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4,17

sur 267 notes
Visite guidée d'un monde particulier, et qui pourtant bien présent sur notre planète, et même de plus en plus visible, même s'il reste nocturne, en marge, autant pour mieux s'épanouir sous les lumières artificielles ou pour se protéger des menaces bien réelles.

L'histoire se déroule en deux phases. C'est d'abord James, alias Lady Prudence, reine des cabarets new-yorkais qui confie ses souvenirs à Victor Santiago, un père de famille qui se sent prêt à franchir le pas pour se faire un nom sur les scènes célèbres de New-york. Habilement, l'auteur donne la parole à chacun en miroir, James nous contant l'histoire de Victor en rapportant ses proposera le biais d'un tutoiement qui souligne le lien d'affection entre eux.

Les rôles s'inversent dans la deuxième partie puisque c'est Victor qui prendra la main pour compléter le récit.

Deux personnages, deux époques, l'ambiance générale et les règles du jeu ont changé. Si le Sida a modifié la donne en décimant aveuglément amis et ennemis, encore dans l'ignorance de la réalité de la maladie, ce microcosme est aussi sorti de l'ombre et se montre en plein jour dans des parades colorées et décomplexées.

Le récit orne des mêmes paillettes les soirées mythiques, les amitiés sincères, la joie des acteurs, mais aussi la souffrance, à peine évoquée mais présente en filigrane. Souffrance physique, souffrance des rejets, il faut le plus souvent renoncer à la famille et aux anciens amis, souffrance liée à la maladie. Viendra plus tard celle du temps qui passe, mais personne n'échappe à celle-là.


C'est un récit en délicatesse, démonstration d'une affection sincère pour ceux et celles qui s'auto-proclament monstres. Ils sont profondément attachants, ces personnages qui ont voué leur vie à l'apparence, pour l'amour du spectacle.

Evoquées par nos deux interlocuteurs, les fantômes des plus célèbres drag queens de New-york traversent le récit, qui s'appuie sur des faits réels.

C'est instructif aussi, le lexique est bien spécialisé, ne serait qu'en ce qui concerne les chorégraphies de la Vogue dance.

Excellent choix des Blogueurs littéraires, qui ont élus fin 2019 ce roman original et émouvant.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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« Nous sommes un secret enfermé dans une boîte qu'il ne faut surtout pas ouvrir. »

En lisant ce roman, j'ouvre la fameuse boîte et ce n'est pas Pandore qui me pète au visage.
Non, c'est Prudence qui fait irruption et vient m'éblouir.

James est Lady Prudence, drag queen de son état que nous allons suivre durant trente années de sa vie. Loin du cliché, au plus près d'une communauté avec ses codes, ses valeurs, ses peines et ses combats. Un monde qui s'étend sous nos yeux ébahis entre faux cils, talons vertigineux et drames intimes.

Feu d'artifices, monstres éblouissants et comédie humaine sont au rendez-vous. IL FAUT LIRE CE LIVRE.

Ici, vous risquez de croiser Madonna, David Bowie, Keith Haring ou Ru Paul au détour d'une virée nocturne, mais sachez qu'ils ne sont que des personnages secondaires.

Il y a tellement à dire pour que vous ne passiez pas à côté de cette lecture. J'ai trouvé entre ces pages absolument tout ce que je recherche en littérature. Vous savez, ce moment où vous ouvrez un livre et vous ne pouvez plus vous arrêter de lire et, en même temps vous ne voulez jamais voir arriver la fin. Ces livres où après, tout paraît si fade.

J'ai ri. J'ai pleuré. J'ai appris. J'ai grandi. J'ai dansé. J'ai tremblé.
Je suis ressorti changé, chamboulé, bluffé et heureux. Tout ce que la littérature a de meilleur à offrir est là. Un regard, une excitation, un étonnement, aucune page ne vous laissera insensible. Une fête grandiose et intime à la fois. Une prouesse de livre. Un putain de bon livre !

