Dis-moi que tu mens est un thriller très… Stressant !
Nous rencontrons Paul, un peu paumé, très misogyne et très très menteur. Un jour alors qu'il croise une connaissance de la fac, il ment en affirmant être un écrivain qui a encore beaucoup de succès et il se retrouve à diner chez ce dernier. Il rencontre alors Alice avec qui il commence une relation puis se voit être invité dans la maison de vacances de cette femme en Grèce. de fil en aiguille, la vie de Paul commence à lui échapper pour son plus grand malheur…
J'avais lu l'année dernière
Ce que tu veux de
Sabine Durrant et j'avais adoré ce thriller en raison de ce pan psychologique qu'elle confère à l'intrigue. Avec
Dis-moi que tu mens, ce côté est de retour et je suis ravie d'avoir retrouvé la plume de l'auteure !
Je n'ai pas trouvé qu'il était aussi fascinant que le premier à cause de quelques petites longueurs mais il n'en reste pas moins formidable. J'ai adoré le fait que la narration soit à la première personne et nous place dans l'esprit tordu de Paul, le protagoniste.
En effet, l'originalité du récit tient dans le fait que le lecteur est dans la tête d'un antihéros complet, ce qui est rare dans un thriller. Nous sommes habitués à suivre une héroïne ou un héros victime, qui a très bon fond mais à qui il arrive un drame. Or ici, le personnage que l'on suit est tout bonnement insupportable. Imbu de lui-même, mythomane, horrible avec les femmes, bref, il est impossible de ressentir la moindre empathie à son égard au départ. Et c'est cependant cette répulsion qui provoque immanquablement chez nous une attraction envers lui et nous pousse à vouloir absolument savoir ce qui lui arrivera ou ce qu'il fera. C'est là toute la magie de la plume de
Sabine Durrant.
L'ambiance et le contexte jouent également un véritable rôle dans cette tension psychologique du début à la fin. Paul est en vacances avec des connaissances (enfin, Paul s'est incrusté en vacances tel le parasite qu'il revendique être). Ces dernières, Alice, Andrew, Tina, Louis etc… nous semblent être les victimes de Paul, égoïste à souhait. Pourtant, au fil de l'eau, on se rend compte qu'on ne sait jamais si l'on doit vraiment craindre Paul ou les autres. Tous paraissent aussi bien suspects que coupables sans que l'on ne sache véritablement de quoi, et cette confusion ambiante est superbement dépeinte !
Ce qui fait que Paul nous apparait comme coupable dès le départ, c'est d'abord son caractère insupportable mais c'est surtout ses trous de mémoire récurrents. Il ne se souvient de rien, il a oublié des pans de sa vie qui semblent très importants et qui nous plongent dans une sorte de méfiance. Ces moments oubliés sont-ils en faveur ou en défaveur de Paul ?
Pour finir, je dirais que j'ai adoré le final de
Dis-moi que tu mens !. D'une part, le suspens présent depuis le début explose à la fin dans un dénouement inattendu. Et d'une autre, l'auteure dépasse ce dénouement pour créer une sorte de fin ouverte, que j'ai vraiment aimée. Parfois, on a la sensation lorsqu'une fin est ouverte que l'auteur n'avait pas l'envie de résoudre tous les mystères par fainéantise, alors que là, cette fin permet à tout le monde d'avoir sa propre idée même si rien n'est totalement certain sur le papier.
En définitive,
Dis-moi que tu mens est un très bon thriller que je suis ravie d'avoir lu ! J'ai maintenant hâte de lire le prochain de
Sabine Durrant qui manie l'art de la psychologie à merveille !
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