questions et de tirer du négatif de tout. J'aurais eu envie de la remuer un peu... Mais l'époque où se passe le roman est dure pour les femmes. La liberté existe peu, et les excentriques (une femme en pantalon, excusez du peu) étaient vite mise de côté, limite louche et malade.
Bref, une lecture pleine de contradictions.
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Après avoir parcouru quelques autres critiques, je ne peux qu'aller dans le même sens : roman dense, riche, personnages intéressant, période tout autant
Bref tout m'attirait vers ce roman et au final j'en ressort un peu déçue, avec un "pas mal" alors que j'aurais tellement aimé être enthousiaste et le recommander au plus grand nombre !
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