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EAN : 9782823620795
256 pages
Editions de l'Olivier (15/03/2024)
3.7/5   199 notes
Résumé :
Paul a commis l’irréparable : il a tué son père. Seulement voilà : quand il s’est décidé à passer à l’acte, Thomas Lanski était déjà mort… de mort naturelle. Il ne faudra rien de moins qu’une obligation de soins pendant un an pour démêler les circonstances qui ont conduit Paul à ce parricide dont il n’est pas vraiment l’auteur.

L’Origine des larmes est le récit que Paul confie à son psychiatre : l’histoire d’un homme blessé, qui voue une haine obsessi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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Quel prologue, époustouflant, qui place le lecteur dans l'intensité d'une tragédie antique ! Paul Sorensen, la cinquantaine, vient d'être arrêté pour avoir abattu son père post-mortem dans une morgue. Il présente son destin comme marqué par la mort, né d'une mère décédée en couches en même temps que son frère jumeau.

« Chacun de mes anniversaires commémore la mort de Marta et de mon frère. L'origine des larmes se trouve là, au fond du ventre de ma mère. Ce ventre dont je n'aurais jamais dû sortir. Ce ventre qui aurait dû m'ensevelir au côté de mon frère. Ce ventre qui m'a expulsé au dernier moment vers la vie sans que je ne demande rien ni que je sache pourquoi. de l'air est entré dans mes poumons pour la première fois au moment même où leurs coeurs ont arrêté de battre. »

Suite à son procès pour atteinte à l'intégrité d'un cadavre, il écope d'une année de prison avec sursis et d'une prise en charge médico-psychologique obligatoire pendant un an : une séance par mois, un sujet par mois.

Au départ, l'intérêt est happé par le personnage du père. On attend avec impatience le réquisitoire de Paul pour comprendre son geste inouï. Jean-Paul Dubois évacue rapidement cette attente car on comprend vite que le père incarne toute la sauvagerie et la violence du monde. Ce personnage est tellement outré, monstrueux dans ses actes et paroles, totalement impardonnable, qu'il en devient presque irréel, mais sa présence hante tout le récit par l'impact qu'il a eu sur la vie Paul.

La construction narrative est faussement simple. Douze chapitres, un par mois, un par séance, un sujet par séance, pour savoir si Paul va réussir à se décharger du fardeau de son existence et sortir du trou noir de la haine que lui inspire son père. Ce qui a aimanté ma lecture, c'est le portrait désespéré de Paul, un homme profondément seul, raconté par moultes digressions brillantes qui dessinent la réalité d'une vie fracassée et inconsolée ( « cet homme est entré dans ma tête, il y vit en ne laissant que désordre derrière lui. Il entre, sort, fait ce qu'il veut, n'importe quand, n'importe où. Même quand il n'était pas là, on l'avait en nous, comme une amibe, un parasite mental. »

La maitrise narrative de cette introspection labyrinthique est admirable, des détails inattendus venant faire écho à d'autres, de façon encore plus inattendue, autant de contre-poisons au venin paternel : le peintre coréen Kim Tschang-yeul, l'ancien secrétaire général de Nations Unies Dag Hammarskjöld, le moine néerlandais Thomas a Kempis entre autres. En filigrane, une réflexion bouleversante sur la mémoire se déploie, sur les mécanismes des souvenirs et de la perte. On n'échappe pas à sa mémoire.

C'est sans doute le roman le plus sombre de Jean-Paul Dubois, baigné dans une pluie perpétuelle quasi dystopique ( nous sommes en 2031 ) et pourtant, il y a bien une juste dose d'humanité qui vient, malgré tout, éclairer le noir de l'ensemble, accompagnée d'une tendresse parfois teintée de burlesque : le logiciel d'I.A. avec lequel discute Paul, si civilisé et courtois ; l'amour d'une mère adoptive ( inoubliable scène des jouets pris en photo ) ; la relation avec le génial psychiatre ( il souffre d'une maladie de l'oeil provocant un larmoiement continu qui l'oblige à sortir de son cabinet pour se mettre du collyre, de peur que ses patients pensent qu'il pleure à cause de ce qu'ils lui racontent ) et ses compagnons chiens.

