AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,55

sur 254 notes
5
5 avis
4
7 avis
3
11 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ah, que voilà, pour moi, un excellent remède (non remboursé par la Sécurité Sociale mais garanti sans effets secondaires nocifs) contre la morosité, le cafard, la déprime, le spleen, le blues!...

C'est avec infiniment de plaisir et le sourire aux lèvres du début à la fin que je viens de replonger dans un livre d'Echenoz.
Pour une fois, la quatrième de couverture n'en disait pas trop, parlant uniquement de la pratique astreignante du piano. Cela m'a laissé le plaisir de la surprise, que je ne dévoilerai pas non plus, mais qui intervient à la fin de la première partie.

Et, en effet, le texte est clairement divisé en trois parties, assez différentes: tout d'abord, une entrée en matière que j'ai trouvée assez jubilatoire, dans laquelle je me suis régalée de l'humour de l'auteur et de son écriture, à la fois détachée et tellement riche; s'enchaînent ensuite deux parties, auxquelles je ne m'attendais donc pas en entamant ma lecture, mais que j'ai beaucoup aimées aussi par la réflexion qu'elles peuvent entraîner pour le lecteur, si celui-ci le souhaite.

Une nouvelle fois pour moi, un excellent moment avec Echenoz, qui me ravit par son écriture et aussi, ici, par son imagination!
Commenter  J’apprécie          300
Une première partie où nous est présenté Max, pianiste célèbre qui est mort de trac avant chaque concert.
Plutôt effacé, beaucoup rêveur, il a tendance à boire pour contrer ses angoisses.
Deuxième partie, mais où est-il ? Quel est ce centre ?
Est-ce le purgatoire ?
Troisième partie, le revoilà à Paris, mais sous d'étranges conditions.
Purgerait-il une peine en enfer ?
J'ai adoré ce livre.
Celle d'un grand romancier, pour avoir inventé cette histoire.
Et celle d'un grand écrivain pour la richesse du style, la recherche et la précision du vocabulaire.
Quand je trouve des mots comme supination, acédie, animadversion.... et que je dois recourir au dictionnaire, j'ai toujours l'impression de m'enrichir.
Et outre nous raconter de belles histoires, la littérature est là pour ça aussi.
Vraiment une excellente lecture.
Commenter  J’apprécie          276
Rangé dans les rayons de la bibliothèque, un Jean Echenoz que je n'ai pas lu, donc ni une ni deux, aucune hésitation, je le prends et m'en retourne à la maison, le poser sur la table de chevet, puis laisser quelques jours passer avant de l'ouvrir... faire durer les préliminaires, l'attente. Après cette mise en condition, le plaisir n'en sera qu'augmenté pensé-je. En fait, je n'en sais rien, peut-être aurais-je eu la même sensation si je m'étais jeté dès mon arrivée à la maison dans ce roman ? Parce que, comme d'habitude avec les romans de Jean Echenoz, je me suis régalé.

Une première partie sur la vie de pianiste de Max très détaillée, minutieuse et tellement bien écrite. Un personnage dont on sent les failles, les peurs, les angoisses et les manques bien qu'il soit assez pâle subissant plus qu'il ne vit sa vie. Bernie, son aide de vie semble plus dense, plus intéressant. de belles images naissent sous la plume de l'auteur : "Mais qu'est-ce que c'est que ces fleurs, s'énerva-t-il, tu sais bien que je ne supporte pas, bazarde-moi tout ça. Oui oui, dit Bernie qui ramassa prestement les bouquets puis fila surchargé comme un corbillard pendant que Max tombait sur sa chaise, devant une console désormais surmontée d'un miroir au fond duquel, dans l'ombre, Parisy s'épongeait le cou à l'aide d'un Kleenex en boule." (p.18/19)

Une deuxième partie qui commence très bien, traîne un tout petit peu en son mitan puis redémarre et fait la place à une troisième et ultime partie réjouissante. Très équilibré, Au piano est un roman qui se lit le sourire en coin, qui détaille chaque paysage, chaque personnage et chaque situation. Je ne peux m'étendre que sur le vrai bonheur qu'il y a à lire les phrases, les paragraphes de Jean Echenoz, parce que je ne veux rien dire de cette histoire pour en laisser la surprise aux futurs lecteurs qui seraient passés par le blog. Les joies des longues phrases virgulées, dans lesquelles plusieurs idées cohabitent, s'entrechoquent et se mêlent. Il faut aimer. Echenoz, c'est avant tout un style, une exigence littéraire, un beau travail avec la langue.

