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Citations sur Crime et Châtiment (595)

- Vous m'avez demandé... chez le concierge ? fit enfin Raskolnikov d'une voix basse.
L'homme ne répondit rien, il ne le regarda même pas. Il y eut un nouveau silence.
- Mais pourquoi venez-vous me demander ? Puis vous vous taisez... Que signifie ?... La voix de Raskolnikov était entrecoupée et les mots semblaient avoir peine à sortir de sa bouche.
Cette fois, l'autre leva les yeux et jeta au jeune homme un regard sombre et sinistre.
- Assassin, fit-il tout à coup d'une voix basse, mais distincte.
Raskolnikov marchait à ses côtés. Il sentit ses jambes faiblir et flageoler ; un frisson glacé lui courut dans le dos et, durant une seconde, son coeur cessa de battre comme s'il avait été décroché. Ils firent ainsi une centaine de pas toujours en silence.
L'homme ne le regardait pas.
- Mais que dites-vous ? Quoi... qui est un assassin ? marmotta enfin Raskolnikov d'une voix à peine perceptible.
- C'est toi qui es un assassin, répondit l'autre, en articulant ces mots d'un air plus significatif encore, avec un sourire de triomphe haineux, et il regarda fixement le visage pâle et les yeux vitreux de Raskolnikov. Ils approchaient cependant d'un carrefour. L'inconnu tourna à gauche et continua son chemin sans se retourner. Raskonikov resta figé sur place à le suivre des yeux. Quand il eut fait cinquante pas, l'homme se retourna pour observer le jeune homme toujours cloué au même endroit. La distance ne permettait pas de distinguer ses traits, mais Raskolnikov crut remarquer qu'il souriait encore de son sourire glacé, plein d'une haine triomphante (Troisième partie - Chapitre VI - pages 289-290).
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- Vous êtes fou, répondit brusquement Zamiatov à voix basse lui aussi, et il s'écarta de Raskolnikov. Les yeux de celui-ci étincelèrent et il pâlit affreusement. Sa lèvre supérieure frémit convulsivement. Il se rapprocha le plus qu'il put de Zamiotov et se mit à remuer les lèvres sans parler. Trente secondes se passèrent ainsi ; il se rendait parfaitement compte de ce qu'il faisait, mais il ne pouvait se dominer. L'épouvantable aveu tremblait sur ses lèvres, comme l'autre jour le verrou sur la porte, et il était prêt à lui échapper.
- Et si j'étais l'assassin de la vieille et de Lizaveta ? dit-il. Tout à coup il revint à lui.
Zamiotov le regarda avec des yeux fous et devint blanc comme un linge (Deuxième partie - Chapitre VI - page 178).
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- Me plaindre ? Et pourquoi me plaindrait-on ? hurla soudain Marmeladov en se levant, le bras tendu avec exaltation, comme s'il n'avait attendu que ces paroles. Pourquoi me plaindre, dis-tu ? Oui, il n'y a pas lieu de me plaindre, il faut me crucifier, me mettre en croix et non pas me plaindre. Crucifie-moi donc, juge, fais-le, et en me crucifiant aie pitié du supplicié ; j'irai alors moi-même au-devant du supplice, car ce n'est point de joie que j'ai soif, mais de douleurs et de larmes... Crois-tu donc, marchand, que ta demi-bouteille m'a procuré du plaisir ? C'est la douleur, la douleur que je cherchais au fond de ce flacon, la douleur et les larmes ; je les y ai trouvées et savourées. Mais nous ne serons pris en pitié que par Celui qui a eu pitié de tous les hommes. Celui qui a tout compris, l'Unique et notre seul juge, Il viendra au jour du Jugement et demandera : "Où est la fille qui s'est sacrifiée pour une marâtre cruelle et phtisique, pour des petits enfants qui ne sont point ses frères ? Où est la fille qui a eu pitié de son père terrestre et ne s'est point détournée avec horreur de ce crapuleux ivrogne ?" Il lui dira : "Viens ! Je t'ai déjà pardonné une fois... pardonné une fois... et maintenant que tous tes péchés te soient remis, car tu as beaucoup aimé..." Et il pardonnera à ma Sonia, Il lui pardonnera, je sais qu'Il lui pardonnera... Je l'ai senti dans mon cœur tantôt, quand j'étais chez elle ! Tous seront jugés par Lui, les bons et les méchants, et nous entendrons son Verbe : " Approchez, dira-t-Il, approchez, vous aussi les ivrognes, approchez, les faibles créatures éhontées ! " Nous avancerons tous sans crainte et nous nous arrêterons devant Lui et Il dira : " Vous êtes des porcs, vous avez l'aspect de la bête et vous portez son signe, mais venez aussi." Et alors vers Lui se tourneront les sages et se tourneront les intelligents et ils s'écrieront : " Seigneur ! Pourquoi reçois-tu ceux-là ?" et Lui dira : " Je les reçois, ô sages, je les reçois, ô vous intelligents, parce qu'aucun d'eux ne s'est jamais cru digne de cette faveur." Et Il nous tendra Ses bras divins et nous nous y précipiterons... et nous fondrons en larmes... et nous comprendrons tout... alors nous comprendrons tout... et tous comprendront... Katerina Ivanovna elle aussi comprendra... Seigneur, que Ton règne arrive ! (Première partie - Chapitre II - pages 25-26).
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Aucun homme n'a assez de mémoire pour réussir dans le mensonge.
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Au commencement de juillet, par une soirée extraient chaude, un jeune homme sortitit de la petite mansarde qu'il sous-louait sous le toit d’une grande maison de cinq étages, descendit vers la ruelle S…, et, lentement, comme indécis, il se dirigea vers le pont de K…
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D’après moi, si les découvertes de Kepler et de Newton n’avaient pu, par suite de certaines circonstances, parvenir à l’humanité que moyennant le sacrifice d’une, de cent vies humaines ou même davantage, capables de leur faire obstacle, Newton aurait eu le droit, et bien plus le devoir, de les supprimer afin de permettre la diffusion de ses découvertes dans le monde entier.

