Giacomo C, tome 11 : Des lettres...

Le peuple, monsieur, n'est pas appelé à connaitre les faiblesses de ses dirigeants. La justice réservée aux uns ne doit pas devenir la justice de tous.

- Giacomo : Et si c’était le conseiller qui avait tué son épouse ?
- Parmeno : Oh ! Il ne faut pas être conseiller pour se débarrasser de sa femme… C’est une idée qui arrive naturellement à tout mari…

Certes ! Il y eut déjà dans l’Histoire de grandes défaites, des chutes monstrueuses, César tombant sous la dague des conspirateurs, Darius abandonné dans le désert, Pyrrhus écrasé sous la patte d’un éléphant, ma belle-mère étouffée par un os de poulet, mais jamais, Monsieur, jamais, il n’y eut une débâcle pareille à celle qui attend ce… ce gueux chétif et pileux !

Venise. Il n'y a pas de lieu au monde où la liberté et la licence règnent plus souverainement qu'ici. Ne vous mêlez pas du gouvernement et faites par ailleurs tout ce que vous voudrez... (p.3)

- Mais je vous répond du succès. Le public est friand d’indiscrétions...Il court au moindre bruit de draps froissés...
- Oh ! Les secrets d’alcôve...Il n'y a que ça pour monter les tirages.

- Proxénète : Seins fermes. Un tétin a souffert d’une morsure cruelle… La personne est honnête, elle tient à le signaler…
- Client : Une… une morsure !?
- Proxénète : Heu !... Oui, on voit la trace des dents.
- Client : La personne a des yeux verts ?
- Proxénète : Oui.
- Client : Des cheveux cendré…
- Proxénète : Ah ça ! Mais oui.
- Client : Une odeur où domine le musc ?
- Proxénète : Ma foi…
- Client : Un nez en forme de trompette ?
- Proxénète : La narine reste délicate.
- Client : Une oreille décollée…
- Proxénète : La droite, oui. L’ouïe est parfaite.
- Client : Mais… mais c’est ma femme que vous me proposez là !!!... Misérable !
- Proxénète : Aïïïe !! Aïeee !!!
- Client : Cuistre ! Faquin ! Maraud ! Depuis quand… Depuis quand se trouve-t-elle sur tes listes ?! Réponds ! Réponds ou je te romps l’échine !!!

En ce moment, je taquine...Je pique comme le moustique, je cherche le sang en trempant ma plume dans le poison...