AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de brigittelascombe


Venant de lire La femme infidèle de Philippe Vilain, roman de désamour où le mari trompé fait comme si de rien n'était et tait sa colère durant de longs mois, étonnée par cette réaction non violente à l'opposée d'une blessure narcissique douloureuse, j'ai lu Jean-Pierre Dufreigne et son Bref traité de la colère.Effectivement expulser les non-dits lors d'une crise est salvateur et aurait pu éviter la rupture dans le couple de la femme infidèle.
Bref traité de la colère est un essai fort complet qui aborde la colère "violent mécontentement, mouvement agressif à l'égard de quelqu'un" (cf:Le Petit Larousse illustré) sous des biais divers car "la colère est une lèpre à éradiquer" à notre époque de solitaires anonymes (tel Alceste le Misanthrope de Molière) au sein d'une foule gourmande d'exhibitionnisme car elle a souvent un côté théâtral et ridicule (ex: Louis de Funès dans Oscar).Colère sociale s'exprimant par des revendications, "sainte colère" de Dieu qui brûle Sodome et Gomorrhe, colère de Moïse qui brise les Tables de la loi...la colère agit mais se pense, s'expulse et s'écrit aussi (ex: Primo Lévi qui dénonce l'horreur des camps dans son bouleversant Si c'est un homme; Boulgakov qui, dans Coeur de chien, s'élève, cynique, contre l'homme nouveau traité comme un "clébard par Lénine et Staline);la colère subie se peint (ex: Goya qui a peint sa douleur sur ses toiles)...Bref, les façons d'exprimer les émotions en "pétant un câble" (et en dépensant une grosse somme d'énergie) sont multiples et les mots qui lui sont liés (sarcasmes,insolence,offense,impétuositévengeance,ironie,insultes,mauvais caractère, rage,pleurs,cris,haine, indignation...) aussi.
Alors pourquoi refouler ses émotions engendrant parfois plaisir ou patience?
C'est avec moult références littéraires, musicales (ex: le Requiem de Mozart plein de "fureur et de sang") en s'appuyant sur des films (ex: La Charge héroïque) des expositions (ex: Colères d'Arman) que Jean-Pierre Dufreigne ( "éditorialiste culturel" à L'Express, romancier dont le Dernier Amour d'Aramis a été récompensé par le prix Interallié 1993, et essayiste: ex: Stephen King, le faiseur d'histoires) fait un large tour de la Colère. Quand, comment, pourquoi, contre qui, pourquoi non...? A bas les masques tempête Jean-Pierre Dufreigne car la lutte contre la tyrannie défend l'individualité de "l'homme libre".
Bref traité de la colère, accessible à tous, est à méditer car plus philosophique qu'il n'y parait au prime abord!
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}