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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Août 1939, en Alsace.
Marguerite est heureuse. Elle vient d'épouser Pierre. Ils se sont installés dans une jolie petite maison de campagne dans l'Est de la France. Même s'ils savent qu'un conflit se prépare de l'autre côté de la frontière, ils profitent de chaque instant. Les petits bonheurs quotidiens du jeune couple n'ont jamais eu autant de sens qu'à cette période.
Mais, au bout de seulement un mois, ce que tout le monde redoutait se produit. La France entre en guerre. Les hommes sont appelés. Pierre est mobilisé. Durant les six années qui suivent, Pierre et Marguerite ne se revoient que deux fois. En attendant, comme beaucoup de femmes, Marguerite doit vivre et survivre. le quotidien se réorganise. L'entraide est courante. Puis, les soldats allemands arrivent. Les envahisseurs. Marguerite rencontre Franz. Il n'est pas comme les autres. Franz a aussi dû quitter les siens. Il n'a pas souhaité cette guerre. Il lui tarde de rentrer. Franz fait parti du bataillon qui surveille le village. Il fait la connaissance de Marguerite.

Jack Durand est un journaliste et écrivain qui aime sillonner la France pour écrire des articles sur ses régions. Elles ont toute leur histoire, leurs coutumes et leur passé. Dans "Marguerite", l'auteur emmène le lecteur dans l'Est, en Alsace d'après les descriptions qui y sont faites.

Dès la première page, nous sommes en 1944 et ça démarre fort car on reproche à Marguerite ses actes.
"Marguerite ne sourit pas, Marguerite ne pleure pas non plus. Elle fixe simplement l'objectif du photographe. Un regard qui vous transperce comme un surin d'Apache. Deux yeux noirs et ronds semblables à des boutons de bottine avec des pupilles qui brillent qu'on les dirait lustrées par des crachats de haine. Pensez donc, elle a couché avec les Allemands, Marguerite, c'est écrit en gros sur son front et ses joues : trois croix gammées peintes d'un trait épais et gras de goudron encore tout frais."
Puis, on remonte le temps en 1939. A partir de cet instant, on la suit sur plusieurs années de peur, de solitude, face à la dureté de ce monde terrible.

L'histoire de Marguerite est celle des femmes durant la Seconde Guerre Mondiale. Seules, livrées à elles-mêmes, elles doivent continuer à élever les enfants, à s'occuper des anciens, à faire vivre les cultures, et les commerces, à vivre le plus normalement possible malgré les sirènes, les bombardements et l'occupation allemande. Elles doivent savoir se protéger, se défendre et prendre les distances avec l'ennemi.

A travers le portrait de son héroïne, l'auteur parle de l'occupation mais aussi de l'amitié franco-allemande, du regard des autres, d'une femme qui va prendre son destin en main et faire ses propres choix malgré les risques encourus.

Un excellent roman que j'ai eu plaisir à lire abordant la question du courage à travers un personnage fort, touchant et émouvant.

