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4,02

sur 457 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Couverture rouge sang, un titre qui fait un peu froid dans le dos, on hésite car on ne sait pas trop où l'on va avec ce livre. Je voulais une lecture qui sorte de l'ordinaire et bien j'ai été gâtée !

L'embaumeur..... je sais que beaucoup de personnes ne s'aventureront pas dans un tel récit mais je l'ai fait et je ne le regrette pas..... Quel récit, bourré d'informations, d'anecdotes (vraies..... comment s'instruire en lisant sur un sujet un peu scabreux...), la petite histoire dans la grande histoire..... j'adore.

Victor Renard, dit Victordu, nous narre à travers les compte-rendus d'audience de son procès ce qu'a été sa vie et ... son oeuvre !

Comment voulez-vous ressortir indemne d'une enfance près d'une mère Pâqueline, marâtre odieuse, incapable de sentiment, veuve après un horrible accident survenu à son mari, joueur de serpent (oui oui de serpent, je vous laisse découvrir). Victor ne recevra aucun amour familial voir plus puisqu'il sera tenu responsable dès sa naissance d'un crime.

Il est destiné à vivre au milieu de la mort. Ce sera son quotidien et il la regarde avec indifférence, la mort c'est son métier et il lui donne un aspect plus digne. Il en fera un art grâce à un maître bon et généreux, Mariel Joulia, qui lui permettra à travers le métier d'embaumeur, de devenir respectable, fortuné. Mais est-ce que Victor ne cherchait-il pas autre chose ?

On entre dans la vie de cet homme par son propre récit, au tribunal, avec sa gouaille, son franc parler. Nous écoutons avec patience comme public, comme juge. Il déroule ses souvenirs avec précision, douleur, humour parfois et décrit son métier avec passion et minutie. 

Cela surprend,  mais on savait où on mettait les pieds et puis on s'y fait : on rentre très vite dans cette existence, au moment de la révolution française, période où les morts s'accumulent, la société change, la religion également. Bien sûr la mort est omniprésente avec toutes ses conséquences mais Victor gère, Victor en fait son gagne-pain.

Mais c'est un sentimental cet homme, quand il aime c'est pour toujours et il est prêt à tous les sacrifices. C'est un naïf, toujours en quête d'un amour maternel qui ne viendra jamais. Pire que Folcoche cette Pâqueline !

Bien sûr il y a beaucoup de termes de l'époque et du métier (mieux vaut avoir un dictionnaire à portée de main) mais c'est enrichissant, surprenant, très bien documenté. Apprendre à travers une histoire, quoi de plus agréable même si le sujet est un peu...... difficile. Ce récit banalise ce moment douloureux, de prendre conscience de certains actes, de mieux connaître les petits détails de la vie de tous les jours du petit peuple de France mais aussi du devenir des têtes couronnées après leur mort. 

On sent que l'auteure maîtrise le sujet : histoire, patrimoine, peinture.....

Attention : à la fin de cette lecture, vous ne regarderez pas un tableau de la même façon.... 
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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tome 1 / roman historique

Victor Renard est au banc des accusés. Il témoigne de sa vie avec une mère qui l'aurait préféré mort, de son ascension sociale en tant qu'embaumeur, de son mariage, et du grand amour pour la belle Angélique … Ce pauvre Victor Renard qui n'a toujours voulu que faire le bien. de quoi l'accuse-t-on ?

