Baudolino

Ah! Baudolino! Toutes ces soirées passées en ta compagnie... toutes ces fois où je t'ai invité à rejoindre mon lit! Les premières nuits, celles de la curiosité, de la découverte, notre rencontre... tu te racontais, je t'écoutais. Les suivantes, durant lesquelles je te devinais, te dessinais, persuadé que tu me mentais. Et, inévitablement, les dernières nuits durant lesquelles je te fuyais, t'ignorais...

Je n'y connaissais rien à la situation géo-politico-historique qui sert de toile de fond à cette histoire. Et je n'avais jamais lu d'Umberto Eco, mais comme tout le monde, je connaissais le nom de la Rose. Naïvement, j'y croyais...
Baudolino est un personnage très attachant. On se méfie de ce qu'il dit, mais on se laisse bercer par ses histoires, comme avec un ami un peu mythomane. L'histoire est des plus intéressantes, surtout quand on n'y connais rien, cela ne nous gâche pas la suite et nous plonge au coeur même de l'aventure; comment savoir si Baudolino nous ment? (Et là, vous sentez le "mais" arriver... oui.) Mais dans une histoire complexe, avec un personnage compliqué à cerner, entre le passé du héros, son présent et ses états d'âmes, le tout agrémenté des nombreuses langues qu'il parle, qu'il mêle... je me suis senti comme Alice en conversation avec la baronne et le chapelier: je n'espérai qu'une chose, me réveiller! J'avais peur d'ouvrir ce livre, de me perdre un peu plus dans cette histoire. J'ai donc décidé de faire une pause... sur le long terme.
A l'heure actuelle, ce livre est probablement mon plus grand regret. Tout était fait pour me plaire. Nul doute que j'y retournerai, mais avec un entrainement digne d'un aventurier de Koh-Lanta... il me faut au moins ça!

Quel talent, cet Umberto Eco ! Et qu'est-ce que c'est casse-pied !!