De même que dans l’amour cette illusion existe, cette illusion de pouvoir ne jamais oublier, de même j’ai eu l’illusion devant Hiroshima que jamais je n’oublierai. De même que dans l’amour.
J'étais devenue la négation vivante de la raison. Et toutes les raisons qu'on aurait pu opposer à ce manque de raison, je les aurais balayées, et comment, comme châteaux de cartes, et comme, justement, des raisons purement imaginaires. Que ceux qui n'ont jamais connu d'être ainsi dépossédés d'eux-mêmes me jettent la première pierre. Je n'avais plus de patrie que l'amour même.
Une nuit loin de toi et j’attendrais le jour comme une délivrance.
Je te rencontre.
Je me souviens de toi.
Qui est tu?
Tu me tues.
Tu me fais du bien. Comment me serais je doutée que cette ville était faite à la taille de l'amour?
Comment me serais je doutée que tu étais fait à la taille de mon corps même?
Tu me plais. Quel événement. Tu me plais. Quelle lenteur tout à coup.
Quelle douceur.
Tu ne peux pas savoir.
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
J'ai le temps.
Je t'en prie.
Dévore-moi.
Déforme-moi jusqu'à la laideur.
On croit savoir. Et puis, non. Jamais.
Elle: Je suis d'une moralité douteuse, tu sais.
Lui: Qu'est-ce que tu appelles être d'une moralité douteuse?
Elle: Douter de la morale des autres.
Ah, que c’est bon d’être avec quelqu’un quelquefois.
LUI
Qu’est-ce que c’était pour toi, Hiroshima, en France ?
ELLE
La fin de la guerre, je veux dire, complètement. La stupeur… à l’idée qu’on ait osé… la stupeur à l’idée qu’on ait réussi. Et puis aussi, pour nous, le commencement d’une peur inconnue. Et puis, l’indifférence, la peur de l’indifférence aussi…
Mais il est regrettable que l’intelligence politique de l’homme soit 100 fois moins développée que son intelligence scientifique.
LUI
Peut-être que c'est possible que tu restes.
ELLE
Tu le sais bien. Plus impossible encore que de se quitter.