La première phrase contient déjà un cliché cher aux médias et aux agences de pub, l'expression :"ou presque". "Il n'y a rien ici ou presque mais il faut en dire quelque chose". Suivent des phrases alambiquées à la limite de l'incompréhensible: "les mots qui pouvaient reformuler le réel se sont englués le long des parois en chaux", "il a pris un bus de la gare routière"; un bus qui appartient à la gare routière ou au départ de la gare routière? le texte est bien évidemment rédigé au présent. Tel veut la mode.
Pierre Ducrozet use d'un style relâché ignorant la négation "ne". Vous comprenez: il faut faire "peuple". Respecter le lecteur c'est désuet! Les dialogues sont d'une épouvantable grossièreté et d'une totale banalité. le roman brasse plusieurs thèmes à la fois et l'auteur passe du coq à l'âne à longueur de temps. Pour évoquer la biographie de Werner Ferhenbach, l'auteur commence par la mort du grand père sur les bords de la Somme durant la Grande Guerre. Il faut tourner moult pages pour entendre parler - enfin- de celui qui fut, entre autre, à l'origine d'internet. Ce roman très snob et prétentieux me fait penser à ces films modernes aux prises de vue complètement bâclées sous prétexte de faire moderne, sous prétexte de tourner le dos à la plus élémentaire décence. le sujet, le transhumanisme, comporte pourtant des éléments à développer. le romancier se contente de dresser un portrait caricatural du protagoniste principal de cette utopie, le sieur Parker Hayes. Il défigure (à moins qu'il n'y ait rien compris) la philosophie de
René Girard. Bref, un livre pénible à lire, tout à fait dans l'air du temps qui ravit les éditeurs en mal de brouillons insipides s'imaginant trouver le nouveau Céline ou le dernier Joyce.