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sur 283 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Y a -t-il des rêves dans ce roman sur la liquéfaction de la culture et la décadence d'un modèle occidental? le titre en français est trompeur car la structure de l'oeuvre ne permet pas d'établir une linéarité temporelle et un ensemble cohérent des protagonistes qui apparaissent et disparaissent tels les passants dans une rue animée. le chapitre en Power Point comme un coup de grace, plus besoin de faire les liens sensés, explicites, complexes, le lecteur-spectateur doit en reconstituer les morceaux manquants ou pas, il pourra feuilleter les pages en lecture à la diagonale.
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Qu'avons-nous fait de nos rêves? Instantanément, je me revois, adolescente, la tête plongée dans un roman Harlequin. Mais où avais-je bien pu piger ce titre et, de surcroît, l'inscrire dans ma PAL? C'est que ce roman a reçu le prix Pulitzer fiction en 2011. Eh oui, je succombe régulièrement aux ouvrages primés, peu importe que les critiques en soient mitigées ou dithyrambiques. C'est comme un devoir de lectrice avisée que je me donne. Je parcours donc invariablement la liste des prix octroyés, survolant les années, picorant ici et là, jetant mon dévolu sur celui qui piquera ma curiosité.
Le prix Pulitzer a donc auréolé, pour moi, ce roman de Jennifer Egan et sur la foi immense en cette récompense prestigieuse, je m'y suis plongée avec enthousiasme.
Une histoire aux multiples personnages dont on découvre un pan de vie à chaque chapitre, dans des lieux et des temps variables. Tous se sont connus à diverses périodes et tel, un puzzle géant, Jennifer Egan reconstruit sous nos yeux leur existence remplie de déceptions et de quelques glorioles. « le temps est un casseur. » Cette phrase, telle un leitmotiv, plane sur tout le roman qui se déroule principalement dans la Grosse Pomme, exception faite de passages furtifs en Californie et sur le sol africain.
Un bel accomplissement romanesque sur la perte des repères au fil des années et l'envie profonde de donner un sens à nos vies.
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Qu'avons-nous fait de nos rêves ? donne la parole à un grand nombre de personnages, traverse plusieurs décennies et offre une vision sans fard de l'industrie musicale aux Etats-Unis (hum j'imagine que ce n'est pas mieux dans les autres pays d'ailleurs).

Qu'elle donne la parole à Sasha, à Bennie, producteur de musique, à Rhea qui fantasme la vie qu'elle aura quand elle n'aura plus de taches de rousseur, à Lou qui enchaine les mariages et les enfants, Jennifer Egan pose sur ses personnages un regard attendri.

Au début de ma lecture, j'ai été surprise que ce roman ait reçu le Prix Pulitzer, je lui ai trouvé un côté léger qui ne collait pas avec l'image véhiculée par ce nom. Cependant, en continuant ma lecture, j'ai de plus en plus ressenti l'aspect générationnel de ce roman qui dissèque le passage de l'adolescence à la maturité d'une poignée de jeunes personnes, leurs désillusions, leurs arrangements avec le monde qui les entoure, leurs rapports au changement.

A titre d'exemple, j'ai particulièrement apprécié le chapitre entier sous forme de présentation PowerPoint. de façon assez inattendue, il dégage une émotion que j'ai moins retrouvée dans le reste du roman.

Qu'avons-nous fait de nos rêves ? ne sera pas un coup de coeur mais j'en garderai le souvenir d'une lecture plaisante et de personnages attachants.
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Que raconte cette histoire?

