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(lu en traduction)

Quelques centaines de pages pour essayer de nous convaincre que les fantômes existent, le tout avec des procédés d'une mauvaise foi indigne de Conan Doyle. J'ai vu des émissions de chasse aux fantômes sur les chaînes de la TNT plus convaincantes, et moins malhonnêtes.

Arrivé à la moitié du livre, ou je réalisai que le temps de l'exposition était tout de même largement passé, alors un glaçon me remonta l'échine : il ne serait pas sérieux, tout de même, le bonhomme ? C'est qu'elle est bigrement longue à démarrer, son histoire, ce qui n'est vraiment pas dans les habitudes du monsieur. Un petit tour sur Google me confirme que si, il était sérieux, le bougre. Et il a sacrifié son très estimé professeur Challenger à l'entreprise de convaincre les masses que si les esprits refusent de se manifester devant elles, c'est parce qu'elles n'y croient pas assez fort et les chassent avec leurs vilaines ondes.

Et si encore c'était amusant, effrayant, éducatif, ludique, à peine intéressant me suffirait ! Hélas ! A l'exception d'une aventure sympathique en maison hantée - qui ne dure qu'un minuscule chapitre, on ne retrouvera rien de l'humour ni de la bravoure habituelle d'un professeur Challenger tout à fait castré en cette glorieuse occasion. le livre entier n'est qu'un réquisitoire à l'endroit de l'incroyance, qu'un enchaînement de manipulations si bêtes qu'elles me fendent le coeur, qu'une collection de citations de noms illustres "puisqu'il y croit, vous devez y croire !", qu'une longue, très longue et lente, très lente entreprise pour convertir le lecteur au spiritisme. Et très honnêtement, ceux qui se font avoir par des ficelles si grossières ne méritent pas mieux qu'en être prisonniers.

Ah, Seigneur ! Je ne connais pas d'onomatopée assez violente, assez triste, assez perdue pour exprimer la détresse, le petit cri meurtri qui s'échappa de ma poitrine à l'instant précis où je mesurai que deux de mes héros venaient de mourir : le professeur Challenger et pire encore, à travers lui, Sir Arthur Conan Doyle, dont je devinai chaque estocade avant même qu'il en entame le premier geste maladroit. C'est une douleur rare que de regarder son modèle de haut.

Ce n'est pas tant sa croyance farfelue que sa façon de la prêcher qui me fait tant de peine, sous la plume d'un homme pourtant si capable. Ah, cette douleur !

J'aimerais tellement oublier ce livre.
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Malone et Enid, la fille de Challenger, tous deux journalistes, enquêtent sur les différentes sectes de Londres et sont embarqués dans une longue découverte du spiritisme, au grand dam de Challenger, qui vocifère contre les escrocs qui font la promotion de cette mode.

Avant de se plonger dans cette lecture, il faut savoir que l'auteur était un adepte convaincu du spiritisme. Ce roman lui sert avant tout à prêcher pour sa paroisse et à expliquer à son public qu'il ne s'agit pas d'une arnaque, mais d'une réalité.

Personnellement je ne crois pas à ce genre de choses, mais soit, pourquoi pas si c'est bien fait, ça peut donner une bonne histoire.

Conan Doyle nous raconte dans le détail la façon dont fonctionne le spiritisme, quelles sont les théories de ses adeptes et les expériences pratiquées pour prouver la véracité de cette croyance, en utilisant ses personnages comme les néophytes qu'il faut instruire. Il s'agit plus d'une succession d'anecdotes que d'un roman avec un véritable fil conducteur. Et le problème, c'est qu'on s'ennuie à mourir! C'est concrètement une suite d'histoires de fantômes et le livre me tombait des mains tellement c'était barbant…

D'autre part, l'auteur nous sort de son chapeau une fille de Challenger dont on n'a aucune idée d'où elle sort. Une douzaine d'années seulement a passé depuis qu'on a fait la connaissance du Professeur (dans cette édition, les histoires ne sont pas dans l'ordre d'écriture) et brusquement il a une fille adulte dont on n'avait jamais entendu parler, suffisamment âgée pour travailler et être l'intérêt amoureux de Malone, qui était un reporter débutant dans le Monde Perdu. Ajoutons qu'elle est journaliste, profession décriée et maltraitée constamment par Challenger, il ne semble donc pas très logique qu'elle puisse exercer cette profession, malgré l'affection que son père porte à Malone.