D'aucuns pourront dire que les rebondissements n'en sont pas, que les personnages manquent de profondeur, ... Peut-être. Mais lire Echenoz c'est aussi lire ce qu'il n'a pas écrit mais qu'il sous-entend, lire entre ses lignes. Pas toujours évident, c'est la raison pour laquelle il faut prendre son temps et se préparer en retardant de quelques jours la lecture dès lors qu'on l'a entre les mains.
Lien : http://www.lyvres.fr
Commenter  J’apprécie          90
Max est un pianiste célèbre. On lui a accolé Bernie, sorte de garde-fou, car Max a une fâcheuse tendance à boire, surtout avant les concerts, alors son imprésario le fait surveiller. Sous son aspect taciturne, Max cache un passé qu'il considère avec nostalgie et qui le hante, un amour de jeunesse, Rose. Et puis Max fantasme sur sa voisine qui promène un chien. Célibataire, vivant avec sa soeur Max apparaît comme un égoïste à la vie terne (malgré sa carrière de pianiste) et rêve d'une vie sentimentale plus remplie. Echenoz parsème cette première partie de références et non des moindres : le Flaubert de Bouvard et Pécuchet , dans le début du roman:

"Deux hommes paraissent au fond du boulevard de Courcelles en provenance de la rue de Rome."

renvoyant à la dernière :

"...s'amenuiser dans la perspective du boulevard avant de prendre à droite et disparaître dans la rue de Rome." (223)

Il faut dire que les deux verbes qui encadrent le roman correspondent à ce jeu des apparitions / disparitions des personnages. Echenoz (disparition oblige) en appelle parfois à Perec dans son goût pour les listes, touche comique de ce roman des plus étranges :

" ...de très jeunes femmes nigérianes, lituaniennes, ghanéennes, moldaves, sénégalaises, slovaques, albanaises ou ivoiriennes." (62)

Des adresses au lecteur pour sortir des clichés : "Vous je vous connais, par contre, je vous vois d'ici..." (60) rompent ses attentes comme si le narrateur les devinait.

La deuxième partie, des plus étonnantes, n'est pas à dévoiler aux lecteurs potentiels. On peut alors penser au Dante en moins fantastique, à la vision plus terre-à-terre mais tout aussi efficace et imaginative.

Ce roman d'Echenoz n'a pas fini d'étonner. C'est le premier que je lis et je pense que j'y reviendrai.
Commenter  J’apprécie          10
Poursuite de la lecture de l'oeuvre d'Echenoz, avec un roman qui dénote de son registre habituel, qui commence, classiquement, par une description de l'existence d'un être quelque peu tourmenté poursuivi par son obsession ethylique. Mais très vite le récit tourne vers la science fiction, ce qui peut surprendre connaissant l'auteur. La morale de l'histoire reste, je trouve, un peu bancale, mais peu importe, l'auteur nous a bien balladé durant ce roman trop court.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (551) Voir plus



Quiz Voir plus

Douze romans de Jean Échenoz: le bon titre

« C’est un scandale », dit Caine, « c’est la preuve que l’on n’est jamais arrivé à concilier le temps et l’espace.»

L'Américain de Greenwich
L'Amérindien de Greenwich
Le Maire indien de Greenwich
Le Méridien de Greenwich

12 questions
48 lecteurs ont répondu
Thème : Jean EchenozCréer un quiz sur ce livre

{* *}