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Un livre à lire ! Celui qui a réveillé mon envie de lire...

J'ai adoré son style d'écriture, très direct. On ressent l'hiver, la mélancolie, le doute...

J'ai lu ce roman plusieurs fois et chaque lecture était une nouvelle découverte. Ce récit éveille notre imagination. Ce récit m'a boulversée et émerveillée.
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La narratrice est une jeune franco-coréenne. Elle a étudié les littératures française et coréenne à Séoul mais elle n'est jamais allée en France et n'a jamais connu son père. Elle travaille depuis peu dans une modeste pension à Sokcho, une ville portuaire proche de la frontière qui sépare les deux Corées. Elle y a rejoint sa vieille mère qui vend du poisson. Elle nous raconte l'arrivée d'un Français, Yan Kerrand, un auteur de bandes-dessinées qui va troubler son quotidien même s'il semble ne pas lui prêter attention : « Son regard m'a traversée sans me voir ». Elle, elle est attirée par lui dès le début, elle l'observe beaucoup, espionne son travail mais ne franchira jamais totalement la frontière qui les sépare. Elle lui parle en anglais et ne lui dit pas qu'elle maîtrise mieux le français. Elle ne lui avouera jamais rien d'ailleurs ni qu'elle est vexée qu'il ne goûte pas sa cuisine, ni ce qu'elle pense de ses dessins car c'est une histoire où règnent les non-dits.

Les rues de Sokcho sont plutôt désertes au coeur de l'hiver. Tout semble blafard et glacé, même la communication. Mais la ville est emplie d'odeurs pas très agréables : mélange d'embruns, de poissons, de cuisine et d'égouts. Yan Kerrand est de passage. Sokcho est une étape dans son parcours d'artiste. Comme son héros, il parcourt le monde et dessine ses voyages dans un lavis d'encre sans couleurs. Il est taciturne et solitaire. Seul son héros est dessiné de manière nette, les êtres qui l'entourent semblent effacés, ils ne sont que des ombres, des formes indistinctes.

L'écriture est douce et feutrée comme la neige qui tombe. le style est dépouillé, très sobre, délicat. On a l'impression d'une écriture murmurée à l'oreille du lecteur. le rythme est lent. Il ne se passe pas grand chose mais en même temps on est attentif à tous les détails car tout est suggéré. Les émotions semblent en sourdine mais c'est pourtant un roman très sensuel : les odeurs, le toucher, les jeux de regard sont bien là. J'ai aimé la mise en abîme finale : la narratrice lit la BD de Kerrand et semble se fondre dans le dessin mais j'avoue que j'aurais aimé rester plus longtemps avec ces deux personnages.

C'est un premier roman très réussi. Je ne sais pas à quel moment de ma lecture le roman m'a fait penser au poème de Verlaine : « Colloque sentimental ». le poème évoque la rencontre de deux êtres, dans un parc solitaire et glacé, deux formes qui passent et qui n'arrivent pas à bien communiquer.
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J'ai choisi de me réfugier dans ce roman de moins de 200 pages après l'éprouvante lecture des Sept morts d'Evelyn Hardcastle, un long pavé policier que je n'ai pas tellement apprécié. Heureusement, on change totalement de registre pour une lecture beaucoup plus simple et douce, dans un univers diamétralement opposé. En effet, dans Hiver à Sokcho, on découvre un style léger, qui nous emmène dans une histoire qui peut paraître banale mais pourtant porteuse de sens.

Bien que l'auteure soit franco-suisse et ait grandit en Europe (merci Wikipédia), son histoire nous emmène jusqu'en Corée du Sud, à Sokcho, pour nous livrer une jolie histoire autour d'une rencontre. J'ai apprécié la simplicité du décor planté, la banalité du quotidien qui m'a parue exotique dans cette ville de l'autre bout du monde... il y a une vraie atmosphère dans ce roman, qui lui est propre mais qui semble difficile à saisir.

À côté de ça, il n'y a pas trop de personnages, les secondaires sont à peine esquissés et c'est surtout de la narratrice qu'il est question. J'ai découvert avec curiosité son quotidien, ses soucis, ses aspirations... ce n'était pas exaltant, mais c'est une tranche de vie que je n'aurais pas imaginé sans cet ouvrage. J'ai aussi apprécié de découvrir la culture de cette jeune femme qui a vécue toute sa vie (ou presque) au même endroit, cette retenue, cet attachement à la cuisine et à la nourriture... bon moi aussi j'aime bien la bonne nourriture, mais je n'y ai pas la même relation.

Dans ce roman, il ne se passe pas grand chose à proprement parlé, on ne peut pas vraiment parlé d'intrigue... on devine ce que veut nous dire l'auteure à travers les lignes plus qu'autre chose. On découvre peu à peu la complexité d'une rencontre malgré des sentiments naissants, l'incompréhension de personnes qui au final ne vivent pas dans le même monde. J'ai aimé la subtilité de cet échange qui a du mal à passer malgré leur envie qu'on devine réciproque. Ça m'a tenue en haleine un peu plus que je ne m'y serais attendue.

