AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,32

sur 42 notes
5
17 avis
4
9 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sur le thème de l'addiction sexuelle féminine j'ai lu et beaucoup aimé Dans le jardin de l'ogre, de Leïla Slimani.

Emmanuelle Drouet aborde le sujet sous un angle tout à fait différent, et extrêmement personnel.

Mis à part son thème, assez peu abordé en littérature (peut-être car considéré comme tabou), ce qui fait l'originalité de ce roman (témoignage?) est son écriture, aussi douce et sensuelle que l'histoire est terrible et prosaïque. Et aussi terriblement précise, dans son analyse des ressorts psychologiques qui guident le personnage central dans ses choix, et dans le parcours sinueux (et si peu conventionnel) que lui font emprunter ses désirs.

Emmanuelle ne raconte pas, elle dissèque.
Elle ausculte le corps, l'esprit et l'âme de cette petite fille abusée par son papa.
De cette adolescente qui se prend en pleine face la vérité sur le décès de ce dernier.
De cette jeune femme toujours en manque et jamais rassasiée de sexes masculins. Car ses (multiples) partenaires n'ont pas de prénoms, pas de visages : ils sont des pansements posés sur un petit corps violé, une innocence ravie, une intégrité brutalisée.

Ce texte est déchirant comme un cri de douleur, bouleversant comme une confession, précieux comme un secret dévoilé, lumineux comme une renaissance.
Commenter  J’apprécie          180
Un sujet peu facile à aborder, comme une confidence que nous fait l'auteur dans ce livre.
D'abord un traumatisme durant l'enfance, un père incestueux qui choisit de se suicider plutôt que d'assumer son acte. Ce qui inverse déjà les rôles, plaçant le père en victime alors que c'est lui le responsable.
Cet acte odieux et cet abandon va amplifier le malaise de la fillette qui trainera une mort intérieure pendant de longues années.
Bien malgré elle, c'est un regard qui va la tirer de cet abîme, pour la plonger malheureusement dans une seconde abîme : celle du désir jamais assouvi, le besoin d'exister aux yeux des autres à travers un corps seulement qu'elle donne sans compter.
Entre émotions, sincérité et confessions, l'auteure livre une addiction peu connue que celle du sexe. Sujet souvent tabou, addiction qui demande du temps, de la résilience et surtout de l'aide. Les blessures passées et les non dits sont souvent la cause première de mal être adulte.
Lentement mais surement la baise, laisse place à l'amour, aux sentiments, à un cocon bienveillant. Et à un renouveau plein de lumière.
Commenter  J’apprécie          110
Avec beaucoup de finesse et d'intelligence, l'autrice nous parle des mécanismes psychologiques qui se sont mis en place dans la vie d'Emmanuelle suite aux drames de son enfance. Cette petite fille qui grandit en portant le poids de la responsabilité des actes de son père. Comment peut-on construire sa relation aux hommes lorsque le premier homme de notre vie a commis l'irréparable ?

Sujet tabou, mal connu et, comme souvent en proie aux jugements, l'addiction sexuelle d'Emmanuelle est abordée avec justesse et délicatesse. Sans aucune vulgarité, Emmanuelle prend du recul sur sa vie et nous partage ses angoisses, ses peurs et ses souffrances. Doucement, au fil des pages, le lecteur prend conscience de l'immensité de ce vide qu'elle cherche à combler. C'est un roman qui interroge, qui bouscule, devant lequel nous ne pouvons rester indifférents. Porté par une plume à la fois précise, délicate et puissante, ce sont des mots sur des maux, un cri du coeur nous donnant un magnifique exemple de courage et de résilience. En refermant ce livre, je me suis un peu sentie vidée, presque soulagée que cette histoire ait été couchée sur le papier ! Merci à l'autrice de nous l'avoir partagé...
Commenter  J’apprécie          60
🌺Desabîmez-moi🌺 d'Emmanuelle Drouet. -215 pages- 17,90 €

👠Ce roman/récit annonce le décor dès le début "Je suis morte à 5 ans"

👠Comment vivre quand papa, notre héros, le plus fort, le meilleur laisse traîner ses mains, caresse mon corps et dérape ?

👠Comment survivre lorsqu'il se suicide ensuite, en abandonnant sa famille, lâchement, sans aucune explication ?

👠Emmanuelle a survécu en baisant, en baisant avec chaque homme rencontré, en allant toujours plus loin, en oubliant son corps et sa personne. Toujours aller plus loin pour survivre.

👠Elle a trouvé sa famille, le sexe et le désir, eux seuls, ne l'abandonneront jamais.

👠Emmanuelle nous livre un roman de 215 pages intenses, déroutantes et dramatiques.

👠Il faut beaucoup de courage pour écrire ce livre mais il faut en parler, arrêtez de juger ses filles dîtes faciles "ses salopes" comme on entend souvent, mais qui est-on pour juger ?
Que sait-on de leur vie ?

👠Peut-être que ce livre fera réfléchir, pourra aider d'autres Emmanuelle, je l'espère en tout cas.

👠Ce livre m'a bouleversé, m'a retourné, voir un enfant vivre avec ça, quelle horreur.
Voir une jeune fille se construire avec ses images de son papa. Je n'ai pas de
Commenter  J’apprécie          50
Un roman poignant et marquant sur un sujet si particulier et si peu abordé, en tout cas avec autant de sensibilité.

