AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 26 notes
5
5 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le retour de notre bien-aimé troll. Deux ans après ses premières aventures bureaucratiques dans les quatre nouvelles de L'instinct du troll, il revient dans un roman sympathique, entre La croisière s'amuse et une parodie de film catastrophe.

L'action de L'enfer du troll est la suite directe du précédent volume. le troll (dont on ignore toujours le nom) mène sa petite vie pépère dans les bras de sa dulcinée. Mais la routine menace (déjà) le couple nouvellement reformé. La vie dans un salon de coiffure ne satisfait pas notre héros à qui la mine, son rythme, ses bruits, et même ses habitants, manquent terriblement. La déprime est proche. Heureusement, il reçoit de façon totalement inattendue la visite de son ancien patron. Lui qui ne se déplace jamais. Louche, tout cela. Et ce soupçon est rapidement confirmé : le troll se voit proposer une mission aux contours passablement flous et qui sent, même de très loin et même avec un très mauvais odorat, terriblement mauvais. Après une croisière tous frais payés (avec toutes les inconnues que comporte cette formule), il va devoir gérer une conspiration sise dans une mine placée sous un volcan. Décor d'outre-tombe pour une intrigue explosive.

L'intrigue, parlons-en justement. Elle est distrayante, mais ne casse pas trois pattes à un canard. J'ai trouvé que Jean-Claude Dunyach avait eu une certaine tendance à délayer son histoire. Ce qui tenait en une nouvelle dans L'instinct du troll devient ici un roman. Autrement dit, on s'ennuie un peu (comme dans une croisière, en fait). Bien sûr, on retrouve les personnages du précédent volume, et cela fait bien plaisir : Sheldon se fait progressivement dresser par Brisène (ah, la vision du couple où l'épouse écrase le pauvre époux qui n'a d'autre choix que de se taire et d'obéir à sa « moitié » !) et Cédric découvre les choses de la vie. Bien sûr, l'humour est toujours présent. Toujours plutôt amusant et parfois même plutôt bien vu : « – Vous savez ce qu'il aime chez vous ? Demande ma compagne – Non. – Moi non plus. Je ne parviens même pas à l'imaginer. ». Ainsi que les jeux de mots plus ou moins foireux : « Ce sont des chevaliers peu toniques. », « Dans la langue des chevaliers, ça s'appelle un Graal Positionning System. » ou encore « Et quand ça empire, on contre-attaque. ». Et même certaines sentences assez pertinentes : « Les pensées, c'est comme les affaires de voyage. On peut en bourrer son sac à dos, mais au-delà d'une certaine quantité, on n'avance plus. Il faut apprendre à faire le ménage, à ne garder que ce qui servira. Et pour ça, il vaut mieux ouvrir la bouche afin de laisser le trop-plein se déverser. ». Voire poétiques : « Avoir la tête dans les nuages, ça veut dire qu'il te pleut dessus en permanence. ».

Mais tout cela ne fait pas un bon bouquin. Terry Pratchett l'avait bien compris, qui soignait son intrigue et ses personnages. Quand on lit un de ses romans, on cherche de l'humour, bien sûr (et il y en a des quantités énormes), mais aussi un bon récit, avec un début, des péripéties et une fin. Avec une évolution des héros et héroïnes qui le peuplent. Dans L'enfer du troll, tout cela est réduit à la portion congrue. Hélas…

