Les Nuits blanches - Le Sous-sol

La magie de la littérature russe classique tient à ses élans du coeur et de l'esprit qui vous embarquent dans des histoires chagrines.
Ainsi Dostoïevski avec "Les nuits blanches" se penche sur la solitude d'un jeune homme rêveur dont la vie n'a aucun sens à ses yeux . En traînant sa tristesse dans Saint Pétersbourg, il rencontre Nastenka, jeune fille désespérée, qui attend en vain son amoureux le jeune homme s'amourache de la jeune naïve qui aveuglée par ses propres sentiments, ne voit pas l'amour qui déborde du coeur de son ami.
On rentre dans ce roman très court à petits pas pour aboutir à des émotions intenses de compassion devant le chagrin amoureux, d'admiration devant la grandeur d'âme du héros et l'espérance folle que procure les premiers élans d'amour.
Un demi siècle plus tard sur la scène théâtrale parisienne apparait Cyrano de Bergerac le sosie empanaché du héros de Dostoïevski. La version de Rostand sera le triomphe de l'amour incomplet.

Dostoïevski nous invite à travers deux histoires dans son monde. Il crée un personnage saoulé de tout, qui se morfond chez lui esseulé. le sous-sol est parmi ces deux histoires celui le mieux abouti. Divisé en deux parties, un monologue et une histoire contée, il reste un chef d'oeuvre sur l'homme dans la société. Pour un amateur de philosophie, c'est un bonheur de le découvrir. On regrettera la préface de Robert André en début de livre, plutôt qu'à la fin , pour une meilleure compréhension du texte.