Outre qu'on s'ennuie, on n'échappe donc pas à une série d'incohérences sans rapport avec les apparitions spectrales et autres conversations fantomatiques. Même la chasse aux fantômes organisée par Lord Roxton s'embourbe rapidement dans des considérations ésotériques et religieuses peu palpitantes.

Bref, une déception. Il m'a fallu presque deux semaines pour venir à bout de ce roman, la seule raison pour laquelle je n'ai pas abandonné, c'est que j'attendais la confrontation entre Challenger et les spirites, mais elle n'a finalement rien apporté d'intéressant au reste. Dommage.
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Cette histoire pour la croyance au spiritisme ne m'a pas emballée du tout .
On y trouve surtout Malone et la fille de Challenger dans cette histoire ou les personnages vont être confrontés au spirites ...
Magouilles , subterfuges ou réalité ? Conan Doyle a choisi son chemin .
C'est plutôt bien écrit , mais après un bon début et quelques bons passages , j'ai trouvé cela presque ennuyeux , très déçu de cette histoire .

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Je remercie Babelio et les éditions Okno pour cette belle découverte.

Arthur Conan Doyle n'a pas vraiment besoin de prouver qu'il était un homme exceptionnel en plus d'un conteur hors-pair.
Converti au spiritisme et ayant consacré des dizaines d'ouvrages à cette philosophie spiritualiste, il s'est certainement beaucoup amusé à l'écriture d' « Au pays des brumes ».

Dans ce récit paru en 1926, le spiritisme est encore assez méconnu et Conan Doyle se sert du personnage du Professeur Challenger pour ouvrir la discussion sur ce sujet, source de scepticisme et de discorde.

Il décrit comment sont considérés les « messagers » de l'au-delà, traités comme des charlatans, malhonnêtes, imposteurs maboules qui cherchaient à arnaquer l'audience. Poursuivis par la police à une certaine époque, les adeptes de cette doctrine devaient se réunir en cachette.

Son style est toujours aussi magnétique. Il dépeint des personnages très humains, comme des réflexes de notre essence. Lorsqu'il évoque les ectoplasmes, la télékinésie et la psychométrie, nous sentons les vibrations personnelles qui l'animent personnellement.

L'écrivain anglais est de ces auteurs qui entendent les voix interdites, silencieuses. le son et l'emphase qu'il porte à certains éléments sont tout aussi important que les mots qu'il choisit.

L'auteur poursuit son exploration des replis de l'âme en jetant un point de vue caustique sur le scepticisme scientifique.

Le postulat que je retiens : « l'intelligence se développe au détriment de l'esprit »

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A près avoir refermé ce roman, la première réflexion que je me suis faite c'est que Sir Arthur Conan Doyle a mis beaucoup de lui entre ses pages. Sous des airs divertissants, c'est en fait un livre très personnel.
Je savais que l'auteur avait lui-même été un farouche supporter du mouvement spiritualiste – duquel il s'était probablement rapproché après avoir subi de nombreuses pertes parmi ses proches – et cette lecture est venue confirmer que c'était pour lui bien plus qu'un simple hobby.
Bien qu'ayant été éduqué dans de écoles catholiques et se définissant comme agnostique, Sir Arthur Conan Doyle s'est intéressé de près au spiritualisme – qui, aux Etats-Unis et en Angleterre était considéré comme un mouvement religieux à part entière et a connu son apogée entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe – et a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet. Les notes de fin d'ouvrage explicitent le fait que ce roman est directement issu de ses recherches et expériences personnelles, ce qui lui donne une valeur toute particulière.