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Pour un premier roman, quelle réussite. J'ai adoré le style simple et limpide de cet auteur. Il commence par la scène la plus lourde où Marguerite est tondue à la libération, avec toute la violence et la cruauté des résistants de la dernière heure...Puis il remonte en arrière, en 39 où une toute jeune fille se marie 1 mois avant la mobilisation, c'est tout le chemin parcouru par cette jeune femme, seule et fière qui doit gérer cette période d'occupation, sa bonté, son désespoir, sa solitude et les nombreuses questions qu'elle se pose pour "l'après". Très humain, sans psychologie à 4 sous!! à lire!
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Premier roman que je lis de cet auteur, j'ai été conquise ! Ce portrait de Marguerite, entre 1939 et 1945, nous révèle le quotidien des français(e)s à cet époque, avec toute la part de difficultés, privations, sévices...qui étaient le pain quotidien, mais aussi une part belle d'humanité et de solidarité ! Comme tant d'autres, Marguerite a payé le prix fort de cette occupation allemande...
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En ouvrant les premières pages de Marguerite, attendez-vous à être immédiatement happé.
Nous sommes en août 1944, la guerre est terminée depuis peu et c'est la chasse aux boches, aux collabos au sens que l'on connait et aux « collaboratrices horizontales », celles qui ont noué une relation intime avec l'ennemi. L'Histoire nous la connaissons tous, ils sont humiliés : crâne rasé, corps maculé de goudron… Marguerite fait partie de cette vague d'inhumanité.
Alors que Josette, l'autre femme arrêtée pour avoir aimé un allemand, pleure, Marguerite elle reste impassible, elle balaye la foule du regard, forte, droite, téméraire.
Qu'a-t-il bien pu se passer pour que cette femme se retrouve ainsi humiliée par tout un peuple ?
A la suite de cette scène aussi dramatique que dérangeante, Jacky Durand reprend le récit au début, avant et pendant la guerre pour amener le lecteur à comprendre.
Marguerite est une jeune mariée lorsque la guerre se profile. Pierre, son amour de jeunesse, est appelé défendre sur la Ligne Maginot. Alors en attendant que son bien-aimé revienne, parce que la guerre ne durera pas, Marguerite cultive ses plants de légumes et élève ses volailles. Et puis le premier Noël arrive, les suivants aussi et Marguerite apprend que Pierre est prisonnier. Les années passent, les lettres se font de plus en plus rares. L'absence d'abord insoutenable devient peu à peu habituelle, le désir se dissout dans la monotonie de sa vie de célibataire. La vie du village se féminise : à l'usine, à la maison où il faut apprendre à couper le bois, dans les terres où il faut remplacer les hommes. Au fil du temps, Marguerite est ainsi capable de se passer d'un homme pour les travaux du quotidien. Heureusement pour ne pas perdre totalement pied, Marguerite rencontrera quelques âmes bienveillantes.

D'abord lancinant, le récit se focalise sur la mélancolie qui habite Marguerite depuis le départ de Pierre. Jacky Durand, minutieux, dépeint les souvenirs d'amour tendre et charnel qui unissaient les jeunes mariés avant que la guerre ne frappe. Ce qui maintient la tête de Marguerite hors de l'eau ce sont Raymonde, sa patronne durant un temps, une femme grande, élégante et masculine à la fois ; André, ce petit gitan qui vit dans une roulotte, caché dans la forêt avec sa famille pour échapper aux allemands et qui rend visite chaque dimanche à Madame Marguerite ; Germaine, sa voisine envahissante mais pour qui elle éprouve de la tendresse tant leur solitude est comparable. Puis peu à peu l'histoire s'accélère, les chapitres se font plus courts à mesure que Marguerite prend goût à cette liberté et cette indépendance apprivoisées. Jusqu'au jour où un homme dénommé Franz viendra bousculer son quotidien …
Jacky Durand offre au lecteur un premier roman composé de beaucoup d'humanité et de bonté où il évolue à travers le regard de Marguerite, méfiante, abattue et pourtant doté d'une force et d'une détermination admirable. Il nous emporte dans le tourbillon d'une vie où la guerre chambarde tout et malgré cela il le fait sans jugement aucun. Ici tous les occupés ne sont pas les victimes, et tous les occupants ne sont pas des ennemis. le tout est de savoir ouvrir les yeux, ouvrir son coeur pour ne pas laisser la haine le consumer.
En résumé, Marguerite est sans hésitation aucune un joli roman résolument émouvant et sensible sur le destin d'une jeune femme ô combien courageuse mais aussi un roman avec une pointe de féminisme ô combien délicieuse.
Lien : http://livresselitteraire.bl..
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Marguerite est une toute jeune mariée quand la guerre commence et que son mari Pierre part sur le front. Elle n'a eu que 4 semaines pour démarrer sa nouvelle vie, apprécier la force de son homme, la vie de couple et l'amour au quotidien.
Du jour au lendemain Marguerite se retrouve seule, son homme lui manque mais il va vite revenir, la guerre ne va pas durer. Marguerite organise sa vie, elle ne côtoie personne, ne parle à personne sauf à Germaine, la vieille et solitaire voisine.
Les mois passent, la guerre se prolonge, les espoirs de retour de Pierre s'amenuisent et Marguerite mûrit et grandit. Elle se débrouille, s'autonomise. Elle ne se mêle pas aux autres, ne juge pas et refuse toute compromission.
Les rencontres qu'elle fait sont importantes et belles.
La fin de la guerre approche et Marguerite prend conscience qu'elle risque de perdre quelque chose qu'elle a acquis de longue lutte, j'ai trouvé ces passage très justes.
J'ai beaucoup aimé ce roman, son héroïne, la façon dont elle mène sa vie seule. J'ai beaucoup aimé Raymonde, André, Frantz. L'auteur nous montre que les mauvais ne sont pas forcément ceux que l'on pense et c'est souvent comme ça dans la vie.
L'écriture est belle, fluide et forte, voilà mon premier coup de coeur de la sélection 2017. Je me suis toujours demandé comment j'aurais vécu et agi si j'avais eu à vivre pendant la guerre. Je sais que j''aurais aimé être une Marguerite !
Une des belles phrases …
« La solitude a vitrifié le désir mais le besoin de bonté, de générosité, de douceur a survécu au tunnel de la guerre. »
Merci au 68premièresfois pour cette découverte !
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L'histoire : août 1944, la France libérée, quelques hommes vengent on ne sait trop quoi sur les femmes, les tondent, usent de brutalité facile. Marguerite est de celles-là. Ce jour-là, on la tond et on l'humilie, mais elle garde la tête haute et le regard fier. Une photo retrouvée en attestera, longtemps plus tard. Mais comprenons ce qui est arrivé, de 1939 à 1944, dans la vie de Marguerite, dont le mari Pierre est parti à la guerre environ un mois après leur mariage.


