Le mystère Soline, tome 1 : Au-delà du temps (2/2)

Il n’y a pas de honte. C’est une dame douce et généreuse, elle me prête des livres. Je te l’ai déjà dit, Angel, j’ai promis à ma mère, sur son lit de mort, de veiller sur mon petit frère. J’en ferai un monsieur de la ville. L’instituteur est très satisfait de lui, il obtient les meilleures notes.

Tu avais besoin d’un refuge, de ma protection, mais je n’ai pas l’intention de me jeter sur toi, comme le feraient les autres hommes, dans les mêmes circonstances.La remarque la toucha au plus intime de son cœur de femme, dont le corps adorable ignorait toujours les secrets du plaisir. Elle se revit soumise à la frénésie virile d’Enzo, à la vigueur égoïste d’Alban Demolliens.

Attention, ne te méprends pas, j’estime qu’offrir des fleurs est un geste attentionné, plaisant pour la personne qui les reçoit, mais là on dirait une volonté de t’imposer un amour. Et tu as enduré tout ceci sans te plaindre, avec vaillance !

Il caressa sa bouche de ses lèvres, et enfin il l’embrassa, longtemps, délicatement. Jamais Soline n’avait reçu un baiser aussi grisant, qui lui faisait enfin découvrir un univers inexploré. Si son corps s’éveillait au désir, son cœur et son âme y participaient, au point de l’emplir d’un bonheur immense, qui la rendait toute légère, traversée par des ondes de pure volupté.

Elle avait eu très envie d’un baiser, quand il l’avait ramenée jusqu’à son 4 × 4. C’était même plus intense qu’une envie, elle désirait la caresse de ses lèvres sur les siennes, leurs bouches confondues. Mais toujours flegmatique, Benjamin lui avait juste effleuré une joue du dos de la main.

On la disait la plus jolie de Combloux, avec ses vingt ans radieux, son corps élancé, sa chevelure couleur de blé mûr. Mais elle était aussi la plus sérieuse.

Au fait, ne me compare plus à une bête blessée, c’est vexant. Tous ceux qui me connaissent bien te diraient que je suis forte, volontaire. Les épreuves me font peur, néanmoins je les franchis.

Dans l’hypothèse où je serais vraiment un séducteur sans scrupule, on pourrait considérer que je cherchais une femme à la hauteur de mes rêves… Non ? Et une fois cette femme enfin trouvée, je n’aurais plus à m’intéresser aux autres !

J’ai laissé ma mère à l’hôpital alors qu’on venait juste de la réveiller. Je me demande sans arrêt si elle souffre, si je lui manque. Qui ferait ça, abandonner sa mère victime d’un terrible accident, pour rechercher un chien ? Je m’en veux beaucoup, même si je compte repartir pour Lons le plus vite possible.

Est-ce que la beauté est si importante ? Je suis née avec un physique déterminé, dont je ne suis pas plus responsable que le reste de l’humanité. Et admirateur ou pas, je ne vois personne capable de m’envoyer des roses. Les hommes que je croise dans mon travail sont surtout obsédés par leurs performances sur des skis ou des snowboards.