Bien que « Au pays des brumes » soit présenté comme « une nouvelle aventure du Pr Challenger », ce dernier n'est finalement qu'un personnage secondaire incarnant le camp des sceptiques et détracteurs du spiritualisme. Doté d'un fort caractère et d'une personnalité marquée, il a pour habitude de parler fort et de dire tout haut ce qu'il pense, quelles qu'en soient les conséquences pour son entourage. Personne n'est à l'abri de ses débordements, pas même sa chère fille Enid. Scientifique respecté, il s'oppose férocement à l'idée que les spiritualistes puissent être dans le vrai, pour lui tout n'est que tromperie et poudre aux yeux.
Le véritable personnage principal n'est autre que Malone. Présenté comme un ami proche de Challenger, il est très lié à la fille de celui-ci. C'est d'ailleurs les services d'Enid qu'il s'adjoint lorsqu'il décide de passer outre son scepticisme pour enquêter objectivement sur le milieu du spiritualisme. Son approche honnête et professionnelle lui permet d'accéder sans difficulté aux réunions d'habitude réservées aux initiés, et donc de prendre ses informations directement à la source, auprès de spécialistes et de figures du mouvement.
Il devient donc le témoin privilégié de phénomènes surprenants qui ébranlent rapidement ses croyances et lui ouvrent les portes d'une toute nouvelle réalité.

Ce livre de Sir Arthur Conan Doyle est intéressant par bien des aspects.
J'ai tout d'abord été happée par la plume de l'auteur dés les premières pages. Son écriture est prenante, vivante et chaleureuse, et ses personnages hauts en couleur. Je pense personnellement qu'il a mis beaucoup de lui-même dans la création du Professeur Challenger et de Malone, chacun d'eux le représentant à une période de sa vie et de son cheminement par rapport au spiritualisme.
Certains passages sont drôles, d'autres donnent quelques frissons, d'autres encore font réfléchir… On ne s'ennuie pas!
J'ai également beaucoup apprécié que Conan Doyle présente des faits établis et vérifiés dans ce qui se révèle être un véritable plaidoyer en faveur du spiritualisme. Même s'il a modifié certains noms en les intégrant à son récit, beaucoup de personnes citées ont réellement existé et ont été des pionnières et des piliers du milieu, que ce soit en Angleterre ou en France ( entre autres ). Que l'on adhère ou pas aux principes du mouvement, on ne peut qu'être intéressé par l'aspect historique des choses. Personnellement je dois avouer que ça m'a donné envie d'approfondir le sujet ( qui m'intéresse déjà pas mal à la base ).
En dehors de l'implication très personnelle de l'auteur et du côté réaliste des choses, ce roman est un livre très divertissant. On prend plaisir à suivre les aventures de Malone parmi les spiritualistes, à découvrir une galerie de personnages tous très différents aux histoires captivantes, et à frémir devant l'évocation de faits surnaturels.
Le seul petit point négatif que j'ai relevé est que, de par sa construction, « Au pays des brumes » ressemble finalement plus à un recueil de nouvelles mettant en scène les mêmes personnages qu'à un véritable roman fluide et cohérent de A à Z. Mais ça ne gène en rien le plaisir pris lors de la lecture.


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Comme beaucoup, j'ai découvert Arthur Conan Doyle grâce à ses livres mettant en scène le célèbre détective Sherlock Holmes.
Au pays des brumes" porte sur le mouvement spirite très en vogue dans l'Angleterre de l'époque.

Le Professeur Challenger nous est présenté comme le protagoniste du roman, mais nous ne le voyons que très brièvement dans les premiers chapitres et dans la dernière partie du livre où lors de la confrontation finale, il représentera le matérialiste terre à terre, se jugeant comme un scientifique à l'esprit rationnel face au spiritisme.
Malone (le véritable protagoniste) et Enid (fille du Professeur Challenger) sont journalistes et rencontrent divers interlocuteurs du mouvement pour évaluer si ce sont des imposteurs usant de tours de passe-passe ou s'ils disposent vraiment d'un don pour communiquer avec les esprits. Malgré son scepticisme, Malone fera preuve d'ouverture d'esprit et assistera à plusieurs réunions de spirites afin de se forger sa propre opinion sur le sujet.