Si j'ai déjà entendu parler de cette addiction, c'est la 1ère fois que je la découvre écrite, qui plus est avec une plume très fine, extrêmement clairvoyante, faite de mots très fins, de métaphores tellement bien imaginées, et de quelques bons jeux de mots.

Puis-je avouer que, malgré cette noirceur, certains passages m'ont fait sourire. C'est là tout le talent de l'auteure, toute sa force, réussir l'incroyable qui est de faire fonctionner par moments nos zygomatiques alors que notre coeur s'emballe, nos tripes se nouent et nos yeux pleurent.

Une addiction peu connue qu'est celle de l'hypersexualité. Celle du roman est née d'un traumatisme inacceptable, celui de l'inceste.
L'auteure va se livrer tel un plaidoyer. On va, au fil des pages, passer par toutes un panel d'émotions face à cette confession intime et libératoire.
Au fil des chapitres vont tomber les tabous et les préjugés lors de ce parcours si difficile de la prise de conscience et de la reconstruction.

Un thème si complexe à aborder et à partager, réussit avec brio avec une écriture subtile, sans vulgarité, issue d'une richesse d'esprit hors du commun.

Difficile de retranscrire parfaitement tout ce que mon coeur a subi durant ces 27 chapitres.

Une prouesse littéraire que sont ces mots bien choisis pour des maux qu'elle n'a pas choisi.

Merci Emmanuelle pour ce partage qui restera gravé dans ma mémoire.
Commenter  J’apprécie          40
Il est dur de prendre « ma plume » pour décrire ce que ce roman m'a fait ressentir. L'écriture dérange, par tant de franchise. Elle dérange mais elle est percutante. Dure. Inflexible. Au début on ne comprend pas pourquoi en venir à de telles extrémités (mais n'est-ce pas le cas de toutes les personnes souffrant d'addiction), puis plus vous plantez dans l'intimité d'Emmanuelle, plus vous comprenez son envie qui est viscérale. Vous vous trouverez entre douleur dans certains passages, et douceur dans d'autres.
L'écriture est brute, forte, incontestablement vous serez obligés de ressentir quelques chose. Ce livre vous transperce.
Ce livre parle d'inceste, de traumatisme sexuels durant l'enfance et des répercussions que cela à dans la vis adolescente et adulte.
Après cette lecture je me suis sentie sale, non pas par les décisions d'Emmanuelle au fil des pages, sale d'imaginer qu'un parent puisse faire ça à un/son enfant.

Donc préparez vous, car ici le sexe est une drogue, l'écriture n'est pas vulgaire. Les mots sont choisis avec soin pour que vous puissiez essayer de comprendre pourquoi elle a pris telle ou telle décision. Vous serez dans l'impossibilité de ne pas savoir ce qu'il advient d'Emmanuelle dans ce roman.

Désarrimez-moi c'est le cri de douleur d'une petite fille. C'est le cri de guerre de la femme qu'elle est devenue.

Comme le dit si bien le Professeur Karila, ce livre est d'intérêt public.
Commenter  J’apprécie          30

⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Désabimez moi, c'est un livre hors de mes habitudes, inédit! Un sujet tabou et difficile à traiter mais qui est ici amené avec beaucoup de justesse et d'émotions.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Ce roman incisif aborde l'inceste et l'addiction sexuelle féminine et les effets des traumatisme dans le temps.
Commenter  J’apprécie          20
Ce roman, qui aborde des sujets tabous (inceste, addiction sexuelle, suicide), met en scène une jeune fille qui tente de se (re)construire après un événement traumatisant. Devenir une femme dans ces circonstances est pour elle difficile, surtout qu'elle s'estime être morte quand son père s'est suicidé.
Depuis elle n'a de cesse de se lancer dans une quête pour retrouver son père, quelqu'en soient les moyens.
Les sujets évoqués sont très durs mais contrebalancés par une écriture littéraire, presque poétique, parsemée de mots crus qui vous sautent au visage à chaque fois qu'ils sont prononcés.
J'ai découvert avec intérêt cette pathologie qu'est l'addiction sexuelle féminine, très peu abordée dans les romans et rarement prise au sérieux.
Mais je n'ai pas trouvé le personnage d'Emmanuelle très attachant.
Je pense que cela est dû à la narration à la première personne, très intrusive. J'ai eu le sentiment que le personnage me prenait en otage de sa propre histoire en faisant irruption dans ma bulle personnelle sans en respecter les limites. J'ai donc senti le besoin de prendre du recul.
C'est certainement preuve du talent d'écriture de l'auteure !
Commenter  J’apprécie          10
Un roman percutant, sans concession. Souvent cru et direct mais sans jamais tomber dans le vulgaire malgré des sujets très délicats que sont l'inceste, l'addiction sexuelle, le suicide, l'auto destruction en somme.

Je me suis demandée pourquoi l'entourage n'a pas été plus attentif. Je n'ai pas toujours réussi à comprendre ce mode d'auto destruction, mais c'était très intéressant d'un point de vue psychologique.

Mon seul bémol , qui est un sentiment très personnel évidemment: une impression de redite , de répétitions qui a pu nuire à mon intérêt à la lecture.

Un roman qui fait réfléchir. La maman que je suis se demande toujours si je saurai voir si ma fille va mal, saura ne pas la blesser par mes mots. A méditer.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (84) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
437 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}