Citations sur Les Indésirables (76)
Je suis montée si haut,
Que je croyais voler,
Je suis tombée si bas,
Les os brisés.
Au sol on m'a maintenue,
Je me suis débattue,
Puis me suis relevée,
Et alors j'ai dansé.
J'ai l'allure buissonneuse,
La démarche boiteuse,
Mais essayez toujours de l'arrêter
Rien ne retient ma liberté.
C'est beau la guerre, avait toujours pensé Eva, lorsque jeune fille à Munich, elle voyait passer sous ses fenêtres des formations entières de soldats aux uniformes impeccablement coupés et repassés avec soin, le cheveu court, l'épaule droite, le pied assuré, dont les bottes de cuir inspiraient le courage et le fierté. Et soudain, face à ce troupeau de femmes hagardes, la guerre lui apparait comme une maladie.
"Si tu as faim, chante ; et si tu as mal, ris. Profite du temps, tant qu'il est présent" glisse Frieda à l'oreille de Lise (sa fille).
Mon imagination file en croisant les villages, les champs et les plaines.C'est beau, la France, à la vitesse d'un train.Je t'imagine à l'autre bout de ces rails, dans un pays de nuages.Je voudrais glisser ma main dans tes cheveux, de gauche à droite, comme sur mon clavier, pour effacer en musique le mauvais rêve qui vient se créer, t'inventer des notes roses au lever du soleil, des notes bleues quand la nuit se fait opaque, des notes ocre comme les maisons de Rome où nous voulions tant aller.
Quand soudain face à nous l'avenir disparaît, on se tourne vers notre passé.
Crépuscule du soir
Comme une discrète plainte
S'élève encore le cri des oiseaux
Que j'ai créés.
De grises cloisons
S'effondrent,
Mes mains
Se retrouvent.
Ce que j'ai aimé
Je ne puis le saisir,
Ce qui m'entoure
Je ne puis le laisser.
Tout de sombrer.
La pénombre s'accroît.
Rien ne me pèse
Tel est le cours de la vie.
Hannah Arendt
Donner la vie, pour voir ce que les hommes en font, à quoi cela sert-il ?
On s'habitue tant aux pires prisons, sur les murs desquelles on a tapé, pleuré, espéré, que les quitter, c'est quitter une partie de soi. L'être humain est une bien curieuse créature, capable de nostalgie pour ce qu'elle a détesté.
Si tu as faim, chante ; et si tu as mal, ris. Profite du temps, tant qu'il est présent.
Eva, ne l'élève pas comme un enfant confié. Oublie que c'est moi qui l'ai porté. Fais que jamais il ne se sente en exil d'un coeur aimant, que jamais il ne se sente rejeté en pensant qu'il ne vaut pas la peine que l'on vive pour lui. Je veux qu'il dise maman quand il aura de la joie ou du chagrin.