J'ai presque regretté de m'être renseigné pendant ma lecture sur Arthur Conan Doyle et d'avoir découvert qu'il était un fervent partisan et défenseur du spiritisme laissant imaginer que son récit pourrait manquer d'objectivité. En effet, Malone et Enid d'abord dubitatifs se laisseront peu à peu convaincre de l'existence d'esprits et du sérieux du spiritisme au fur et à mesure qu'ils se retrouveront face à des preuves concrètes.
Alors que le Pr Challenger est un opposant total et ne veut rien avoir à faire avec ces pratiques, les deux personnages représentent une sorte d'équilibre entre les deux pensées, car ils sont suffisamment lucides et de bonne foi pour accepter qu'il y a une vérité dans ce qu'ils ont vu et entendu tout en admettant que les duperies sont bel et bien présentes. D'ailleurs, l'auteur souligne bien dans son récit l'existence de charlatans dépourvus de dons et ne voulant que soutirant de l'argent aux plus crédules, ce qui contribue à ruiner la réputation de vrais médiums et du mouvement.

Le souci qui s'est posé pendant ma lecture est que n'étant moi-même pas convaincue par le spiritisme, j'ai eu du mal à accrocher à l'atmosphère générale et certains passages m'ont même un peu dérangée. Par exemple, Malone se retrouve à un moment en conversation avec Monsieur Linden, un médium pour lui proposer de réaliser une séance avec le Professeur Challenger. Celui-ci accepte, mais uniquement s'il peut réussir à le "convertir".
C'est pourquoi, je pense que ce livre est largement plus appréciable si on omet le fait qu'Arthur Conan Doyle était pratiquant du mouvement et en le prenant comme une lecture surnaturelle teintée d'humour, d'ironie et de réflexions intéressantes sur la société.
Ainsi, on soulève des thématiques intéressantes comme la façon dont ce mouvement était vu d'un mauvais oeil par l'église chrétienne ou le conflit opposant les partisans du spiritisme et les matérialistes sceptiques refusant de donner une chance de croire ce qui sort de leur cadre de compréhension.
A travers certains personnages de son histoire, l'auteur nous a livré quelques tirades philosophiques pleines de sens et poussant à la remise en question de notre société comme le passage où Malone déplore que les humains ont souvent utilisé le progrès et la science pour détruire plutôt que pour engendrer des résultats positifs.
En passant au-delà des arguments cités plus hauts, "Au pays des brumes" aborde ainsi un sujet passionnant et plus rare, le traite de manière réaliste en le dépeignant tel qu'il était ressenti à l'époque. le livre est également très bien rédigé et se lit facilement.
Pour finir, je remercie Babelio et les éditions OKNO pour l'envoi de ce livre lors d'une masse critique.
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Étonnée des notes, étoiles que l'on donne à l'oeuvre (oui, nous sommes assez prétentieux pour penser pouvoir juger un tel écrivain), je me suis plongée dans le monde du spiritisme. Beaucoup de personnes ont avancé le fait que cette aventure était une propagande pour ce mouvement et ont stoppé la lecture.

Pour ma part, il me semble que c'est l'arbre qui cache une bien plus intéressante forêt.

Nous nous trouvons face à Malone, ami de Challenger et Enid, fille de Challenger qui font une enquête sur les sectes et les nouvelles églises émergentes. le professeur, lui, ne peut que rire de ces fous qui pensent qu'il existe une vie après la mort. Pour l'homme de science, ce sont aussi des charlatans sans scrupules. C'est l'esprit ouvert, malgré tout rationnel que nos deux journalistes farfouillent dans la vieille Angleterre.

