La liberté n'est ni un état, ni un sentiment, encore moins un droit, elle est une respiration ...
Seul celui qui a connu l'amertume de l'injure connait la délicatesse de la vengeance. Il n'est guère suffisant de se venger à la hauteur du mal subi.
Le plus saisissant n'est ni l'odeur de mort omniprésente ni les immeubles transformés en chambre froide de fortune tant il est dur de creuser les sépultures dans la terre gelée, mais le silence des oiseaux. La nature s'est repliée dans son mutisme, laissant l'homme, seul, crier son désespoir.
Les changements qui s'opèrent le plus lentement sont les plus dangereux. Ils échappent à la conscience et ne suscitent aucune réaction. On s'habitue à supporter, on s'engourdit.
À quoi bon hurler, quand personne n'écoute ?
Depuis que j'ai entendu les hommes crier, je ne supporte plus le silence.
Le jour paraît si long quand la douleur s'y attarde. Le pas lourd de Victor résonne en elle comme la promesse d'un soulagement, comme le cliquetis de sa mallette, les flacons de verre s'entrechoquant.
- Tu dois parler à ces gens. Insiste sur ce qu'ils craignent, et ils se rallieront à tes idées. La peur est le sentiment le plus puissant qui soit. Elle seule suffit à provoquer la répulsion ou l'adhésion. C'est sur la peur que s'établissent la politique comme la religion.
Nous avons produit et consommé à outrance, nous avons détruit la nature et saccagé ses lois ! La nature se venge à son tour en nous détruisant, comme on se débarrasse d'un nuisible.
Lorsque la chair est éprouvée, l'esprit est prêt à céder à toutes les tentations.
À quoi bon convaincre les hommes de s'entendre quand ils ne veulent que se battre ?