La fin, vers laquelle on arrive forcément rapidement, est assez triste mais pourtant m'a parue étonnamment légère. L'Hiver à Sokcho, ce n'est que quelques pages dans une vie, une poignée de jours autour d'un événement banal mais qui remet en question les chemins empruntés jusque-là . Cette lecture m'a laissée agréablement songeuse en refermant ce court roman.
Lien : https://www.lesplaisirsdesmo..
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🇨🇭 J'ai eu la chance de rencontrer Élisa Shua en mai dernier à la librairie Librebook à Bruxelles, dans le cadre de la @foirelivrebxl. La Suisse était à l'honneur de cette édition 2021.

🌊 Shua est franco-coréenne, tout comme le personnage principal de son premier roman. C'est une jeune femme un peu perdue, qui après ses études de littérature française à Séoul revient à Sokcho, sur la côte proche de la Corée du Nord, pour être proche de sa mère et peut-être éviter de faire de vrais projets.

🏔 Elle travaille dans une vieille pension, et cuisine pour les quelques visiteurs venus se perdre là en plein hiver. Et puis un Français se pointe, sans raison spécifique. Auteur de bandes dessinées, on ne connaîtra pas son nom non plus.

🇰🇷 le ton est précis, poétique, presque détaché. On a envie de se perdre dans les montagnes enneigées ou de se promener sur le petit port de pêche, pour déguster du poisson frais et du kimchi. L'évocation de la cuisine coréenne est un délice, et permet de retranscrire les émotions des personnages de manière détournée. Les dessins du Français prennent vie à l'encre japonaise et se perdent en dehors de la feuille. Ces scènes m'ont évoqué certaines images du "vieux fou de dessin", sur Hokusai.

📝 La délicatesse qui se dégage de ce ivre est difficile à évoquer sans qu'elle ne se brise. Je vous conseille cette lecture!

Vous aussi vous lisez des livres en dehors de leurs saisons? Est-ce que vous connaissez Élisa Shua?
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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 Jai beaucoup aimé ce livre. Il est très original comme histoire et comme écriture. On a une impression d'immobilité du temps dans ce coin perdu de Corée, au bord de la mer, très animé l'été mais qui en hiver tombe dans une sorte de torpeur, d'épaisseur de silence. Silence entre les êtres, la mère, sa fille qui est la narratrice, son ami, son patron qui tient la Pension Park, un peu minable et le nouveau pensionnaire, Kerrand, un Français, auteur de Bandes dessinées à la recherche d'inspiration.
Silence et attente. Attente de la petite ville, de la Corée, d'une paix qui n'arrive jamais, une situation d'entre-deux qui secrète cette atmosphère d'ennui, de manque de vie. Attente de la jeune femme qui a fait des études à Séoul et est là en hiver dans cette station balnéaire humide et ventée. Pas vraiment là... en attente de ce qu'elle fera après. de passage, comme Kerrand en attente lui aussi de quelque chose ou de quelqu'un, inaccessible.
Deux êtres qui se rapprochent par moments, elle, de mère coréenne et de père français inconnu, partagée entre deux cultures, entre deux aspirations et qui ressent, plus que de la curiosité, une sorte de fascination pour ce Français indéchiffrable, lui qui a besoin de voyager, d'être dans d'autres lieux pour dessiner. Avancées, reculs, besoin d'être vraiment regardée de l'intérieur par l'autre, peur de sentiments possibles, d'être repoussé(e) aussi, tout le livre fait ressentir cette indécision, leurs difficultés peut-être à vivre la réalité.
Son écriture est écrite au couteau, élaguée jusqu'à l'os. Aucune fioriture, des phrases, courtes, rapides qui décrivent bien le côté minimaliste des actions (le livre commence avec l'arrivée de Kerrand et se termine avec son départ) et pourtant l'auteure arrive à nous faire ressentir l'atmosphère de la ville, le froid, la cuisine, les odeurs de poulpe et de mer. Par de nombreux dialogues également, les jeux des regards, les mouvements physiques et intérieurs des personnages, leurs désirs ou sentiments non dits, les rapprochements et les reculs.
Une belle découverte!
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Un livre tout en légèreté et en délicatesse.

Elisa Shua Dusapin nous transporte dans une petite ville portuaire de Corée du Sud à quelques pas de la Corée du Nord. Sokcho, cette ville frontière morne et glacée, où des voyageurs égarés semblent flotter dans une atmosphère enneigée.

Dans ce paysage hivernal, enseveli par la neige et le froid, deux êtres que tout semble opposés vont se rencontrer. Une jeune coréenne, travaillant comme cuisinière dans une pension désaffectée, fait la connaissance d'un voyageur français.

