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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sauf erreur, cet ouvrage a été précédemment publié en 3 volumes par les éditions NiL, il y a quelques années. On est loin du ton désenchanté et mélancolique du "Quatuor d'Alexandrie". L'humour british appliqué à la diplomatie... Un régal !
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De 1949 à 1952, l'écrivain britannique Lawrence Durrell est attaché de presse de l'ambassade du Royaume-Uni à Belgrade. Plutôt désoeuvré, il a tout le loisir d'observer l'univers des missions diplomatiques, sorte de monde en vase clos, dans ce pays communiste en temps de guerre froide, où les étrangers ne peuvent établir aucun contact avec les Yougoslaves. Ce repli forcé explique peut-être l'atmosphère de douce folie décrite par Durrell dans ces chroniques hilarantes de la vie diplomatique en terre hostile.
Le comique des récits de Durrell tient beaucoup de la personnalité de certains employés de la chancellerie. Il nous offre une galerie de personnages tous plus gentiment frappés les uns que les autres. Ainsi Aubrey de Mandeville, troisième secrétaire de l'ambassade, joueur de flûte, parvenu affublé d'un chauffeur répondant au doux nom de Purfitt-Purfitt, avec qui il se lance dans un cancan déchaîné, déguisés en vierges des neiges, lors d'une réception officielle. Ou encore Trevor Dovebasket, l'attaché militaire adjoint, sourcils qui se touchent, bricoleur diabolique, fabrique des cigares explosifs , ou un train électrique pour servir les repas (bien sûr il déraille…), et organise avec de Mandeville une course de scarabées. Il y a aussi Butch Benbow, l'attaché naval, féru de spiritisme et d'astrologie, qui fait venir de Londres son « swami » indien, sorte de gourou qui se révèlera beaucoup plus attaché aux biens matériels que spirituels. Il faut bien sûr évoquer aussi Drage, le maître d'hôtel gallois, baptiste aux visions mystiques, dont la cérémonie de baptême par l'évêque de Malte tourne à la bouffonnerie. Sans oublier l'ambassadeur lui-même, Polk-Mowbray, aux lubies extravagantes, et qui doit souvent user de trésor de diplomatie pour rattraper certaines situations périlleuses.
Emulation, rivalités amoureuses ou cupidité, ennui et alcoolisme entraînent ce petit monde dans des aventures burlesques qui détonent dans l'univers guindé et extrêmement codifié de la diplomatie : un voyage dans un train vétuste devient une expédition dangereuse et éprouvante ; une mouche inopinément avalée lors d'un dîner officiel provoque des réactions en chaîne, ou comment un pudding peut se transformer en bombe incendiaire ; l'ambassadeur japonais et sa femme, ivres, se lancent dans une valse apocalyptique ; une réception sur un radeau à quai vire à l'expédition fluviale avec bataille navale et naufrage ; un match de football entre les ambassades anglaises et italiennes finit en pugilat, à deux doigts de l'incident diplomatique déclaré ; un diplomate de passage à Paris se retrouve poursuivi par la police en compagnie d'un individu douteux et d'un squelette revêtu d'un imperméable vert !…
Ce ne sont là que quelques-uns des épisodes truculents qui jalonnent le livre. Les coulisses de la vie diplomatique ont été de toute évidence une source vive d'inspiration pour l'humoriste Durrell. Réalité ou fiction ? Certainement extrapolation à partir de choses vues et entendues, étant donné l'outrance de certaines situations. Au fond peu importe, l'essentiel étant de savourer un cocktail détonant d'humour dévastateur, arrosé d'un doigt de slivovitza (eau-de-vie locale). Tout abus est recommandé.


Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Affaires urgentes : Scènes de la vie diplomatique est de ces petits livres qui démystifie le protocole des Ambassades. C'est juste après-guerre, en Yougoslavie aujourd'hui démantelée, hier sous la pogne bienveillante de Tito.
Les histoires loufoques, mais sûrement à peine romancées par l'auteur sont truculentes : un train avec des délégations étrangères qui se transforme en train de la mort, une fête à vocation bucolique qui finit en naufrage, des incidents diplomatiques culinaires ...
Le tout est servi sans retenu avec une sauce d'humour britannique.
Une multitude d'anecdotes toutes plus désopilantes les unes que les autres.
A consommer sans modération.
Peut être et relu en continu ou en pointillé : Livre quasi idéal !
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Attaché de presse, à l' ambassade britannique de Belgrade de 1949 à 1953, le célèbre écrivain traîne son ennui, fait la fête et observe l' étrange société des ambassades.
Monsieur Durrell sait écrire, conter des anecdotes, grossir le trait et croquer des personnages.
le lecteur sourit souvent, éclate de rire parfois et savoure les histoires rocambolesques d' une époque déjà lointaine.
À lire absolument dans la grisaille hivernale quand nous nous sentons légèrement déprimés et un peu, en hibernation.
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Imaginer le quotidien régissant la vie d'une ambassade britannique en Serbie, ce n'est pas tout à fait l'idée qu'on se fait du fun. Et pourtant il s'en passe de bien belles derrière les rideaux d'une mission diplomatique à l'étranger. Les malheureux représentants de sa majesté avaient toutes les raisons de se morfondre, puisqu'ils étaient contraints à vivre en vase clos à l'écart de la vie politique Yougoslave (d'orientation communiste). Mais l'Homme est une espèce récalcitrante : cernez-le par l'ennui, il sèmera la pagaille. Même par inadvertance. Surtout par inadvertance. Une réalité anthropologique dont nous serons les témoins privilégiés, par la bonne grâce d'un ex-attaché de presse devenu écrivain encensé j'ai nommé Lawrence Durrell.

De prime abord, on ne lui prêterait pas une plume trempée dans de l'acide ou un goût immodéré pour la malice, à en juger par ses ouvrages qui l'ont rendu célèbre (Le Quatuor d'Alexandrie). Ce serait oublier que l'homme passa trois années de sa vie à l'ambassade de Belgrade. S'il ne cache pas avoir ruminé la précarité de sa situation à ce moment-là, les trois ans seront émaillés d'évènements ou rencontres totalement improbables que Durrell a choisi de coucher sur le papier. Bien entendu la prudence reste de mise. Les noms sont modifiés, la temporalité n'a aucune importance puisqu'il s'agit plus d'un recueil d'anecdotes. de plus, l'auteur se dissimule non pas derrière la narrateur officiel mais son interlocuteur et raconteur officieux Antrobus, avec un ton plein d'emphase qui projette son humour pince-sans-rire à un rythme très soutenu.

Je fus très convaincu sur les deux premières tournées, gorgées de saynètes proprement désopilantes. Il serait cruel de vous en dévoiler la teneur, alors je resterai dans le vagues en évoquant ce périple dans un train qui a tout d'une machine de mort sur rails, ou le destin d'une mouche kamikaze, en passant par une drôle de soirée sur un radeau ou ce match de foot bien viril avec la délégation italienne. Préparez-vos abdominaux, Lawrence Durrell va beaucoup les faire travailler pendant 200 pages. Personnages excentriques, vengeances mesquines, incidents à répétitions, il y en aura pour tous les goûts. Si le trait semble un rien forcé, l'amoncellement d'absurdités en tout genre laisse à penser que l'homme de lettres en a vu de toutes les couleurs pendant cette longue mission en terres inconnues. Ma joie fut néanmoins tempérée par un dernier tiers en dessous, bien que le sourire s'invite de temps à autre, au gré d'une énième galère avec un squelette ou lors d'une histoire d'excision pour le moins pittoresque. Je dois pourtant reconnaître que la majorité de ce qui constitue ce dernier round fut beaucoup moins sujet à l'hilarité que les deux premières manches.

Cela dit, il ne faut pas bouder son plaisir. Envoyer aux quatre vents les idées reçues derrière les fonctions d'ambassadeurs, de consuls ou d'attachés de presse à de quoi faire rigoler. Sans aller jusqu'à affirmer que tout cela se passe quotidiennement derrière les attitudes guindées et les sourires de convenances de nos officiels, il ne faut pas oublier que l'espèce humaine n'est jamais en reste quand il s'agit de se distinguer.
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