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4,02

sur 457 notes
Bon livre et bien écrit.
On passe un bon moment de lecture...
Cependant, il y a quelques longueurs à mon goût...
C'est la raison pour laquelle je n'ai mis que 3⭐ au lieu de 4...
J'ai vu que l'auteur a écrit un autre roman, peut-etre est-ce une suite...?
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Confinement oblige, j'ai fouillé dans les tréfonds de ma bibliothèque pour trouver de quoi m'occuper. Je suis tombée sur L'embaumeur (rentrée littéraire 2017), dont la couverture me plaisait (je ne sais pas pour toi, mais la couverture est décisive dans mon choix), et dont la mention « roman historique » a attisé ma curiosité. Quitte à lire, autant apprendre quelque chose, et briller par la suite en société avec une petite référence bien placée. (Non ?)

LE PITCH

Dans les faubourgs parisiens d'après Révolution, affreux cloaque puant où tout se marchande, même le coeur, les dents ou les cheveux des guillotinés, un embaumeur de génie voit le jour : Victor Renard, singulier personnage dont la difformité physique lui a valu de nombreuses moqueries. Extirpé de sa condition misérable grâce à l'exercice de son métier et loin de sa mère, l'odieuse Pâqueline, alcoolique aux réparties aussi aiguisées qu'une lame de rasoir, « Victordu » se retrouve au tribunal malgré sa récente réussite. Pourquoi ? Telle est la question qui obsèdera le lecteur.

UN STYLE MOYEN EXCUSÉ PAR UN SENS DE LA NARRATION : ON VEUT CONNAITRE LA FIN !

Piquée par la remarque d'une amie : « Tu verras, la fin est horrible ! », la curiosité macabre a engagé mon acte de lecture. Fort heureusement, car les premières pages ont été pénibles. J'ai eu un mal fou à me plonger dans le récit tant je trouvais le style d'Isabelle Duquesnoy moyen… Si ce n'est médiocre.

J'ai toujours eu du mal à m'immerger dans un roman contemporain après avoir écumé des classiques pendant plusieurs semaines, à moins que ce susdit roman contemporain soit extrêmement qualitatif (coucou Annie Ernaux). Cependant, j'ai bien fait de persister car, même si le style ne me plait toujours pas, il y a un réel talent de conteuse chez Isabelle Duquesnoy. Je me suis laissée prendre au jeu des frasques picaresques, sordides, ou encore pathétiques de Victor Renard. Et, chose encore plus aisée, je me suis laissée prendre au jeu du suspens, car définitivement, on veut savoir pourquoi cet embaumeur difforme doit rendre des comptes à la justice.

DE LONGUES RECHERCHES HISTORIQUES QUI PERMETTENT UNE CERTAINE COHÉRENCE

« Les recettes d'embaumement et les rituels mortuaires m'ont été inspirés par de passionnantes lectures, dont le contenu s'est parfois révélé insoutenable. Je ne souhaite pas en donner la liste, mais je recommande les 725 pages des Textes des sarcophages égyptiens du Moyen Empire, de l'égyptologue Paul Barguet (éditions du Cerf, 1986). »

Tels sont les propos de l'auteure, rappelant que L'embaumeur est le fruit de dix années de recherche. (Tu peux vérifier sur le site officiel De La Martinière ici). On n'hésitera cependant pas à questionner la frontière enter fiction et réalité puisque L'embaumeur est un roman historique donc les deux se mêlent ;).

Alors oui, tu trouveras dans L'embaumeur des détails parfois rebutants si ce n'est lugubres… Mais la mort est ainsi faite, et c'est finalement très enrichissant. Au fil des confessions de Victor Renard, Isabelle Duquesnoy livre avec précision les usages et croyances des parisiens du XVIIIe siècle. Certaines peuvent paraître insolites pour le lecteur contemporain, comme celle où les nouveaux nés décédés et non baptisés reviennent d'entre les morts pour se venger, exclus du Paradis. Il n'empêche que la peinture de cette période de transition, où les Lumières n'ont pas encore fait taire l'obscurantisme religieux mêlé de croyances populaires, est admirablement dépeinte, et riche de détails.