Tome I troisième partie chapitre V
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Et maintenant mon bien-aimé Rodia, je t’embrasse en attendant notre prochaine réunion et t’envoie ma bénédiction maternelle. Aime Dounia, aime ta sœur, Rodia, aime-la comme elle t’aime et sache que sa tendresse est infinie, elle t’aime plus qu’elle-même ; c’est un ange, et toi, Rodia, tu es toute notre vie, notre espoir et notre foi en l’avenir. Sois seulement heureux et nous le serons aussi. Continues-tu à prier Dieu, Rodia, crois-tu en la miséricorde de notre Créateur et de notre Sauveur ? Je redoute en mon cœur que tu n’aies été atteint de cette maladie à la mode, l’athéisme. S’il en est ainsi, sache que je prie pour toi, souviens-toi, chéri, comment dans ton enfance, quand ton père vivait encore, tu balbutiais tes prières, assis sur mes genoux et comme nous étions tous heureux alors.
« À bientôt, je t’embrasse mille et mille fois.
« À toi jusqu’au tombeau.
« Pulchérie RASKOLNIKOVA. »

Tome l premiere partie chapitre lll
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Il ne se reconnaissait qu’un seul tort : celui d’avoir faibli, d’être allé se dénoncer.
Une pensée aussi le faisait souffrir : pourquoi alors ne s’était-il pas tué ? Pourquoi, plutôt que de se jeter à l’eau, avait-il préféré se livrer à la police ? L’amour de la vie était-il donc un sentiment si difficile à vaincre ? Svidrigaïloff pourtant en avait triomphé !
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« Pourquoi lui ai-je fait cette visite ? Je lui ai dit que je venais pour affaire : quelle affaire ? Je n’en ai absolument aucune. Pour lui apprendre que « je vais là » ? Cela était bien nécessaire ! Pour lui dire que je l’aime ? Allons donc ! je viens tout à l’heure de la repousser comme un chien. Quant à sa croix, quel besoin en avais je ? Oh ! que je suis tombé bas ! Non, ce qu’il me fallait, c’étaient ses larmes ; ce que je voulais, c’était jouir des déchirements de son cœur ! Peut-être aussi n’ai-je cherché, en allant la voir, qu’à gagner du temps, à retarder un peu le moment fatal ! Et j’ai osé rêver de hautes destinées, je me suis cru appelé à faire de grandes choses, moi si vil, si misérable, si lâche ! »
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Monsieur, déclara-t-il avec une sorte de solennité, la pauvreté n’est pas un vice, cela est vrai. Je sais que l’ivrognerie n’est pas non plus une vertu, et c’est tant pis. Mais l’indigence, monsieur, l’indigence est un vice. Dans la pauvreté, vous conservez encore la fierté native de vos sentiments ; dans l’indigence, vous ne conservez rien. L’indigent, ce n’est pas même à coups de bâton qu’on le chasse de la société humaine, c’est à coups de balai, ce qui est encore plus humiliant. Et l’on a raison ; car l’indigent est tout le premier disposé à s’avilir lui-même. Et voilà ce qui explique le cabaret !
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