Un hymne à la tolérance, à la vérité, un plaidoyer contre l'indifférence. Un roman d'apprentissage et une fresque flamboyante aussi haute en couleur que ses protagonistes aux perruques folles !

Julien Dufresne-Lamy signe là LE roman de cette rentrée littéraire.

Ébouriffant, tendre et indispensable, il raconte une époque, un mode de vie et nous entraîne dans un univers fantasque et fabuleusement humain.

Et si après ça, vous ne le lisez pas, je rends mon tablier et je deviens blogueur beauté !

Lien : https://labibliothequedejuju..
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On explore le monde des Drag Queens à deux époques différentes, sur trois décennies, en fait. D'un côté on fait la connaissance de James devenu Lady Prudence en entrant dans la maison Xtravaganza, où elle fait la connaissance de Venus et Angie mais aussi de Lady Bunny. Ces maisons permettaient à ces femmes de trouver une deuxième famille, car elles avaient été exclues sans ménagement par leur vraie famille.

Le « père Xtravaganza, Hector par exemple a été humilié dans l'enfance : « Sa première expérience avec un gars, Hector avait sept ans. du genre précoce, l'enfant béni. Quand sa mère l'a appris, elle a commencé à le traiter comme de la merde. Tu veux être une femme, commence à nettoyer. Hector est devenu son esclave. Puis il s'est enfui… »

On découvre ainsi la manière dont elles vivaient, les spectacles avec le côté paillettes, les heures passées à se maquiller mais aussi à faire disparaître tout signe de masculinité avec des méthodes de « scotchages » barbares. Mais il y a aussi l'envers du décor, les moqueries, les insultes, les agressions quand elles sortent des clubs après le spectacle. Elles passent parfois tout près de la mort.

De nos jours on a Victor Santiago, marié à Kate, une petite fille, une famille comme tout le monde alors que lui sent au fond de lui autre chose… L'achat de sa première robe, qu'il n'ose pas mettre. La fête foraine où il emmène sa fille, même sur la grande roue alors qu'il a le vertige, comme un cadeau d'adieu, car il sait qu'il va s'en aller et tenter de se trouver en Mia de Guadalajara.

Victor Mia rencontre alors James qui a tout laissé tomber pour s'occuper d'un ranch, mais revient sur les traces de ce qui fût sa vie autrefois. Il va lui servir de mentor, lui apprendre à marcher sur des talons aiguilles, s'habiller, se maquiller et en même temps évoquer pour lui sa vie du temps de la célébrité, ses relations avec Angie, Venus et d'autres.

Toutes ces Drag-Queens ont eu des enfances particulières, et se sont heurtées à l'incompréhension, au rejet et les relations de Victor avec sa mère Maya sont vraiment très particulières.

Tout change brutalement quand le Sida fait son entrée en scène, avec les dénis de l'époque, les ravages que cette maladie a pu faire. Il y aura un avant et un après.

Le choix du nom de scène est important : « Victor, ton nom de scène est ton identité. Dans le milieu, chacun son blase, chacun sa planète d'origine. Si tu ne te bénis pas, tu ne peux pas savoir qui tu deviendras. »

On croise au passage des personnalités connues, Madona, David Bowie ou encore RuPaul, compagne de route de la famille Xtravaganza, qui sera une vedette de la télévision, ce qui donne encore (s'il y en avait besoin) du piquant au livre.

Ce livre bouleversant rend hommage à ces drags Queens célèbres (et les autres) sans jamais tomber dans le sensationnel, ou le voyeurisme. Il décrit leurs parcours, leurs souffrances, leurs vies et nous propose à la fin du livre toute une série de photos… j'ai beaucoup aimé entrer dans cet univers que je ne connaissais pas. Je les ai côtoyées, accompagnées au fil des pages et je n'avais pas du tout envie de les quitter…

Donc un livre bouleversant, qui va rester longtemps dans ma mémoire. Un des romans de cette rentrée littéraire qui m'a particulièrement touchée. La plume de Julien Dufresne-Lamy est pétillante et dégage une énergie très communicative, nous met des paillettes dans les yeux… Bip-bip ! je deviens lyrique, alors je m'arrête là…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui ont permis cette découverte.