Je n'aurais peut-être pas dû lire ce roman si tôt après L'instinct du troll. Tout m'a semblé un peu trop réchauffé, un peu trop déjà vu. D'autant que par moments l'auteur donnait l'impression de tirer à la ligne. Je vais donc m'offrir une pause avant d'entamer la lecture du dernier opus de cette série, L'empire du troll, paru voilà deux ans. Un peu de repos pour le troll et pour moi. Et nos retrouvailles n'en seront que meilleures.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          272
S'il y a bien un aspect de notre société contemporaine que l'on aurait bien du mal à associer à la fantasy, c'est sûrement le monde du travail. Dans « L'enfer du troll » vous entendrez pourtant des nains, des magiciens et des elfes parler de contrôle qualité, de bilan provisoire, de notes de frais, ou encore de budget prévisionnel. Barbant ? Non, hilarant ! Imaginez un peu les chevaliers de la Table ronde forcés de suivre des stages de motivation et réaliser des études de marché à propos du Graal. Ou des nécromanciens servir de consultants et se spécialiser en souvenirs pour touristes. Ou des trolls superviser le travail d'équipes de nains sapeurs creusant avec un peu trop d'enthousiasme. Mieux, imaginez tout ce petit monde forcé de cohabiter pendant plusieurs jours sur un navire de croisière en route pour remettre de l'ordre dans le management d'une mine située à l'autre bout du monde. Vous le sentez, vous aussi, que la traversée ne sera pas de tout repos... ? Jean-Claude Dunyach aborde ici le même univers et le même ton que dans « L'instinct du troll », à la différence près qu'il ne s'agit pas là de plusieurs nouvelles mais d'un seul et même récit. Celui-ci prend d'ailleurs rapidement l'aspect d'un huis clôt, puisque l'essentiel de l'intrigue se déroule à bord du navire sur lequel nos protagonistes trolls vont être amenés à résoudre le mystère d'une étrange disparition. On suit avec beaucoup d'amusement l'avancée de l'enquête des deux héros, quand bien même certains aspects de l'intrigue peuvent paraître par moment un peu flous ou embrouillés. Il faut dire qu'il s'en passe des choses, en deux cent pages ! Malgré de légers couacs l'ensemble reste divertissant, et c'est avant tout l'humour de Jean-Claude Dunyach que l'on doit remercier.

Si on s'amuse bien sûr des nombreux calembours et autres allusions salaces qui parsèment le récit, c'est surtout la vision de ces créatures de légende confrontées aux « joies » du travail en entreprise qui provoque le rire du lecteur. Il faut dire que Jean-Claude Dunyach n'hésite pas à mettre l'accent sur la tonne d'incohérences et d'aberrations ayant aujourd'hui cours dans beaucoup de milieux professionnels, et qui, appliquées à des trolls, des elfes ou des nains, paraissent encore plus ridicules que d'ordinaire. Inefficacité des formations, aveuglement des supérieurs sur la réalité de la situation sur le terrain, paperasserie inutile et chronophage, obsession du rendement, déformation du langage en un jargon tellement inintelligible qu'il en devient risible... : autant de problématiques auxquelles se retrouvent confrontées nos amis magiques sous le joug de leurs homologues humains. Chez Dunyach les beaux et grands héros des légendes sont plus occupés à ouvrir des succursales partout dans le monde et à tenter de vendre leurs produits dérivés qu'à combattre des dragons ou sauver les demoiselles en détresse... (« La chevalerie, c'est plus comme avant. Quand j'ai débuté, on avait encore la sécurité de l'emploi. Tout le monde cherchait le Graal, mais c'était un état d'esprit plus qu'autre chose. Là, on nous colle des objectifs chiffrés, des critères d'efficacité. Ils ont même organisé des sessions de formation sur le management de la recherche ! »). L'auteur pousse même le vice jusqu'à donner à ses chapitres des allures de véritables slogans marketing (« Il n'y a pas de problèmes, il n'y a que des opportunités » ; « Ne vous laissez jamais distraire de vos objectifs » ; « Nous sommes au service de la stratégie, jamais l'inverse ! »...). Avouez qu'il y a de quoi rire !

Nouvelle incursion dans la « light fantasy » réussie pour Jean-Claude Dunyach qui prend de toute évidence énormément de plaisir à s'attaquer au prestige des héros et créatures qui peuplent notre imaginaire. Il en résulte un roman bourré d'humour dénonçant avec légèreté mais aussi une certaine lucidité les pires absurdités du monde du travail contemporain. Un bon remède contre la déprime !
Commenter  J’apprécie          162
Ah, que dire qui n'ait pas déjà été écrit par Lenocherdeslivres ? Je vous conseille d'aller lire sa critique, que je plussoie à 200 %.
Pourtant,quel plaisir que retrouver le troll et sa parodie de management, avec son lot de personnages secondaires. Mais... l'histoire tire en longueur, et ce qui était plaisant dans le premier tome ressemble ici à un plat réchauffé.
Pour relancer la narration Jean-Claude Dunyach emmène tout notre petit monde en croisière. Sauf que, de mon point de vue l'artifice ne prend pas. le troll, sorti de ses mines, perd beaucoup de son charme et de son acuité.
J'espère que dans le troisième volume il y est retourné. Et que sa trolesse se déploie pleinement dans son rôle plutôt que lui servir de contre poids.
Commenter  J’apprécie          11


Lecteurs (53) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2488 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}