L'écriture de Sir Conan Doyle est de son époque, si vous aimez la simplicité et la conjugaison simple, passé votre chemin. J'ai apprécié les apartés qu'il fait avec son lecteur, un procédé que l'on voit moins aujourd'hui. Si l'histoire est dans le mode science-fiction (et oui, ce fut sa classification de genre) elle est aussi un récit philosophique, théologique et une critique de la société dans laquelle l'auteur évoluait. Il sait de quoi il parle, car en tant que médecin, il a côtoyé les bas fonds, les bourgeois ainsi que les nobles.

Après l'avoir lu ainsi qu'analysé... comment peut on lire cette histoire en n'en contemplant que sa surface ? Dès les deux premiers chapitres, on met la lumière sur l'ouverture d'esprit et l'analyse des choses dont l'humain devrait se pourvoir. Deux mondes s'affrontent (enfin, c'est à chaque fois des duels, si vous lisez le livre vous comprendrez vite ce que je veux dire) : Les matérialistes qui sont sûrs qu'il n'existe pas de vie après trépas et les spirites qui pensent que la conscience survie après la mort.

Cela pourrait expliquer pourquoi les lecteurs se sont arrêtés à cette dimension-là... sauf qu'à bien y regarder, on se trouve aussi face à l'image d'une société qui stagne, qui ne s'appuie que sur ses propres certitudes sans chercher plus loin. L'image du doute que l'on trouve dans les personnages de Malone et Enid (et pas qu'eux d'ailleurs) véhicule l'idée que l'on ne peut évoluer qu'en posant des questions sans aucune certitude de vérité statique, bien au contraire.

Le professeur Challenger représente l'homme que l'on écoute, que l'on craint, un pair du royaume. Lorsqu'il affirme quelque chose, on n'approuve sa parole. C'est justement ce que reproche l'auteur. Il stigmatise l'immobilisme d'un pays, d'une société à travers le professeur. On ne réfléchit plus. On ne cherche pas à comprendre l'autre ou la nouvelle possibilité. On reste immobile sur ses acquis. le conflit entre la science et le spiritisme n'est qu'un prétexte pour la critique.

Cela va ? vous tenez bon ? Vous ne vous ennuyez pas ? Je vous laisse deux minutes pour aller boire un verre d'eau. Il est dit que le lecteur du net ne tient pas plus de 250 caractères dans les messages et qu'il lui faut des images... pas de bol ^-^ Continuons !

Malone et Enid représentent donc la curiosité, l'envie de découvrir, d'aller plus loin que ce que l'on sait déjà. Il faut reconnaître qu'ils sont dubitatifs au début... et franchement c'est génial, car automatiquement, vous avez un débat qui s'ouvre entre des personnages venant de castes sociales très différentes. Les points de vue se tiennent parfaitement et vous obligent à réfléchir. L'auteur aurait pu faire de Malone un converti au spiritisme tout de suite. Cependant, en faisant cela, Sir Conan Doyle s'ôtait la possibilité de mettre en lumière chaque avis totalement recevable.

Un dialogue m'a subjugué (en fait, pas qu'un !) le voici :

[Le monde de la science est à la base de notre matérialisme. Il nous a aidés à nous procurer le confort ; la question est de savoir si ce confort nous sert à quelque chose. Mais par ailleurs, le monde scientifique s'est comporté pour nous comme une véritable malédiction, il est surnommé le progrès, et il nous a communiqué l'impression fausse que nous progressons, alors qu'au contraire nous sommes en pleine régression.]

Humm un certain Albert Einstein pensait ainsi également. Vous vous rendez bien compte que nous ne sommes plus dans du spiritisme, mais bien dans un questionnement du bien et du mal qu'engendre le "Progrès", selon son utilisation (tiens... pourrait-on parler de la bombe atomique ?? ah bah non... le livre fut écrit en 1926). Il faut savoir que la suite du dialogue est passionnante, car il admet qu'on a besoin de ce progrès et les deux parties se retrouvent à philosopher sur ce qui pourrait être la mission de l'Homme sur cette terre. Peut-on rejeter la science et ses bienfaits parce que le matérialisme en fait un produit de richesse ? Perd-on son humanité en oubliant l'essentiel de notre existence, ses valeurs ?