#Rentreelitteraire2019 #NetGalleyFrance

Je vous propose deux photos en annexe dans le livre
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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- COUP DE FOUDRE ! -

Des monstres ?! N'ayez crainte !
Point de nez crochus, de dents pointues ou de griffes acérées. Ces monstres là sont jolis, très jolis même. Vous ne pourrez d'ailleurs pas les rater : ils sont très haut perchés, le port altier et surtout raffinés.

C'est guidée par une certaine Lady Prudence que j'ai découvert ce p'tit monde extraordinaire qui s'éveille lorsque la ville est endormie : le monde des Drag Queen !

Faisant fie de mon ignorance, cette reine m'a accueillie les bras grands ouverts, dans son royaume de strass et de paillettes. Une immersion totale dans les sous-sols new-yorkais des petites salles sinistres aux fêtes grandioses et extravagantes

Ma chère Lady s'est confiée à moi, sur ses 30 dernières années, de folies et de fracas. Car oui cachées sous le fard, j'ai lu les fêlures du passé, les insultes et les coups d'une société bien trop étriquée et aveuglée dans sa normalité. Lu aussi le traumatisme laissé par cette maladie du sang insidieuse, qui a frappé à la porte de tant de jolis monstres.

Mais surtout, j'ai ressenti comme une incroyable rage de vivre, une énergie époustouflante d'un p'tit monde uni pour le meilleur et pour le pire, avec pour mot d'ordre la bienveillance.
En refermant ce roman, frappée par le coup de foudre, une envie subite de crier : « À nos si belles différences !!!! »

Donc un grand OUI, littéralement happée j'ai été, par la plume de Julien Dufresne-Lamy @jdl.jdl. Il y a incontestablement du génie dans cette écriture si vibrante dans sa modernité. Cette plume est incisive, tendre et poétique. Plume divine qui rend là un hommage bien mérité à ces, si attachants, jolis monstres.
Alors merci encore Juju @labibliothequedejuju pour cette très belle découverte !

Et vous ? Cette rencontre, délicieusement monstrueuse, vous tente-t-elle? Déjà lu peut-être ?




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"Nous sommes un secret enfermé dans une boîte qu'il ne faut surtout pas ouvrir".
De cette phrase d'ouverture intrigante, Julien Dufresne-Lamy pose les fondements de Jolis jolis monstres, son fascinant roman édité chez Harper Collins que je remercie chaleureusement par ailleurs.

Si le titre évoque quelques créatures, ne vous fiez pas aux apparences. Ces monstres-là ne sont ni horribles, ni dotés de plusieurs appendices, mais sont au contraire des êtres fabuleux, lumineux, libérant leur double la nuit tombée. A coups de pinceaux, de colle à cils et d'accessoires, ces monstres investissent la scène pour dévoiler leur "drag", leur show, leur humour mordant et faire briller haut la tolérance.

Bienvenue dans l'univers des cabarets, où drag-queens, trans et autres jolis monstres comme ils aiment se dire, évoluent dans une ambiance où le flamboyant côtoie parfois le sordide.
Coup de coeur !

Retrouvez mon podcast sur la page Babelio de l'auteur et sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=ghSxOhV9mEk&t=6s

Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Plongée dans un monde de fringues, d'accessoires, de poses, de façon de parler, de manière de bouger.
Plongée surtout dans un monde de personnes qui assument leur identité sexuelle et veulent être acceptées pour ce qu'elles sont, sans hypocrisie, sans dissimulation.
Au début des années 80, même à New York qui nous semblait si avancée par-rapport à Paris, ce n'était pas gagné.

Strike a pose
Strike a pose
Vogue vogue vogue

Come on vogue
Let your body move to the music move to the music
Hey hey hey
Come on vogue

Dix ans plus tard, Madonna reprend ce manifeste des fiertés noires et latinos LGBTet-autres qu'était, qu'est toujours le voguing, pour en faire cette jolie chorégraphie tiède en noir et blanc qui fait frémir les bonnes gens.

