Citations sur Chroniques de la vie américaine, tome 1 : L'Amérique m'in.. (22)
Il faut savoir enfin que, pour écouter l'histoire de cet homme de 46 ans qui s'apprête à se détacher ainsi de la vie, on doit drôlement s'accrocher.
Je leur demande de tenir encore un peu, d'aller plus loin dans la vie.
La ligne centrale de sa pensée est toujours la même : récupérer sur un cadavre tout ce qui peut servir aux vivants.
Cette fin de vie ratée, il la doit à la mort. Et aux drôles d'idées qu'il a toujours eues dans la tête à son propos.
Le déroulement normal des choses ? C'est un couloir qui mène à la cloche verte, un type qui vous assied sur un fauteuil de métal percé afin de laisser passer les émanations, un autre garde qui vous sangle la tête, la poitrine, les bras, les jambes et les pieds, pendant qu'une trentaine de citoyens vous observe de l'autre côté des vitres. Le déroulement normal des choses, c'est un bandeau que l'on vous fixe sur les yeux et une électrode que l'on applique sur votre cœur. C'est le bruit d'une porte qui se ferme et le silence d'un téléphone qui ne sonne pas. C'est enfin, sur ordre du directeur, l'ouverture automatique du sac contenant les cristaux de cyanure de potassium qui se mélangent, sous la chaise, avec l'acide sulfurique. L'ordre normal des choses, c'est la mort qui survient généralement au bout de sept à quinze minutes.
80% des Américains sont favorables à la peine capitale. Cela veut dire que près de 200 millions de personnes attendent l'exécution des 2 500 condamnés à mort répartis dans les trente-sept États qui, en 1977, ont rétabli la sanction suprême.
J'aime bien voyager en Amérique. Traîner dans des endroits où il ne se passe rien en attendant qu'il arrive quelque chose, que les destins se tordent. Il y a tous les jours, dans ce pays, quelqu'un qui se lève avec une idée bien à lui et l'envie de la mettre en pratique. Cela donne souvent de curieux résultats.
Je n'aime guère parler et pas davantage poser des questions. Je préfère me faire oublier, me fondre dans le décor, regarder la forme des choses et le contour des gens, les observer, les écouter tandis qu'ils racontent le bruit de leur vie.
Un bon pêcheur, c'est pas celui qui a de la chance. Un bon pêcheur, c'est celui qui sait attraper un poisson qui, lui, n'en a pas.
Il est atteint du SIDA. Il est au stade full blown (épanoui), c'est-à-dire vers la fin.