Voici un excellent roman historique où l'on découvre les moeurs et coutumes à l'époque de la Révolution. Passionnant, bien documenté, et une bonne intrigue … Je vais dévorer le tome 2 !
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A quoi sert la littérature ? A divertir ? A s'évader de notre pauvre condition d'humains ? A connaitre d'autres vies que la sienne ? A trouver des solutions pour améliorer sa propre vie ? Probablement tout ça en même temps mais aussi (et surtout ?) à apprendre.
Isabelle DUQUESNOY nous emmène dans la période trouble de l'après Révolution, et nous y plonge. Par le récit de l'embaumeur, Victor RENARD, j'ai appris son métier, sa vie, l'extrême pauvreté puis l'opulence. On s'y croit. Et puis cette histoire des coeurs des rois déchus, qui sont embaumés et utilisés par les peintres comme pigments. Je n'en avais jamais entendu parler et pourtant, après quelques recherches, il semble que ce soit véridique. Les tombes des rois profanées, leurs corps jetés à la fosse commune. Quelle époque trouble.
Bref, cette lecture, même si elle est ardue par moments (notre rapport au corps des morts?), me suivra longtemps je pense. On y découvre que le jeune Victor, détesté et maltraité par ses parents, sera capable de se sortir du ruisseau et de ne pas perdre sa bonté d'âme malgré la richesse qui arrive. On sent qu'il aime de toute son âme : ses morts qu'il traite avec un infini respect, sa femme, même si elle ne le mérite pas, sa maîtresse (son amour de jeunesse), son apprenti noir Toussaint (qu'il sort de la rue). Malgré les apparences, ce livre nous montre la bonté de l'homme qui est dans le box des accusés, et la corruption de ses juges. En y réfléchissant, cette révolution se voulait humaniste, mais l'humanité n'est pas forcément du côté qu'on croit.
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Dès les premières lignes, nous savons que celui qui parle, court le grand risque d'être exécuté, qu'être guillotiné....Il prévient ceux qui l'écoutent, et nous qui le lisons: "L'histoire de ma vie, ce sentier qui m'a conduit à commettre ma faute, ne servira qu'à persuader les foules de ma monstruosité. de quoi vous combler, vous divertir, car les affaires comme la mienne se raréfient."
Début d'une longue confession devant des juges, d'une confession perdue d'avance dont on connaît le dénouement...
Mais qu'avait-il donc fait pour en arriver là ?
Onze chapitres, onze jours de confession nous faisant remonter de sa naissance, de ses origines familiales au présent du procès.
Victor Renard n'a pas été gâté par la naissance. Il est né dans une famille très pauvre. Il était le fils de Johann et Pâqueline Renard. Tous le surnomment Victordu, car sa tête penche. Sa mère le hait, car il a étranglé bien involontairement son frère jumeau avec son cordon ombilical...C'est avec elle seule qu'il vécut, car son père fut éventré par sa charrue en labourant...Afin d'être présentable, devant Dieu et la famille, le corps paternel dut être préparé par un embaumeur, qui lui donna une apparence la plus convenable possible, juste le temps des obsèques puisque, après celles-ci, il fut jeté à la fosse commune...
Après quelques études sans succès, Victor entra en qualité d'apprenti au service de Joulia, maître embaumeur, celui-là même qui s'était occupé du corps de son père. Début d'une nouvelle vie, début d'un roman riche en informations, en découvertes historiques, qui nous plonge dans le Paris de la Révolution, de la guillotine - sentence de mort, et divertissement du bon peuple - mais aussi, dans les pratiques de la conservation des corps des défunts pauvres ou appartenant à de riches familles et surtout dans la conservation des corps des rois de France.
Onze jours tous fourmillant de détails sur la vie parisienne, le métier d'embaumeur, ces personnes qui préparaient les corps pour leur éternité, afin qu'ils soient les plus beaux possibles lorsqu'ils se présenteront devant Dieu
Après le décès de Joulia il prendra seul sa succession, écartelé entre deux femmes, Angélique, amie d'enfance au grand coeur, devenue prostituée, et une mère vénale, uniquement attirée par l'argent de Victor.. Car Victor devint riche, très riche..l'histoire vous l'apprendra. Et de quelle façon ! C'est bien ce que lui reproche le tribunal !
On voyage des rues sordides de Paris aux beaux appartements, des tombeaux des rois aux fosses communes des plus humbles, des maisons sordides aux pigments bruns des peintures des grands maîtres qui font la richesse actuelle de nos musées, de la dissection des cadavres puant aux parfums mettant en valeur la beauté du corps d'Angélique dont tous se servent pour leur plaisir, des corps qui saignent, exsudent et puent à celui des riches poudrés et parfumés, de la vie sordide de la mère de Victor, à sa richesse...
Et surtout on apprend que face à l'art et à l'argent, la mort n'a pas d'odeur.
Bref, on ne s'ennuie pas, on découvre des secrets d'histoire...qu'on croît inventés, tirés par les cheveux, mais dont on découvre la véracité après quelques recherches...une vérité qu'Isabelle Duquesnoy, diplômée d'histoire et de restauration d'oeuvres d'art, ancienne enseignante et directrice d'une école de Beaux-Arts a du découvrir, comme nous avec stupeur
Victor achèvera sa confession ainsi : "Mon père, que l'obsession de l'argent et la jalousie envers la réussite d'autrui dévoraient, aurait profondément méprisé ma nouvelle condition. Envieux, il était à plaindre car il souffrait du bonheur des autres… Et pour être honnête, je dois vous confier que j'éprouvais un plaisir sans pareil à accumuler les preuves de ma prospérité. [...] Amasser les objets rares et chers fut donc ma façon de compenser les frustrations de mon père. Non, pardon : de les surpasser.