« Wats avait la particularité, quand il était sec, d'avoir un pelage qui gonflait et magnifiait une stature. En revanche, une fois mouillée, sa toison s'effilochait misérablement, lui donnant l'apparence d'un gros rat. Il avait aussi de tout petits os, des pattes effilées comme des talons hauts et un museau aussi pointu qu'un pic à glace. J'avais donc deux chiens. L'un, sec, une vraie merveille. L'autre, mouillé, une totale affliction. Wats avait aussi cet étrange besoin, en voiture, de mettre son museau à la portière et de demeurer dans cette position, sans broncher, même au-delà des cent trente kilomètres-heures réglementaires. le vent plaquant les poils sur son museau déformait ses babines, lui donnant un visage effrayant, à tel point que j'avais honte de doubler un véhicule. »

Dubois est un des rares auteurs français à savoir manier avec autant d'élégance et d'intelligence tragédie et comédie. Il compose ici un roman d'une noirceur drolatique qui émeut autant qu'il désole.
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Passer entre les gouttes.
Sortez les bottes et les parapluies, il n'est question que de flotte dans le dernier roman de Jean-Paul Dubois. Risque de submersion.
En 2031, il pleut sans discontinuer sur Toulouse depuis plusieurs mois. La Garonne est en crue qui l'eut cru ?
Paul Sorensen vient de faire un aller-retour au Canada, non pas à cause de la météo, ni parce qu'il y a toujours une escale à l'érable pour Caribous mal lunés dans les romans du Goncourisé, mais pour rendre un dernier hommage à son défunt père, en… lui tirant deux balles dans la tête. Est-ce un crime de flinguer un cadavre ? Avis aux passionnés de la jurisprudence des prétoires de la pétoire.
« Tu ne tueras point ton prochain ». Au Sinaï aïe, pas de trace après ce commandement d'un post scriptum du genre « … surtout s'il est déjà mort ». La justice est bien ennuyée pour qualifier l'acte et Paul Sorensen, fabricant de housses mortuaires de son état, est condamné à suivre une thérapie pendant un an auprès d'un psy qui a toujours la larme à l'oeil.
Le roman décrit le contenu des séances mensuelles chez ce garagiste de l'inconscient et le récit fait l'étalage des névroses et traumatismes qui permettent de comprendre ce geste insensé. le père, ordure non recyclable, escroc, manipulateur, égoïste a tout pour déplaire. Mauvais père, mauvais mari, mauvais associé, bon à rien, mauvais en tout.
L'humour de Dubois permet d'éviter la noyade dans cet océan lacrymal bien sombre et je n'ai pas eu besoin de sortir ma bouée Canard, anneau de natation que je porte pourtant avec beaucoup d'élégance.
Ce roman pluvieux, qui ravirait Evelyne Dhélia, toujours en dépression en l'absence de dépressions, draine en arrière-plan un thème cher à cet auteur, celui de la solitude qui m'a particulièrement ému. A travers son personnage en carence d'affectation, prêt à se bercer d'illusions en Scandinavie sur les traces d'un grand-père (ancien secrétaire général des Nations Unies), ou son attachement à un chien mystérieux sur les plages de la Côte Basque, le récit souligne que les racines infantiles du sentiment de solitude sont incolores mais qu'elles ne disparaissent pas avec les cheveux blancs. La solitude s'apprivoise mais le solitaire ne se laisse pas apprivoiser.
Comme souvent avec cet écrivain fataliste, j'ai vu que les avis étaient partagés sur ce roman qui n'a rien de pleurnichard. Pour ma part, je n'ai pas eu besoin de sortir les rames et j'apprécie toujours autant la forme de connivence que le style de Jean-Paul Dubois instaure avec le lecteur que je suis. Ses histoires, légères ou sombres, me parlent, ses personnages renfermés me sont familiers. Et puis étant Toulousain, je suis aussi forcément un peu chauvin.
Livre offert par un rayon de soleil qui n'a pas la larme facile.
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Du Réel.

