AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le feu follet - Adieu à Gonzague (52)

Le docteur sentait ce défi, et en était fort gêné ; car, dans ce paisible asile, il ne s'était nullement entraîné à l'autorité. La peur de voir arriver malheur à Alain aurait pu lui donner du courage, mais plus encore que de sa témérité, il avait peur de l'ironie d'Alain. Il n'osait pas lui protester que la vie était bonne, faute de se sentir en possession d'arguments bien aigus.
Soudain, sans le regarder, il lui toucha la main et s'enfuit.
Commenter  J’apprécie          80
Il avait été touché par la mort, la drogue c'était la mort, il ne pouvait pas de la mort revenir à la vie. Il ne pouvait que s'enfoncer dans la mort, donc reprendre de la drogue. Tel est le sophisme que la drogue inspire pour justifier la rechute : je suis perdu, donc je puis me redroguer.
Commenter  J’apprécie          60
Le suicide, c’est la ressource des hommes dont le ressort a été rongé par la rouille, la rouille du quotidien. Ils sont nés pour l’action, mais ils ont retardé l’action; alors l’action revient sur eux en retour de bâton. Le suicide, c’est un acte, l’acte de ceux qui n’ont pu en accomplir d’autres.
Commenter  J’apprécie          10
-J’ai horreur de la médiocrité.
-Mais depuis dix ans , tu vis dans une médiocrité dorée, la pire de toutes.
Commenter  J’apprécie          00
Je ne suis gère patient, bien que je n’aie fait qu’attendre, toute ma vie.
Commenter  J’apprécie          00
Les regards ne l’atteignaient plus : il ne s’occupait plus de plaire, pas plus aux femmes qu’aux hommes ; il avait plu.
Commenter  J’apprécie          10
Il souffrait physiquement. Cette souffrance était grande‫ ; ‬mais, même si elle eût été moindre, elle eût encore été terrible pour un être dont toutes les lâchetés devant la rudesse de la vie s’étaient conjurées depuis longtemps pour le maintenir dans cette dérobade complète du paradis artificiel. Il n’y avait en lui aucune ressource qui puisse le défendre contre la douleur. Habitué à se livrer à la sensation du moment, incapable de se former de la vie une conception d’ensemble, où se compensassent le bien et le mal, le plaisir et la douleur, il n’avait pas résisté longtemps à l’affolement moral que lui valait la douleur physique. Et il s’était redrogué.
Commenter  J’apprécie          00
La première fois qu’il avait touché à la drogue, c’était sans raison : une petite grue avec laquelle il couchait prenait de la coco ; l’année suivante, un ami fumait. Il y était revenu de plus en plus souvent. Il avait ces nuits à remplir : il était toujours seul, il n’avait jamais de maîtresse établie parce qu’il était distrait. L’alcool, qui ne lui avait bientôt plus suffi, l’avait aussi mené à la drogue. Et il retombait toujours dans les mêmes groupes d’oisifs. Ceux-la commencent à se droguer parce qu’ils ne font rien et continuent parce qu’ils peuvent ne rien faire.
Commenter  J’apprécie          00
Alain s’estimait bien bas, pour avoir admis le bonhomme dans sa confidence. Cette espèce de prêtre poussait l’hypocrisie, pensait-il, au point de se faire vraiment bon, jusqu’au fond du cœur, de manière à pouvoir plus sûrement prendre ses clients à la frime de la morale.
Commenter  J’apprécie          20
Car un homme ne peut se maintenir continuellement dans la lucidité où il voit les dernières conséquences de ses habitudes. Il retombe dans le clair-obscur quotidien où il contrebalance d’espoirs et d’illusions le progrès de ses actes.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (474) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3668 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}