Il y a des instants où nous nous sentons soulevés hors de la réalité familière. Ce que nous éprouvons alors semble ne pas être de ce monde. Il s’agit de moments singuliers, empreints d’un merveilleux qui nous touche soudain. Tout ce que nous vivons est imprégné d’une qualité particulière. Une sorte d’enchantement nous rend à la fois étranger et tout à fait nous même, totalement protégé par quelque chose de familier.
Chaque fois qu’un homme s’éveille à l’être essentiel et s’engage sur la voie, le germe de L’ÊTRE divin qui naît en une personne arrivée à sa maturité éclaire et transforme toute chose autour de lui et aucun désastre ne peut éteindre sa lumière.
La méditation peut et doit être […] l’instrument d’une percée vers l’être essentiel. Le sens de la méditation est alors celui d’un exercice initiatique
Dans la nuit de l'existence, les expériences de l'Être sont des phares guidant notre voyage à travers les aléas de la vie.
Une respiration paisible et fluide peut être une source d'impressions profondes pour l'élève qui s'entraîne à l'attitude initiatique fondamentale.
L’instrument naturellement donné à l’homme est sa propre voix. Il peut s’en servir, comme de tout instrument, par un exercice spécifique. Apprendre, par exemple, à fredonner ou à chanter quelques notes jusqu’à ce que disparaissent toutes les impuretés qui révèlent une participation malencontreuse du moi, puis développer la qualité mélodieuse qui exprime une transparence grandissante.
Rien ne relie mieux l’homme à l’univers que le toucher d’une créature vivante, qu’elle appartienne au monde végétal, animal ou humain. Le contact d’un jeune arbre dont on entoure le tronc de ses deux mains, du sol sur lequel on est étendu, de l’eau glissant autour du nageur, d’une averse dont on se laisse tremper ; le contact du sol — qu’il soit sable, pierre ou herbe — sous les pieds nus, la sensation du vent ou de la pluie, tout cela peut être, à condition d’y apporter une certaine disposition d’esprit, une occasion d’union cosmique.
L’amour apparaît d’abord sous la forme de solidarité humaine. Celle-ci consiste à s’entraider dans la satisfaction des désirs fondamentaux de l’homme, c’est-à-dire à se procurer mutuellement sécurité, raison de vivre et affection. Ce devoir reste toujours valable. Vivre sur le plan initiatique n’est pas faire table rase des valeurs éthiques. C’est, au contraire, leur affirmation qui autorise à passer à l'autre niveau. Mais le sens du prochain, c’est-à-dire l’amour au sens le plus large du terme, signifie alors davantage.
L’ombre est la lumière sous la forme de ce qui la dissimule. C’est la force ténébreuse menaçant la brillante façade. L’ombre est cette menace parce qu’elle représente l’ensemble de ce qui aurait dû faire partie de l’intégralité de l’homme mais n’a pas pu s’épanouir. Elle est l’ensemble des penchants et des pulsions refoulés qui mènent leur sabbat dans l’inconscient. Et le noyau de cette ombre est l’être essentiel sous l’aspect de ce qui empêche le rayonnement de sa lumière.
La question : méditer, pourquoi ? ne se pose pas à nous comme une entreprise théorique mais comme une entreprise pratique. La réponse est : méditer sert à transformer l'homme tout entier