Jean-Paul Dubois fait partie de ces auteurs dont j'ai lu tous les ouvrages et dont j'ai tout aimé. Ou presque. Il y a « Hommes entre eux », par exemple, qui rentre dans ce que j'appelle pompeusement les périodes « off ».
L'Origines des larmes en fait indéniablement partie.
Je tiens à présenter par avance mes excuses pour le ton pompeux, légèrement ampoulé de ce petit billet sur lequel le nouveau style de mon cher auteur a déteint.
Je ne m'y attendais pas, il m'a pris par surprise. Il faut parfois un peu de temps pour rentrer dans un Dubois. Mais tout de même, là il a fallu de je retrouve mon Dictionnaire des mots rares et précieux !! Jugez vous-même:
Chancissure, cryptogamique, controuvé, ergastule, érubescence, aristarque, épiphora, conjonctivochalasis, baltique, péricaryon, tronies, empyreume, enbata, galerne, acide ursodésoxycholique etc.
Voilà par exemple pour les mots. Mais il faut aussi compter sur l'érudition des références :
Samuel Taylor Coleridge, Thomas a Kempis (connu pour un livre surprenant intitulé L'Imitation de Jésus-Christ) , Arnaud d'Amaury, Salomon van Ruysdael (peintre flamand du fameux Après la pluie) , Dag Hammarskjöld, Bo Besko, Kim Tschang-Yeul (l'homme qui peint des gouttes d'eau et dont le musée est sur l'île de Jeju, au sud de la Corée du Sud, où j'ai eu la chance d'aller) et tout est à l'avenant.

Et si c'est pour le moins déconcertant, il faut dire qu'on s'y fait rapidement en épousant la personnalité de notre anti-héros, Paul Sorensen.
Vous le savez peut-être, il y a des récurrences dans l'oeuvre de Dubois : les personnages principaux se nomment Paul ou Jean-Paul, on y rencontre des chiens et des avions et même assez souvent des tondeuses à gazon…

Paul est né en 1980. Sa mère et son jumeau n'ont pas survécu à sa naissance. Il a été élevé à…Toulouse (évidemment!) par le pervers, l'odieux, l'abominable Lanski, son géniteur. Mais aussi par l'aimable Rebecca, sa mère adoptive. Marta, la mère biologique, lui lègue ...son patronyme.
L'action se déroule en 2031. Après une longue période de sécheresse, il pleut continuellement depuis deux ans. Paul a repris l'entreprise de Rebecca à la mort de celle-ci et vend des housses mortuaires très haut de gamme. L'entreprise, Stamentum, se porte à merveille en ces périodes troubles.
Mais voilà, Paul est jugé pour avoir tiré deux balles dans la tête de son père déjà mort et gisant à la morgue.
Il sera condamné à une obligation de soins : pendant un an, il devra être suivi par un psychiatre pour cet étrange parricide.
L'action (si l'on peut dire, il ne se passe pas grand chose…) peut se dérouler tranquillement .
Au fil des quatorze séances, Paul va se confier plus ou moins aimablement au Dr Frédéric Guzman qui souffre, lui, d'un sévère épiphora : son oeil droit pleure, pleure sans arrêt.

Ce livre est une réflexion puissante et, comme toujours chez l'auteur, drôle et désabusée, sur…l'origine des larmes.
Il y aura beaucoup d'eau, on y parlera beaucoup de la mort mais le vrai sujet est ailleurs, bien sûr. Ce livre est une aimable dissertation sur le réel. Mine de rien. Aux détours de toutes ces histoires d'intelligence artificielle, de maladies à prions, de photos de jouets et de l'incroyable chien Watson. L'épisode le concernant est un petit morceau d'anthologie, extrêmement drôle, sans doute le meilleur moment du livre.
Il y sera beaucoup question de Nom du Père à partir de l'abominable Thomas Lanski à la fois omniprésent et forclos, doublement forclos, on le comprendra lors de ces fameuses séances. La relation qui va s'installer entre Guzman et Paul aura de quoi surprendre !
Je disais donc le réel ou le Réel, comme vous voudrez, qui fait dire à Paul, retournant l'aphorisme : « Pourquoi y-a t'il Rien plutôt que quelque chose ? »

Je ressors songeur de ce livre mélancolique, vous laissant mes impressions à chaud. S'il n'a rien à voir avec « Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon » qui lui a valu le Goncourt 2019, ce n'est pas pour autan un livre d'intello. Un peu quand même. Disons d'intello semi-dépressif alors. Mais parfaitement abordable, dès lors qu'on aura compris qu'il s'agit de second degré !

