Marguerite Gautier vient de mourir de la phtisie qui l'affectait depuis déjà plusieurs années. A une vente qui suivit ce décès, un jeune curieux remarque le beau monde qui se presse au domicile de le courtisane à laquelle ils (elles, surtout) n'auraient jamais condescendu à adresser la parole, mais surtout un jeune homme qui tient beaucoup à acheter un livre dédicacé de manière très personnelle. C'est le narrateur qui emporte l'enchère, mais l'amitié se noue entre les deux jeunes gens et, malade, l'autre va lui raconter comment il connut Marguerite Gautier, déjà malade, comment il mit en balance, pour elle, sa situation, sa maigre fortune, ses sentiments et comment elle lui rendit en noblesse d'âme et en amour tout cela...
Un roman de la jalousie fatale, inévitable et banale entre un amoureux fou et une courtisane. C'est autrement plus pathétique, toutefois qu'Un Amour de Swann, car les femmes ne sont pas les mêmes, et moins sordide qu'Un Amour, de Buzzati. En fait, à mesure que progresse le roman, il s'éloigne des deux références (ultérieures, d'ailleurs) que je viens de faire. La "Dame aux camélias" est une anti-Manon Lescaut, un être plus profond que les premières pages et les premières impressions du narrateur pouvaient le laisser croire. J'avoue avoir lu les dernières pages avec une hygrométrie oculaire très suspecte...
J'ai assez peu goûté les précautions oratoires d'un auteur qui s'effrayait lui-même de ses audaces de sujet et de ton ; s'il les avait pleinement assumées, l'incipit et l'excipit auraient eu une plus grande force, mais je suppose qu'il n'a pas écrit pour la postérité mais pour ses contemporains...
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