Je ne vais pas tout vous décortiquer, car ce n'est plus un article que je vais écrire mais bien un nouveau roman.

Sir Conan Doyle n'est pas méchant avec l'église, il lui trouve juste trop de similitudes avec le matérialisme. On ne sort pas du Dogme. On le suit à la lettre, à la virgule près. Cela est ainsi et pas autrement. Pourtant, des débats théologiques palpitants et endiablés (oui, j'ai osé niark niark niark) se révèlent dans cette oeuvre. J'ai même appris des choses sur la religion catholique.

Tout est critique d'un monde figé dans ce livre. Les médias possédés par des hommes qui décident de ce que l'on doit penser en fonction de leurs propres intérêts. Ils font taire les avis contraires, tournent en ridicule ce qui ne va pas dans leur sens, manipulent la populace crédule ou sans recul, binaire (tout est blanc ou noir), lui fait croire qu'elle a pensé par elle-même. La justice et la police y passent aussi. Les lois et les convictions qui les animent sont désuètes et d'une autre époque.

Nous ne sommes pas, à mon avis dans l'apologie du spiritisme, même si l'auteur en fut un adepte, mais bien dans une réflexion sur la société et l'Homme.

J'ai trouvé très intelligent de la part de l'auteur de montrer à travers l'extrémisme buté du Professeur Challenger, que le monde ne pouvait pas évoluer, la société ne pouvait pas aller mieux si l'on n'acceptait pas de communiquer et d'écouter les arguments de autres... sans tenir compte de leurs origines sociales ou ethnique. C'est assez terrible que ce personnage garde son extrémisme. Il n'a rien compris à l'importance de ses choix. il reste dans des certitudes. Il s'y cloisonne.

Alors oui... l'histoire est basée sur du spiritisme, des fantômes, des pouvoirs, des guerres d'influences également... Seulement ce n'est pas que cela, c'est aussi un magnifique questionnement sur la société, qui résonne avec force aujourd'hui encore en 2020.

Serions-nous tous des matérialistes incapables d'évoluer et forts de nos certitudes ?
(sujet de philo, vous avez deux heures pour plancher)

Merci de m'avoir lu jusqu'au bout... et si vous avez vu autre chose dans ce livre... venez en discuter tranquillement ^-^

Ouvrons le champs des possibles.
Lien : http://alvyane.e-monsite.com..
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Un exposé romancé plus qu'un vrai roman. Un des objectifs de l'auteur étant sûrement de rallier ses lecteurs à la cause spirite sans les noyer sous une pluie de concepts...
On retrouve les personnages attachants du monde perdu un peu instrumentalisés malgré eux. de héros à faire-valoir...
La trame permet cependant de sentir l'ambiance qu'on pouvait trouver en Angleterre à cette époque autour de ces questions. Il y a donc un vrai intérêt historique... Mais les exploits du monde perdu sont loin !
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On retrouve dans ce roman les protagonistes du « Monde perdu » avec quelques années de plus (et même morts pour certains) . le roman retrace la rencontre du Pr. Challenger toujours aussi peu diplomate avec son chemin de Damas à propos du spiritisme . L'auteur retrace à travers l'un de ses avatars préférés son propre itinéraire à propos de ce qui fut dans ces années là un véritable phénomène de société : scepticisme et rejet puis conversion et militantisme . On peut aussi se souvenir du rapport de Victor Hugo avec la même croyance . Doyle met dans son roman tout son art de conteur mais aussi beaucoup de tendresse .
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Est-il possible grâce au médium de nous "connecter avec l'au delà, et communiquer avec nos défunts ?

Là est la grande question dans le roman d'Arthur Conan Doyle .
A lire
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