Mais bon, ne boudons pas notre plaisir!
Dubois tisse une oeuvre aussi déroutante que passionnante, en dehors des chemins battus, et bientôt en alerte submersion permanente…

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Le plus américain des auteurs français nous livre une sorte d'anti-Portnoy sous la forme de confessions à un psy d'un homme pas vraiment obsédé sexuel comme le personnage de Roth, mais plutôt un homme futuriste et anesthésié du désir, un anonyme du sexe qui bavarde de préférence avec une intelligence artificielle dénommée U.No. C'est la justice qui l'oblige à ouvrir la porte à l'interaction thérapeutique – en l'occurrence un psychiatre malade de son oeil qui pleure sans cesse, car Paul avait essayé sa propre voie de guérison : tuer le père, deux fois plutôt qu'une, lui mettre deux balles dans la tête. Un meurtre qui n'en est pas tout à fait un, une sorte de nouveau crime parfait, sûrement pour se libérer et sans le savoir désamorcer la peine ferme, étant donné qu'aux yeux de la justice Paul avait connaissance de l'état préalable de cadavre du père à la morgue, avant de l'occire à nouveau.
Un Paul. Un de plus pourrait-on croire. Mais à l'allure peut-être plus allégorique cette fois. On est en 2031 du côté de Toulouse, les crues bouillonnantes de la Garonne ont succédé à la sècheresse, et Paul Le narrateur connaît l'origine de ses larmes dans la pluie qui tombe à verse, à moins que ça soit plus simplement l'humanité qui pleure. Une hypermnésie inexpliquée de sa naissance lui fait savoir depuis toujours qu'il est né avec un trou en lui en ce 20 février 1980 (30 ans après l'auteur), en ayant perdu par la même occasion son frère jumeau et sa mère. Une vie en échange de deux autres. Pas vraiment étonnant qu'il ait eu besoin 51 ans plus tard de faire des trous dans la tête de son géniteur pervers, celui-là même qui lui offrit pour son sixième anniversaire un canari dont il avait arraché la tête avec ses dents. En plus de la pluie, c'est bien la mort qui trainera ainsi ses guêtres au fil de cette légère dystopie toulousaine, elle s'inscrit en lignée funeste dans la vie de Paul : « Dans notre famille, et dans l'entreprise Stramentum qu'elle dirige, il faut bien convenir que la mort est sans conteste notre égérie, notre actionnaire principale, que je suis le fade héritier de cette firme macabre et très certainement, aussi, le continuateur de la sombre génétique qui l'inspire. »