Mon avis : un très beau roman. Pourtant je n'aime pas beaucoup cette période, trop souvent remâchée sous toutes les coutures, mais vraiment je me suis prise d'une grande affection pour le personnage de Marguerite, son courage sans héroïsme dans sa vie personnelle, la façon dont elle observe ce qui change en elle à la suite de cette solitude imposée et de l'occupation allemande, son humanité simple, son quotidien loin des remous politiques. le style est d'une grande bienveillance, notre narrateur est avant tout un observateur, qui sort rarement de ce rôle. Ici, pas de psychologie tortueuse, pas de pathos non plus, uniquement des faits, des émotions, des constats. Et on enchaîne les mois. La vie de Marguerite dans ce roman a peut-être ressemblé à la vie de nombreuses femmes, en campagne, dont le mari était parti au front. Des vies ordinaires, mais loin d'être banales ou anodines. J'ai beaucoup beaucoup aimé ce roman.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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Ce roman, c'est d'abord l'histoire d'un heureux hasard. Une librairie que j'adore propose à la vente de jolis paquets cadeaux dans lesquels sont glissés des livres mystères. Cela fait des années que je lis les petits descriptifs mais que j'hésite par peur d'être déçue. Dernièrement, j'ai fini par me laisser tenter et j'ai jeté mon dévolu sur ce qui semblait être un poche plutôt mince (histoire de minimiser les risques). J'étais loin de me douter, en ôtant le papier et en découvrant ce que je croyais être un énième roman sur l'Occupation, que la pépite de la libraire allait se transformer en coup de coeur pour moi…

Autant vous le dire tout de suite, je crois que Marguerite est l'un des plus beaux romans que j'ai jamais lus sur cette période. J'avais quelques a priori, pourtant, car on en a tellement vu et lu, des histoires de vaillants résistants, de méchants nazis et d'amours interdites entre des Françaises et des Allemands ! Mais Jacky Durand joue habilement avec nos attentes ; après un premier chapitre coup de poing, il réussit l'exploit de réduire la guerre, pourtant omniprésente, à un simple bruit de fond.

Ce qui l'intéresse, c'est le quotidien de son héroïne. Jour après jour, année après année, il nous raconte, le jardin et la maison qu'il faut entretenir, les tâches physiquement pénibles qu'il faut apprendre en l'absence des hommes et le travail qu'il faut trouver à côté pour garder un toit au-dessus de la tête.

Il nous livre aussi les émotions de Marguerite, l'amour, le désir, l'attente, la découverte de l'autonomie… C'est l'histoire d'une transformation, c'est vrai, mais cette transformation a lieu au prix d'une solitude admirablement décrite : Raymonde lui avait répété : « Promets-moi que tu prendras soin de toi. » Marguerite avait serré ses mains en jurant, même si, au fond d'elle, elle ne voyait pas l'intérêt de se faire du bien dans sa solitude, quand il n'y a personne pour simplement vous regarder vivre.

