Après les deux tomes de Pucelle, bande dessinée dans laquelle Florence Dupré la Tour explorait son rapport au corps et à la sexualité pendant une enfance et une adolescence à l'éducation très catholique, suivi de
Cruelle, l'autrice revient sur une troisième thématique : la gémellité.
Florence et Bénédicte sont en effet de “vraies” jumelles, unies depuis leur conception, séparées seulement 15 minutes à la naissance - le temps que Bénédicte voit le jour à son tour.
Avec son style si singulier, Florence Dupré la Tour revisite cette part de son histoire et se remémore avec une honnêteté et une franchise parfois dérangeantes les sentiments qu'elle ressentait envers sa soeur enfant. Car bien plus encore que des jumelles, les soeurs semblent fonctionner comme une seule et même entité, presque un couple, dans lequel Florence jouerait le rôle masculin de la protection puisque, rappelons-le, elle est biberonnée aux discours traditionalistes et à la vision pour le moins très classique des genres masculin et féminin…
Comme pour Pucelle, j'ai adoré plonger dans cette nouvelle fresque familiale, tout en ressentant parfois un léger malaise : quand je vous dis que l'autrice est franche, je vous assure qu'elle ne garde secret aucun de ses sentiments, même les plus dérangeants ! Pourtant, c'est sans doute en partie à cause de ce malaise que j'apprécie son travail. Il est à la fois réaliste, sans tabou et humoristique, et c'est ce mélange qui me plait dans ce premier tome de ce qui s'annonce être une nouvelle saga…Pas de doute, Florence Dupré la Tour n'a pas fini de faire parler !
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