Jean-Paul Dubois est connu pour ses habitudes – notamment ses personnages de Paul, les tondeuses, les chiens ou les voitures, le fait d'écrire ses romans en un mois – il se reconnaît entre mille dans son art de planter un décor saugrenu pour dérouler le fil d'une prose savoureuse, désenchantée, ironique. Les habitués pourront être surpris ici avec cet écart à peine futuriste qui flaire notre société pour visiter la solitude, la névrose, la perversion ou la crise écologique, mais ils retrouveront leur Paul, pas tout à fait comme les autres, qui semble mêler ses larmes à la pluie incessante d'un dérèglement généralisé. Tout cela rythmé par les sessions mensuelles avec le psy, et l'occasion pour l'auteur de greffer à la vie de Paul nombre de sujets et de réflexions parfois érudites, comme un état de sa mémoire activée par son travail ramassé sur un mois.
Voilà en tout les cas le nième roman d'un auteur toujours en forme qui continue de se renouveler en se réécrivant, un roman profond, noir et beau, à la drôlerie sous-jacente. Un de plus...
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La souffrance étant inévitable, mieux vaut souffrir avec JP Dubois que sans lui.
C'est sensiblement mon ressenti à la sortie de ce roman. Pourtant, avec cet auteur, je suis souvent très bon client, dithyrambique même. Mais là, crotte de bique, je n'y parviens pas.
Dans ma phrase de préambule, remplacez « JP Dubois » par « Jésus » et vous obtiendrez un des propos du livre le plus imprimé au monde après la Bible. Il a été écrit par Thomas a Kempis et sert à l'une des nombreuses et intéressantes digressions qui font le charme des ouvrages de M. Dubois.
Vous prendrez aussi connaissance, à moins que vous soyez plus érudit que moi, de l'existence d'un homme fascinant : Dag Hammarskjöld, secrétaire général des Nations Unies de 1953 à 1961 et qui plus est prix Nobel de la paix, et… grand-père de Paul, le personnage principal du roman. Seul souci, Dag, n'a jamais eu d'enfant…
Vous rencontrerez également le peintre coréen Kim Tschang-Yeul, un Dieu vivant, connu pour ses multiples et merveilleuses représentations de gouttes d'eau.
Éventuellement et poétiquement, l'origine des fameuses larmes.
Mais les larmes chez M. Dubois ont de multiples origines. La plus flagrante, la plus lumineuse est la Mort. La mort de sa mère, la mort de son frère jumeau. Cependant, dans ce roman, rien n'est lumineux, tout est obscur, noir, plombant.
La mort y est d'ailleurs traitée comme une vraie délivrance de l'âme torturée, martyrisée, suppliciée de Paul, au point qu'il aille tuer Thomas Lanski son géniteur de 2 balles dans la tête 15 jours après sa mort. Cet homme abject le mérite amplement, je l'ai mesuré au fil des chapitres lors des rencontres mensuelles de Paul et de son psychiatre M. Guzman.
Cette obligation est le fruit pourri de la condamnation de Paul pour avoir ôter la vie à un cadavre.
Cet échange mensuel constitue « le corps » du roman : « Rouvrir les livres de peine, les almanachs de chagrin, les albums d'humiliation, entendre à nouveau jaillir cette voix de carnassier, voir ses mâchoires mastiquer les jours de nos vies. »