Elle sait bien d'où vient le voguing, Madonna, elle sait ce qu'il signifie.
Imiter, détourner, s'approprier les codes des concours de beauté, des balls, tous réservés aux blancs, faits par eux et pour eux, et montrer sa vie en instantanés comme des manequins sur le papier glacé du magazine Vogue.
Strike a pose.

Quoi, de la danse, du spectacle, des kilomètres de tissus, des heures de travail et d'inventivité pour trouver LA pose qui dira exactement ce qui gît au fond du coeur, des discussions de fin de nuit, et des pépiements trop féminins pour l'être "de naissance", ça va nous raconter une page d'histoire de la lutte contre l'homophobie ?

Ca pourrait être un peu l'idée, mais pas que.

Il y a aussi les drag-queens, raillées et dénigrées jusque dans la communauté gay, qui les trouvent excessives, caricaturales, et affirment qu'elles desservent La Cause.
Comment pourraient-elles "desservir" La Cause, elles qui se recréent , se réinventent chaque jour ?

Regardez, voici James Gilmore.
Quand il remplit des formulaires, il indique James Gilmore, et pas Lady Prudence sur la ligne "noms". À la rubrique "profession", il écrit : toupie volante.
Drag-queen, ça ne passerait peut-être pas…

James arrive d'Atlanta, où il était déjà drag queen, tout jeune. 1980, New York vibre et frémit sous les pas de ces générations qui vont casser les codes et faire bouger les lignes, moins qu'elles ne le souhaitent mais davantage que la société ne semble prête à l'accepter sous l'ère Reagan.

Lady Prudence nous prend par la main pour nous faire découvrir ou nous rappeler, c'est selon, ce monde des drag-queens, travestis, trans…

La trajectoire comme une fusée multicolore dans la nuit new-yorkaise, la banalité de noms devenus mythiques, forcément, les clubs, le show, et puis les balls, des battles de voguing, les maisons, les mères de maison devenues mythiques elles aussi…

Comment renforcer son personnage de drag, le travailler, le vêtir, que choisir pour telle ou telle occasion ?
Et où trouver à se produire, parce qu'être drag-queen, ça n'est pas juste pour parader dans son appartement ou pour les copines, c'est être dans le spectacle, chanter, danser, chorégraphier des playbacks, faire le show dans les clubs ?
Affirmer ce qu'on est, montrer sa création...
Le spectacle, le quotidien, la lutte, les nuits, les petits matins, des tissus, des tissus, des tissus, des robes, des accessoires, des voix qui reviennent à la mémoire, des rires, des joies…

La fusée multicolore s'éteint sous les assauts des violences, des amies assassinées, du sida.

Après la voix de Lady Prudence, c'est celle de Victor Santiago qui résonne.
Trente ans plus tard, il cherche à son tour son personnage de drag, se demande comment faire, par où commencer, comment assumer et montrer qui il est, lui dont l'identité sexuelle est et reste hétéro.

James et Victor se parlent, James évoque les années 80, Lady Prudence, les maisons, et la disparition de Venus, Angie, Marsha et tant d'autres.
Sida, meurtres, pseudo-suicides…
Victor dit South Central à LA dans les années 2010, la découverte par hasard du monde des drag-queens, impératrices du show, et l'écho qu'elles trouvent en lui.

Lady Prudence aidera Mia de Guadalajara à venir au monde.

Leurs deux voix s'entremêlent et se répondent.
La cause avance mais étrangement, elle s'enferme aussi dans de multiples cases, sous une étiquette ou une autre, parce qu'il s'agirait de ne pas tout mélanger.

Et ça, ça m'a sauté à la figure. Dans les années 80, je n'ai pas le souvenir qu'on ait eu besoin de tant de précision, il suffisait d'affirmer les droits de tous, l'égalité de traitement pour tous, la fin du jugement à la petite semaine et des regards incendiaires des bien-pensants (mais de quoi se mêlaient-ils, hein ?).