J'ai adoré l'écriture, à la fois familière et d'une tendresse incroyable pour les personnages. J'ai été touchée que Marguerite, au lieu de prendre activement part au conflit, ne soit qu'une femme ordinaire, un simple témoin de son temps. Et j'ai frémi en lisant cette phrase qui m'a immédiatement renvoyée au drame ukrainien : En ce temps-là, elle ne croyait pas à cette guerre, à ces bruits de bottes que l'on entendait à la radio. Les gouvernants allaient bien finir par s'arranger et mater ce nabot allemand énervé. (Il aurait fallu lui dire, à Marguerite, que les gouvernants ne se soucient pas des gens comme nous, car nous ne sommes que des pions sur leur échiquier…)

Vous l'aurez compris, je vous recommande vivement ce très beau portrait de femme et je remercie la librairie Les Trois Souhaits à Morteau pour ce coup de coeur auquel je ne m'attendais pas !
Lien : https://aujourdhui-je-maime...
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Marguerite Jacky Durand

Nous sommes au début de la seconde guerre mondiale et nous suivons Marguerite, contrainte d'affronter la solitude suite départ de son mari à la guerre. Mais les rencontres et les événements qui s'enchaînement vont rapidement remettre en cause son destin…

J'ai tout d'abord trouvé ce roman plein d'humanité et de sensibilité. En effet, certaines scènes sont parfois très dures mais transmises avec un réalisme très juste qui ne laisse pas le lecteur indifférent.

J'ai particulièrement apprécié les valeurs qu'évoque ce roman, d'une femme qui cherche à se libérer et à s'affirmer dans un monde en proie à la violence et au désespoir.

Les personnalités et les psychologies des personnages sont très bien travaillées. Les valeurs morales transmises par le roman et les différents chemins de vie sont touchants.

L'histoire est parfaitement bien écrite, la plume de l'auteure est très belle. Elle en effet, elle sait retranscrire avec justesse et perfection les émotions des personnages.

Ce roman nous amène à regarder la réalité sous un autre regard, à prendre du recul sur l'histoire et nous éclairer sur la manière dont on peut évoluer.

Je remercie beaucoup Folio pour l'envoi.
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Ouaaah !
J'adore tout ce qui est roman sur la guerre, surtout la seconde.. (un peu morbide ...) mais je trouve généralement que c'est les meilleures récits, entre horreur de guerre, roman historique, mais aussi certaines histoires d'amour (même si elles se finissent mal...)
Et ce roman ne fait que confirmer mes critères!
Il s'agit de la vie de Marguerite, qui, à peine mariée voit son mari mobilisé sur le front... Ce livre raconte alors l'occupation, la place des femmes durant cette occupations, celle qu'elles ont fait pour s'occuper, mais aussi la Résistance !
J'ai trouvé ce livre très intéressant, car il m'en a appris encore plus sur ce sujet, mais je me suis surtout très vite attachée à Marguerite, et sa terrible histoire d'amour... Je ne parle pas de son mari !
Enfin bref, tout ça pour dire que je le recommande à tout âge, à partir de 14 ans pour les grands lecteurs, aucune scène n'est choquante, et ça peut ouvrir leur culture littéraire !
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Un roman lumineux avec une héroïne inoubliable, un vrai bonheur de lecture.
Marguerite, à l'été 39 est heureuse, elle va épouser Pierre, son amoureux. Dans leur petite maison avec un potager et quelques bêtes, ils ont tout pour vivre bien. La guerre emporte Pierre au loin et Marguerite doit faire face à sa solitude et tout assumer.
Petit à petit, la guerre transforme Marguerite, elle devient plus forte et accomplit les tâches les plus dures au jardin tout en travaillant.
Son mari lui manque beaucoup, le manque de chaleur humaine lui pèse énormément. Les années passant, des rencontres viendront réchauffer son coeur.
Un portrait à la fois grave et tendre d'une nouvelle femme qui a mûri très vite pendant ces années de guerre.
Marguerite est une belle personne, pleine d'humanité et toujours prête à aider son prochain. Je me suis beaucoup attachée à Marguerite à la fois émouvante et forte.
L'écriture gaie et truculente donne un ton assez léger malgré le contexte de guerre.
Marguerite est une héroïne courageuse, au grand coeur qui ne pourra qu'émouvoir tous les lecteurs.
Lien : https://www.despagesetdesile..
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