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Critique de Marti94


Entre deux livres Marguerite Duras écrit des articles pour les journaux. Certes, c'est un travail alimentaire mais c'est aussi une façon d'être dehors de regarder le monde autour d'elle.
C'est au début de l'année 1981 qu'un recueil de ses textes paraîtra chez Albin Michel sous le titre "Outside". A l'initiative de Jean-Luc Henning, Yann Andréa, le nouveau compagnon de Marguerite Duras, a rassemblé cinquante-neuf textes écrits entre 1957 et 1980. C'est elle qui les classera comme elle a envie.
Duras choisit de commencer par « Les fleurs de l'Algérien », un texte publié en 1957 par France-Observateur, montrant ainsi son engagement, le journalisme n'étant pas objectif. C'est d'ailleurs ce texte qui m'a donné envie de lire "Outside" parce qu'il fait partie du spectacle intitulé « Sorcière » joué sur scène par Macha Méril et que j'ai eu la chance de voir au Théâtre de Poche à Paris en octobre 2020, entre deux confinements.
Le titre de cette pièce fait d'ailleurs écho à la revue Sorcières dans laquelle Marguerite Duras a publié dans les années 70 six articles de ce recueil. Il se compose essentiellement de texte de presse rédigés pour une grande majorité à la fin des années 1950 et au cours des années 1960 dont trente et un pour France-Observateur et six pour Vogue. Les plus récents viennent du Nouvel Observateur, des Nouvelles littéraires, du Monde ou du Matin de Paris, ainsi que quelques inédits ou extraits de catalogues d'exposition, il y en a même un qui a été rédigé pour une pochette de disque.
On voit donc la richesse des genres de cet « Outside ». L'entretien, par exemple, est fréquent. Il est parfois accompagné d'une enquête traité sous forme de récit.
Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est que l'on retrouve des éléments de l'oeuvre de Marguerite Duras et, contrairement aux apparences, des lignes de cohérence apparaissent entre les textes.
Parmi les éléments autobiographiques, elle évoque ses lieux (Paris ou Neauphle-le-Château par exemple), son enfance en Indochine, son premier bébé mort-né ou le retour de son mari des camps de concentration (en référence à La douleur). Certains faits historiques montrent son engagement politique à gauche quand elle évoque par exemple les conditions de vie des algériens à Paris ou le ghetto de Varsovie.
Mais ce qui la passionne de façon récurrente ce sont les faits divers, ce qui nous permet de lire notamment un entretien avec un ex-taulard, voyou sans repentir qui raconte ce qui se passe en prison.
Ce que j'ai le plus apprécié, ce sont ses nombreuses références littéraires et cinématographiques, les livres de jeunes auteurs ou autrices qu'elle aime et bien sûr ses actrices préférées dont certaines sont ses amies.
Marguerite Duras sait leur rendre hommage comme elle sait parler des enfants ou des gens simples, toujours fascinée.


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