La plongée est double, James racontant à Victor dans la première partie, Victor à James dans la seconde. Elle est portée par une belle écriture. L'évocation est forte, le vocabulaire choisi pour frapper précisément où il doit le faire.
Julien Dufresne-Lamy a le ton juste, les flamboiements dans le verbe qui donnent, redonnent vie à ce moment, cette courte respiration avant le sida.
L'émergence des maisons revit sous nos yeux, et en particulier la Maison Xtravaganza, avec Angie, mère incontournable.
Chaque page rappelle que ce qui semble tellement accepté socialement aujourd'hui a constitué une forme puissante d'affirmation d'un soi "non-conforme".
Dans le vêtement.
Dans le geste.
Dans le mode de vie.

Ce roman m'a bouleversée.
Autant pour la force d'évocation de ce monde si souvent caricaturé et moqué, et dont il dit toutes les rencontres fabuleuses qu'on peut y faire, que pour ce qu'il m'a justement rappelé.
Durant quelques années, j'ai eu la chance de cotoyer cet univers à Paris et d'y faire de merveilleuses connaissances, à partir de 1981.
La gamine hétéro de dix-sept ans que j'étais avait été touchée au coeur par les belles personnes qui créaient ce qu'elles voulaient être et luttaient pour être acceptées telles qu'elles étaient, et choquée par le rejet, l'homophobie, la haine dont elles étaient victimes.

Le sida avait sifflé durement la fin de partie, décimant les rangs.

Ca a été un coup au coeur de retrouver l'écho de leurs voix dans le récit de Lady Prudence, et de lire comme un reflet des discussions sérieuses ou non, des soirées passées, des moments partagés à la même époque de l'autre côté de l'Atlantique. Ce qu'elles m'ont appris n'a pas de prix. La générosité, l'amour, la bonté qu'elles y mettaient non plus.
De si précieux souvenirs…

Merci à #netgalleyFrance de m'avoir fait découvrir ces #jolisjolismonstres
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N'ayez pas peur de ces créatures fabuleuses, entrez dans leur univers flamboyant et découvrez leur combat pour la vie et l'amour.

Suivez Lady Prudence, Vénus Xtravaganza, Lady Bunny...dans les fêtes les plus folles. C'est leur histoire, et plus largement l'épopée des drag queens qui est retracée ici. Des prémices du mouvement dans les années 70/80 au drag moderne rattrapé par les réseaux sociaux et la télé réalité.

Un tourbillon haut en couleurs. Paillettes, strass, musique et danse. Des shows hors normes. Un brouillard de fumée, d'alcool, de drogues et de sexe où se réfugient ces jolis monstres, côtoyant Madonna, Keith Haring, David Bowie ou Jean-Michel Basquiat.
« Certains répètent inlassablement qu'on est des monstres. Des fous à électrocuter. Alors que d'autres pensent que l'on est les plus belles choses de ce monde ».

Entre rires et larmes, rêves et désillusions, les drag queens forment une famille d'amour, de loyauté, d'amitié, un refuge de compréhension qui bouscule les regards et les mentalités.
Contre vents et marées, les insultes, les coups, le sida... les drags construisent leur légende à force de persévérance, de ténacité et de courage.
«Nous sommes des centaures, des licornes, des chimères à tête de femmes. C'est vrai que nous sommes les plus jolis monstres du monde ».

Et Julien Dufresne-Lamy nous emporte dans ce monde fantasque mais attachant. Amusement et émotion ravissent et on adore ces créatures et ces créations nocturnes, extraordinaires mais tellement humaines.
Au-delà des clichés, elles sont un message d'amour universel, une prière à la tolérance.