Kerrand, normand mystérieux et dessinateur de bandes dessinées, erre dans la ville de Sokcho, morne et glacée, en quête d'une inspiration artistique.

La narratrice pour sa part, évolue dans un quotidien triste, dévouée à sa mère qui souhaite la voir se fiancer au jeune Jun-Oh. Elle semble passer à côté de son existence dans cette routine ronronnante au rythme du passage des résidents de la pension.

Ces deux êtres issus de deux cultures si diamétralement opposées, vont finalement se toiser, se croiser, se frôler et véritablement se rencontrer.

Kerrand va briser la monotonie de son existence et la jeune femme se sentira implacablement troublée et attirée par ce français.

Cette rencontre finira par lui révéler une part cachée d'elle-même qu'elle n'avait eu de cesse d'enfouir.

Issue d'une union entre une coréenne et un français, qu'elle n'a jamais connu et dont sa mère refuse obstinément de parler, elle se sent comme happée par cette rencontre. Finalement, sa relation avec Kerrand semble être un véritable reflet d'une quête identitaire.

Elisa Shua Dusapin signe un premier roman prometteur, couronné du prix Robert Walser et du Prix Révélation de la Société des Gens de Lettres en 2016.

Un roman bref et délicat qui se lit de manière fulgurante mais qui laisse comme un goût d'inachevé. En effet, j'ai eu envie de prolonger ce doux moment avec ces personnages, j'avais envie d'aller plus loin.

Cette brièveté, aussi fugace que cette rencontre, pourra laisser le lecteur sur sa fin même s'il s'agit d'une douce parenthèse…
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Une rencontre entre une coréenne cuisinière et un Normand dessinateur de BD, dit comme cela, ce roman avait tout pour me plaire.
Malheureusement, la magie n'a pas opéré autant que je l'aurais voulu.
Certes, la plume de l'auteure est douce et délicate. J'y ai retrouvé la retenue et la pudeur de certains romans japonais.
Mais il y a une certaine froideur entre les personnages et je n'ai pas réussi à accrocher avec eux (et pourtant, l'un des personnages vient de Granville !).

Je lirais le nouveau roman de l'auteure, car même si je n'ai pas adhéré à cette histoire, j'ai apprécié sa plaume.
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Je ne retiendrai rien de ce livre si ce n'est la lenteur de Sokcho et celle de deux êtres qui se cherchent sans se trouver. le style n'est pas désagréable, l'attente non plus, mais on sait avant les personnages ce qu'ils deviendront dans l'hiver de Sokcho. Bizarre que j'aie continuer à lire. La sonorité des mots peut-être.
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Sokcho est un petit port de pêche à la frontière de la Corée du Sud et de la Corée du Nord. La jeune fille qui est au centre de cette histoire est, elle, Franco-coréenne (comme Elisa Shua Dusapin) mais ne connaît pas l'Europe où elle n'est jamais allée. Tous les personnages de ce roman vivent ainsi dans un monde indécis, imprécis comparable à la brume et à la neige qui engloutit le paysage. Elle a accepté faute de mieux un emploi de domestique dans un hôtel miteux dans l'attente de jours meilleurs. C'est là qu'elle rencontre un auteur de bande dessinée en mal d'inspiration qui a mystérieusement échoué là et erre dans la ville sans but précis. La différence de culture les sépare et pourtant, par d'autres aspects,ils sont très proches. Un lien complexe se noue entre eux malgré les non-dits et les malentendus.
Ce premier roman est subtil et poétique. Elisa Shua Dusapin nous fait vivre dans un univers riche et très personnel qui émeut et séduit.
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Yan Kerrand un français, auteur de bandes dessinées, en mal d'inspiration, échoue à Sokcho. Sokcho est une station balnéaire de Corée du sud, à soixante kilomètres de la frontière avec l'autre Corée. L'hiver, dans la neige et la glace, il n'y a pas grand chose à faire. Yan s'installe dans la pension du vieux Park, c'est là que travaille depuis la fin de ses études, une jeune franco-coréenne, à vingt-cinq ans elle n'est toujours pas mariée, elle attend que Jun-oh, son petit ami trouve du travail. La seule attraction c'est un observatoire d'où on peut regarder à la jumelle la Corée du Nord. Il va suffire d'un regard pénétrant, d'un effleurement pour que le trouble s'installe et que les sens s'éveillent.

En fait dans ce court récit, il ne se passe rien, les journées s'égrainent au rythme des traditions comme la fréquentation des jjimjilbangs, les saunas où la famille se retrouve pour se détendre ou la préparation de seollal, la fête du nouvel an lunaire et la dégustation du fugu, poisson dont les tripes renferment un poison mortel et qui ne peut être cuisiné que par les détenteurs d'une licence. L'écriture est sobre et délicate toute en retenue, comme le trait fin de l'encre de chine sur la feuille du dessinateur. Un roman d'atmosphère, un moment d'évasion, et de douceur.
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