Ce tome comprend les épisodes 583 à 588 de la série mensuelle. Il porte le sous-titre de "Three" ; il fait suite à Fantastic Four 3 (aussi appelé "Future Foundation"). Les scénarios sont de
Jonathan Hickman ; les 5 premiers épisodes sont illustrés par
Steve Epting, le dernier par
Nick Dragotta.
Avertissement : il vaut mieux avoir lu tous les épisodes écrits par
Jonathan Hickman (depuis Dark Reign - Fantastic Four) avant de lire ce tome.
Les Fantastic Four (FF en abrégé) sont en train de régler une petite escarmouche près de la cité du High Evolutionnary. Valeria Richards en profite pour explorer le laboratoire de papa, puis pour rendre visite à Victor von Doom, en cachette de ses parents. Ce dernier se prépare à faire appel à Kristoff Vernard. le Silver Surfer a trouvé le cadavre de Galactus enterré sur notre bonne vieille terre. Susan Richards entame un processus de paix entre les atlantéens de Namor et ceux de la cité sous-marine découverte sous l'océan arctique. La secte de l'anti-prêtre s'apprête à passer à l'action. Les membres de la Future Foundation (Franklin, Valeria, Alex Power, Bentley 32, Dragon Man, Artie Maddicks, les 2 atlantéens Vii et Wuu, et les 4 moloïds Korr, Mik, Tong et Turk) essayent de repousser une invasion du Baxter Building.
En fait, il vaut mieux avoir relu les tomes précédents récemment avant se lancer dans la lecture de celui-ci où convergent beaucoup d'éléments (2 fois plus que ceux énumérés ci-dessus).
Jonathan Hickman a ouvert l'horizon des aventures des FF, tout en incorporant beaucoup d'éléments classiques de la série. Il a jusqu'alors utilisé une narration un peu éclatée qui passait du cop à l'âne pour construire de solides fondations pour son histoire. Avec ce tome, le lecteur commence à entrevoir la structure dans laquelle chacune des pièces du
puzzle prend sa place. Il y a fort à parier que cette histoire restera dans les annales du fait de la mort (avec tout ce que cette notion a de relatif dans les comics) d'un des membres de FF. Mais l'intérêt du récit dépasse largement cet argument de vente galvaudé.
Jonathan Hickman continue de développer l'idée de la famille, dans le sens où les différents protagonistes (les membres des FF et de la Future Foundation) sont liés par le sang ou les alliances également affectives (par exemple, les relations entre Namor et Sue Richards, ou même celles plus inattendues entre Valeria et Doom). Même la relation entre Franklin et Spiderman repose sur une base fraternelle.
Il pioche abondement dans la mythologie des FF, sans pour autant que ces éléments 100 fois vus (Silver Surfer, Victor von Doom, Negative Zone, etc.) ne sentent la redite. Il trouve le point d'équilibre entre une continuation de la tradition et une évolution avec juste ce qu'il faut d'innovant. Il s'offre même le plaisir de montrer Ben Grimm en train d'écluser une bière en compagnie de
Stan Lee et de
Jack Kirby, dans le fil naturel de la narration.
Hickman tient bon son pari de dépeindre Reed Richards et sa fille comme des individus à l'intelligence exceptionnelle. Reed a l'ambition de résoudre tous les problèmes de l'humanité comme s'il résolvait un système d'équations particulièrement complexes. Valeria est sûr d'avoir trouvé la faille dans le raisonnement de son père et elle fait de son mieux pour corriger ses erreurs. Seul l'avenir dira au lecteur si Hickman a été à
la hauteur de ses ambitions, mais pour l'instant cette intrigue majeure entremêlant voyages dans le temps et à travers les dimensions exacerbe l'imagination du lecteur et captive son intelligence. La contrepartie est qu'il faut être bien attentif pour saisir les tenants et les aboutissants de chaque situation.
Pour les 5 premiers épisodes, le lecteur retrouve
Steve Epting dans une forme presqu'équivalente à celle de ses premiers épisodes de Captain America (Winter Soldier). Il apporte un soin particulier aux machines qui tapissent les couloirs du Baxter Building. Les halls du château de Victor von Doom font plus vrais que les représentations habituelles qui semblent copiées d'un film de
Walt Disney. Les scènes dans les rues de New York lors de la ballade de Ben et Johnny dégagent un parfum urbain de douce soirée de printemps qui donne envie de s'y promener en touriste. La faune sous-marine aperçue lors du sommet entre les 2 nations atlantéennes présente des caractéristiques qui donne envie de ressortir ses palmes et son tuba. Seule l'île d'Utopia semble d'une taille étriquée peu réaliste.
Steve Epting prête également une grande attention aux vêtements des civils, en particulier à ceux des enfants composant la Future Foundation. Valeria dispose de plusieurs tenues adaptées à son occupation du moment. Ce genre de détails apporte une plus grande crédibilité aux personnages. Ces derniers disposent tous de caractéristiques visuelles qui font que le lecteur distingue chaque individu aisément malgré le grand nombre de protagonistes.
Le dernier épisode est essentiellement dépourvu de texte et montre les réactions émotionnelles de plusieurs individus suite au décès de l'un des FF.
Nick Dragotta réalise des planches qui se lisent toutes seules, sans aucune difficulté de compréhension.
La patiente construction de
Jonathan Hickman dans les tomes précédents débouche sur une histoire complexe qui utilise les composantes classiques de la série, tout en introduisant des éléments nouveaux et des points de vue différents. Hickman ne se limite pas à mettre en scène le folklore des FF, il donne de l'épaisseur aux personnages principaux et il insère son récit dans la continuité de l'univers partagé Marvel (par exemple avec une référence à Annihilation). C'est vraiment l'accumulation des épisodes depuis le début qui débouche sur une structure complexe et prenante. La série se continue sous une nouvelle appellation : Future Foundation (FF).