Je suis né assassin, tordu et obstiné.
Sans le sou, haï de mes parents et peu instruit, j'ai cependant réussi bien au-delà de leurs capacités réunies"
On sourit, on rit, on est écoeuré, on est surpris, on en apprend plus sur le peintre Martin Drölling et la beauté de ses tableaux
J'espère que Victor, réussira également à vous dépayser, à vous apprendre des choses.
Sa longue confession m'a diverti et comblé !
Je regarderai dorénavant les tableaux de certains grands maîtres avec un oeil différent !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Victor Renard, fils unique mal aimé, maltraité par ses parents, né malformé (sa mère l'appelait invariablement Victordu, Victorniole, Victordant, Victornade, Victord-boyau), espère ardemment sortir de sa condition malheureuse et sa rencontre avec un croquemort-embaumeur sera déterminante pour le reste de son existence.
Isabelle Duquesnoy, par ses recherches minutieuses, fait revivre le quotidien des citoyens français après la Révolution; nostalgiques de la famille royale et de sa cour ou républicains purs et durs, chacun tentent de tirer parti au mieux des bouleversements sociétaux.
Fort instructif, ce roman historique est porté par une écriture évocatrice et truculente et ces onze jours de la confession de Victor Renard devant le tribunal ont retenu mon intérêt sans faillir.
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Très belle découverte, roman historique atypique, bien écrit, fleuve, on se laisse prendre par le récit de ce personnage aux multiples facettes, auquel on s'attache et dont on a envie de découvrir les pérégrinations et aventures parfois burlesques... belle découverte, 💜
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Ce roman, plus qu'une confession, est le récit d'une vie, d'une vie qui n'a pas été douce. La mère de Victor, la Pâqueline, est un personnage extraordinaire de méchanceté, qui ne loupe pas l'occasion de lui faire des crasses, toujours surprenante dans son ignominie,un remarquable personnage détestable, une vraie peau de vache. Son père,colérique et violent,ne vaut guère mieux. Victor est bien plus empathique, sans pour autant en devenir quelqu'un de totalement sympathique. On ne peut que le plaindre, cet enfant mal aimé dès le jour de sa naissance, maltraité, souffre-douleur de sa mère. En plus il est naïf, choisit très mal ses amis, … mais c'est un gentil, il a un coeur gros comme ça, un bon fond comme on dit. Quel crime a-t-il bien pu commettre qui justifie de risquer une condamnation à mort ? Cette question nous tient en haleine tout le récit.
Impossible de lire ce roman sans faire de rapprochements avec Jean-Baptiste Grenouille, personnage du génial Parfum de Patrick Süskind. le sujet est très différent, Victor n'a finalement pas grand-chose à voir avec Grenouille, c'est un coeur tendre, mais c'est la même époque, la fin du XVIIIème siècle, des lieux semblables, les bas-fonds de Paris et de sa banlieue. On s'y croirait, tant le style est en adéquation avec le quotidien et la langue truculente des petites gens. Isabelle Duquesnoy s'est remarquablement documentée pour coller à l'époque. Et elle a fait de Victor un formidable conteur qui tient son public en haleine, faisant monter la tension, rajoutant mille petites anecdotes de sa vie, souvent triviales, parfois glauques, mais qui contribuent à la peinture des moeurs de l'époque et du milieu où évolue Victor.
J'ai hâte de retrouver la Pâqueline dans La Pâqueline ou les Mémoires d'une mère monstrueuse.
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D' Isabelle Duquesnoy , j'avais beaucoup aimé "La chambre des diablesses" .
"L 'embaumeur" m'a permis de retrouver sa langue riche et dense et son style fleuri .
Victor Renard , jeune homme devenu embaumeur , se confesse . Dès le début , on sait qu'il est condamné à mort .
Quel crime a-t-il commis ? On ne l'apprend que dans les toutes dernières pages .
Malgré quelques longueurs , ce roman , très bien documenté , aux dialogues souvent drôles , m'a procuré un très agréable moment .

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Victor nait tordu de parents tout aussi monstrueux qu'il se nommera monstre au cours des pages du roman. de cette naissance à la fin du roman, la mort et les malendus ne feront que s'amonceler sur son passage. Beaucoup de femmes, la plupart assez monstrueuses, quelques personnages bienveillants... une période troublée, violente et sans concession traversée par Victor.
Ce roman nous dévoile à la fois la vie de Victor mais aussi cette période révolutionnaire, l'écriture fluide mais emprunte d'élégance transcrit bien cette atmosphère.
Un très bon moment de lecture.
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Victor Renard est auditionné pendant onze jours à la fin du XVIIIème siècle. Onze jours durant lesquels, il retrace sa vie et son ascension social : son enfance, enfant mal aimé car il a tué son jumeau à la naissance, sa rencontre avec son maître qui lui a appris son métier, sa femme, sa maîtresse. Jusqu'au jour où …. il est arrêté. Mais pour quel forfait ?

J'ai aimé me plonger dans ce Paris de l'après révolution, dans la vie quotidienne de cette époque, découvrir un métier méconnu, le trafic des corps dont les mumies. Ce roman m'a rappelé le Parfum de Süskind.
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