Évidemment, par instant, j'ai été happé par les phrases magiques qui déferlent et m'aspergent en pleine face comme le ressac de la vie. Bien sûr, j'ai apprécié les habiles digressions de cet auteur, notamment sur l'intelligence artificielle et sur le dérèglement climatique mais, noyé d'ambivalence, j'ai ressenti un plaisir certain à tourner la dernière page, comme pour repousser la mort trop présente, trop palpable.
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critiques presse (11)
Lexpress
30 avril 2024
Le Toulousain, discret lauréat du Goncourt 2019, publie "L’Origine des larmes", rédigé selon un rituel précis et nourri par le puzzle de sa mémoire.
Lire la critique sur le site : Lexpress
SudOuestPresse
30 avril 2024
Dans ce roman terrible, Jean-Paul Dubois parle d'un homme fracassé par la personnalité glauque et obsédante de son père, même après la mort de celui-ci.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LeJournaldeQuebec
30 avril 2024
Mettant un peu de côté sa drôlerie habituelle, l’écrivain français Jean-Paul Dubois signe une singulière histoire de vengeance.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeMonde
08 avril 2024
Pourquoi tuer son père, surtout s'il est déjà mort ? Bluffant nouveau Dubois.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
29 mars 2024
Lit-on un roman tragique ou, au contraire, furieusement comique ? On se le demande devant l'histoire d'un pauvre pantin sous l'averse.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
26 mars 2024
Dans son nouveau roman, “L’origine des larmes”, le Goncourt 2019 emmène son lecteur dans un futur proche, où le monde part à vau-l’eau et où on peut tuer son père… mort deux semaines plus tôt.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
22 mars 2024
L'auteur de 74 ans nous présente un homme solitaire, qui préfère la compagnie de l'intelligence artificielle et des chiens à celle des hommes, et dont l'existence a été en grande partie fracassée et gâchée par un père abject.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LesEchos
19 mars 2024
L'écrivain diabolique signe un drôle de drame où les pleurs d'un homme brisé se mêlent à la pluie sans fin d'une France au climat déréglé. L'histoire mi-tragique, mi-comique d'un vrai faux parricide, de la folie des hommes incarnée par un père destructeur.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeSoir
18 mars 2024
Le nouveau roman de Jean-Paul Dubois tente d'expliquer un geste insensé : « L'origine des larmes ».
Lire la critique sur le site : LeSoir
OuestFrance
18 mars 2024
« L'Origine des larmes » paraît ce vendredi 15 mars en librairie. Le Prix Goncourt 2019 interroge la possibilité d'une vie épanouie face au manque d'amour avec un récit poignant.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Bibliobs
15 mars 2024
Dans son dernier roman l'ami Dubois autopsie la névrose d?un homme. C'est au final aussi beau que triste, aussi profond que désespéré.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
J’ai regardé le monde extérieur par un hublot, comme le passager d’un bateau confiné dans sa cabine. Dehors, la mer, immense. Mais impossible de me jeter à l’eau, je ne sais pas nager.
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Je n'aime pas les cimetières français. Ils sont laids, cimentés, marbrés, bétonnés, faits pour durer des siècles. Pas d'arbres, pas de terre ni la moindre verdure. Des croix debout, couchées, inclinées, partout des signes de croix. Et des fleurs de cellulose, des bouquets en PVC, des pétales de polyvinyle. La misère du monde qui s'ajoute à la tristesse. Ce n'est quand même pas compliqué d'offrir un bout de terre et un arbre à chaque mort. Et venir de temps en temps regarder prospérer la forêt. La France est un endroit où il ne fait pas très bon vivre et encore moins mourir.
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Je me lève et ouvre les fenêtres en grand, des fenêtres d'autrefois, à huit carreaux, qui ferment mal. La pluie est abondante et généreuse. Elle nous lave de tout et nous ne le savons pas. La pluie est ce qui nous manquera le plus lorsque nous serons morts. En plus, nos housses sont étanches.
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Dans ce film, "l'homme qui peint des gouttes d'eau", je découvrais tout ce que je n'avais pas connu, la sérénité d'une famille, l'harmonie d'un couple, la présence rassurante d'un frère et l'offrande d'un perpétuel exercice d'admiration, d'amour et d'apprentissage.
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page 189-A propos des fêtes de Noël-

Le monde est plein de gosses et d’adultes qui se feront un plaisir de vous raconter toute cette merde. Les cadeaux emballés, la viande rôtie, le sapin décoré et ce nappage de coulis familial bien rangé autour de la table. Dans les assiettes les fourchettes qui cliquètent comme les culbuteurs d’un moteur mal réglé.
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Videos de Jean-Paul Dubois (35) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Paul Dubois
Dans son dernier ouvrage intitulé "L'Origine des Larmes", Jean-Paul Dubois plonge ses lecteurs dans une histoire aussi sombre que captivante. Ce roman dépeint le destin tragique de Paul, un homme d'âge mûr, en proie à un passé familial tumultueux. le titre même du livre évoque la douleur et la souffrance qui parsèment le récit.
Paul, le protagoniste, est tourmenté par les sévices infligés par son père, un individu toxique et sadique nommé Thomas Lanski. Pour se venger des années de souffrance endurées, Paul commet l'impensable : il tente d'assassiner son père. Cependant, le destin en décide autrement, car au moment où Paul déclenche son arme, son père est déjà décédé.
Déterminé à accomplir sa vengeance, Paul transporte le corps de son père jusqu'à une morgue en banlieue de Toulouse. Là, dans un acte de défiance ultime contre son géniteur maléfique, il commet l'impensable : il tire deux balles dans la tête du cadavre, mettant ainsi fin à la vie de son père une seconde fois.
Dubois décrit avec une précision déconcertante la noirceur de l'âme humaine à travers les actions de Paul. le lecteur est plongé dans un tourbillon d'émotions, confronté à la cruauté et à la complexité des relations familiales. "L'Origine des Larmes" offre une exploration profonde de la psyché humaine et des conséquences dévastatrices de la vengeance.
+ Lire la suite
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