(...)
La suite sur mon blog ;) lien juste en dessous !
Lien : https://www.pagenoireblog.co..
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Un magnifique roman historique, ambiance fin XVIIIè siècle, où nous suivons Victor Renard, jeune homme tordu et socialement mal barré. Né d'une mère qui lui en veut d'avoir "étranglé son jumeau avec son cordon ombilical" et d'un père aussi aimant qu'un arachnophobe devant Spiderman, Victor est laid et tordu mais d'un tendresse infinie. Il rame avec les filles autant qu'avec sa vie. Devenir embaumeur va être le début de la gloire et la fin des ennuis (ou presque !?!)
L'écriture est belle, soignée, précise et parfois dure, mais souvent drôle. Une immersion totale dans cette période révolutionnaire. Un travail de recherches gigantesque, tant sur l'aspect historique que médical et scientifique. Une plongée au coeur des corps vides de vie et plein de secrets. Des révélations insoupçonnées sur des techniques d'art (peinture notamment). Un très beau livre sur la thanatopraxie d'antan, qui rend ses lettres de noblesse à la Mort ; son goût à la vie !
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Alors, comment dire ? le dernier roman qui m'a fait cet effet là, c'est "L'oeuvre au noir, de Marguerite Yourcenar. Excusez du peu ! Isabelle Duquesnoy a mis dix ans pour écrire ce roman. Dix ans ! Sans jamais se demander s'il serait édité ou non. Voilà certainement le secret pour réussir une telle oeuvre. Un secret que nous devrions tous, auteurs plus ou moins anonymes, appliquer à la lettre. Ecrire avant tout pour soi, en puisant au fond de chacun de nous l'énergie nécessaire à affronter une décennie entière consacrée à un seul ouvrage. L'embaumeur ! Tout y est ! L'histoire à la fois terrifiante et tellement touchante de Victor Renard, personnage central qu'on finit par aimer parce que dans son témoignage, fut-il des plus terribles, se cache un besoin d'aimer et d'être aimé incommensurable. La qualité du texte, adapté à l'époque des faits ( avec une maîtrise du subjonctif à faire pâlir le meilleur des Bernard Pivot ). Une description exemplaire et captivante de cette période de l'histoire de France et des embaumements alors pratiqués. Une intrigue qui vous tient en haleine jusqu'à la dernière page... Et j'en passe. Donc, et pour finir, au cas où vous ne l'auriez pas compris, bien entendu il importe par-dessus tous que vous lisiez mon roman "la course du scarabée", mais, surtout, n'omettez pas de vous jeter sur l'embaumeur de Isabelle Duquesnoy ! Vous ne vous en remettriez pas si vous deviez passer à côté ...
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Un roman qui s'étire un peu en longueur mais qui reste une bonne lecture. le sujet est particulièrement singulier, avec des cadavres comme personnages inhabituels, qui a force rend tout ça un peu écoeurant.
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Le roman d'Isabelle Duquesnoy plonge le lecteur dans le Paris post-Révolution, aux côtés de Victor Renard, embaumeur de son état, et confronté à des juges pour un crime que l'on va découvrir.

Livrant une confession fascinante, dans l'espoir de gagner du temps face à la guillotine qui vraisemblablement l'attend, l'embaumeur va dérouler le fil de sa vie. Une vie qui commence tragiquement, par une mort : celle de son frère jumeau, et qui sera jalonnée de drames, de joies, d'amour, de moments que nous allons partager, avec une joie totalement jouissive.

« « Je vous l'ai dit, je m'appelle Victor Renard…. On me surnomme parfois Victordu, à cause de ma tête penchée sur le côté. Un torticolis congénital m'inflige cette posture que vous pourriez prendre pour une pitrerie… Je suis laid, ramassé, et toujours atteint d'une acné dont j'ai passé l'âge ».

Homme malformé, difforme, transformé au fil des ans par des carences affectives (une mère particulièrement odieuse), il sortira de cette condition à priori implacable grâce à une rencontre, celle d'un maître embaumeur qui lui apprendra les rudiments de la profession, lui permettant ainsi d'accéder à une certaine aisance matérielle.

Paris est alors une ville ravagée, insalubre, la mort règne et épouser ce métier est donc ce que l'on nommerait aujourd'hui un « créneau porteur ».

Il faut aussi compter avec les « à-coté », les transactions sous le manteau, celles des grands artistes peintres, qui achètent des coeurs momifiés pour en extraire des pigments rares. Ce sont les « mumies », qui circulent plus qu'on ne l'imagine aujourd'hui. D'ailleurs, à la fin du livre, Isabelle Duquesnoy dresse une liste des lieux où sont actuellement exposées ou conservées des peintures réalisées avec lesdites mumies.

Au fil des pages et jusqu'à la fin que je ne révèlerai bien sûr pas ici, Victor m'est apparu comme un être fragile, abimé, en quête d'amour, et sa plaidoirie, qui ne peut laisser insensible, est un pur bonheur historique et littéraire.


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