Une écriture et un foisonnement qui m'ont plu et qui m'ont donné la curiosité et l'envie de découvrir les autres ouvrages de cet auteur.
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Xtravaganza baby ! Les drag-queens sont des femmes comme les autres. Non, ce sont des monstres (« des monstres gentils, oui c'est un paradis » - comme dans l'île aux enfants). le monstre (définition : animal fantastique) n'a rien de commun avec son prochain. Il fascine, il dérange, il effraie mais il est mortel, car le virus et le crime le déciment. Plus qu'un roman, ce livre est un reportage sur une génération de gays et de trans qui ont fait de leur style de vie un art de vivre, de leur marginalité un sommet de coolness. Vous saurez tout sur les drags avec leur culture (voguing, brushing, tucking…) leurs mères, leurs maisons, leurs amis (Haring, Madonna, Kelly, Bowie, Björk) et leurs idoles (Marsha, Angie, Vénus, Bunny et Willy). le récit est précis, documenté mais il y manque la folie douce que les descriptions suggèrent. Sans doute parce qu'il est impossible de la transmettre, autrement que par l'image. Trop de bruits, de sourires et de couleurs. Il est souvent fait allusion au film « Paris is burning » qui, même un peu glauque, incarne mieux ce mouvement culturel underground. Car il est des situations et des scènes auxquels la littérature ne rend pas justice. C'est rare, mais ça existe. À titre de comparaison et à ma connaissance, aucun livre n'a égalé en intensité et en dramatique « Kids » de Larry Clark pour évoquer la manière dont le sida a ravagé la jeunesse. « Jolis, jolis monstres » m'a conquise quand la protagoniste Lady Prudence (de son vrai nom James Gilmore – profession : toupie volante !), devient la pygmalio(nne) de Victor qui sort de sa chrysalide (à partir de p263) pour se transformer en Mia de Guadalajara. le récit consacré à leur relation est touchant. Pour le reste, j'ai eu l'impression de regarder des gens faire la fête tout en étant incapable de les rejoindre parce que je n'avais ni les codes ni les substances appropriées. Bizarrement, il subsiste une distance, une absence de chaleur. Cela reste un excellent témoignage sur une époque dont seul le charismatique RuPaul s'est brillamment sorti.
Bilan : 🌹
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Beautiful freak

Les jolis jolis monstres débarquent demain en librairie et j'espère qu'ils vont envahir vos bibliothèques.

Ces monstres ont des noms de princesses avant-gardistes, des rêves plein la tête, des coeurs gros et de la tendresse à revendre.
Avec Lady Prudence et Mia de Guadalajara vivez 30 ans de culture drag, découvrez leurs choix, leurs combats et leurs deuils.
Ce roman qui abolit les frontières, qui déplace les curseurs, nous oblige à regarder ailleurs et ça fait un bien fou.

Je déclare ma flamme à toutes les déesses qui peuplent ce livre, à tous ces petits crapauds devenus princesses charmantes, à ces phénix d'hier et d'aujourd'hui.
À vous maintenant de partir à leur rencontre.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ayant vu beaucoup d'avis élogieux lors de la sortie de ce roman, j'ai décidé d'attendre un peu avant la lecture de celui-ci, puis lors de ma dernière visite à la bibliothèque il était disponible avec la pastille coup de coeur de celle-ci.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre mais j'ai tout de suite aimé le style de l'auteur qui m'a complétement embarqué avec lui à New York avec James au début des années sida, j'ai aimé en apprendre plus sur les drag queen mais aussi sur la vie des principaux personnages, sur le vogging, sur les stars côtoyées, sur les clubs ou se produisent les drag queen. On voit et retient surtout le côté exubérant de ces personnages mais ici n nous narre également la vie de ceux qui l'incarne et cela donne un côté attendrissant aux personnages.

Et puis l'on suit également un autre personnage celui de Victor qui devient drag queen de nos jours, ce qui est plus facile avec l'évolution des mentalités, il a moins de violence à leur égard par rapport aux années 80. Avec notamment Ru Paul qui a ouvert la voie et est devenu une icône de ce milieu, il en a d'ailleurs fait un concours aux Etats-Unis avec l'émission Ru Paul drag race, après la lecture de ce roman j'ai eu envie d'y jeter un oeil afin de rester dans l'ambiance de ce récit et j'ai vu la première saison en très peu de temps

Une jolie découverte et un petit coup de coeur pur un roman dont je n'attendais pourtant pas grand chose, la magie de la lecture et de savoir faire passer des émotions!
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