Il importe de mentionner que ce récit est un roman choral. Ainsi, durant cinquante ans, plusieurs personnages prennent la parole pour raconter un moment précis de leur existence. Leur destin est entremêlé et il faut faire les liens entre les époques, entre leur vécu, entre leur rencontre. Tout débute autour d'une bande d'adolescents nés dans les années soixante ou soixante-dix. Ces derniers jouent de la musique et aspirent à la réussite. Puis, ils deviennent des adultes et ils ont des vies marquées, par exemple, par la drogue, par l'alcool ou encore par la cleptomanie. Certains ont des enfants, d'autres pas. L'histoire se construit autour de deux personnages principaux. Il y a Sasha, une belle rousse, d'abord droguée puis cleptomane. Elle est l'assistante de Bennie Salazar, l'autre personnage principal, un producteur de disques. Sasha est plus jeune d'une dizaine d'années que Bennie. Autour de ces deux êtres viennent se greffer d'autres protagonistes. On peut mentionner Scotty, le talentueux guitariste du groupe devenu travailleur municipal et dont le principal passe-temps est la pêche. Réussira-t-il à refaire surface grâce à son ami perdu de vue Bennie? Et que dire de Lou, le premier producteur du groupe, dont le charme en a fait tomber plus d'une et dont l'égoïsme notoire a eu un impact sur les femmes qui l'ont accompagné au fil des années et surtout sur ses enfants? Autant de vies, autant de rêves, autant de déceptions.

Le fil conducteur s'avère le temps. le temps qui passe, celui qui nous entraîne, celui qui fait en sorte qu'on possède des rêves, puis un jour, on se réveille et il semble qu'il est trop tard. Une autre génération est là, avec sa fougue, avec ses rêves, avec sa technologie, avec ses mots.

Alex sentit une douleur irradier ses yeux et sa gorge. «Je ne comprends pas ce qui m'est arrivé, constata-t-il. Franchement.
Bennie, l'homme entre deux âges, aux cheveux d'argent en bataille et au regard pensif, lui répondit : « Tu as vieilli, Alex, comme nous tous.»

À cet égard, Jennifer Egan s'est interrogée, un peu comme Proust (cité à deux reprises en exergue), sur les moments de jadis qui ont défini ce que nous sommes. Ces noyaux qui nous ancrent dans un rapport au temps. Ces derniers se sont déroulés dans un lieu, dans un instant triste ou merveilleux et ils ont laissé leur empreinte indélébile. Dans ce temps qui passe, y a-t-il un sens?

C'est pour ça que j'ai gaspillé tant d'années. Un vieillard. Une maison vide. Je fonds en larmes, c'est plus fort que moi. Rhea m'entoure de ses bras. Même après tout ce temps, elle n'hésite pas. Sa peau est flasque- les peaux à taches de rousseur vieillissent prématurément, m'avait dit Lou un jour. […]
Je sanglote dans ses cheveux :
«Tu as trois enfants».
-Chut.
-Qu'est-ce que j'ai?»
D'anciens camarades de lycée réalisent des films, fabriquent des ordinateurs. Font des films sur ordinateur. Une révolution, n'arrête-t-on pas de répéter. Moi, j'essaie d'apprendre l'espagnol. le soir, ma mère contrôle mes connaissances avec des fiches.
Trois enfants. Nadine, l'aînée, a presque l'âge que j'avais lors de ma rencontre avec Lou. Dix-sept ans. Je faisais de l'auto-stop. Il conduisait une Mercedes rouge. En 1979, ce pouvait être le début d'une histoire exaltante, où tout était possible. À présent, c'est la fin.
«Tout ça n'a aucun sens, dis-je à Rhea.
-Ce n'est pas vrai. Tu ne l'as pas encore trouvé, voilà tout. » (p. 105-106)

Une nostalgie? Certes. Je me suis beaucoup retrouvée dans ces personnages dont les rêves se sont brisés pour toutes sortes de raison. Génération désillusionnée, génération sacrifiée, génération des paradis artificiels, Jennifer Egan est l'architecte d'une constellation marquée par le temps et la destinée. Un roman pour méditer? Oui. Un roman pour se poser la question suivante : Qu'avons-nous fait de nos rêves?

https://madamelit.ca/2019/08/06/madame-lit-quavons-nous-fait-de-nos-reves-de-jennifer-egan/
Lien : https://madamelit.ca/2019/08..
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Qu’avons-nous fait de nos rêves ?
Attention roman plein d’éclats !
Des pépites mêmes.

Sacha, une ancienne fan de groupes de rocks reconvertie cleptomane honteuse a-t-elle raté sa vie à cause d’un drame de jeunesse ? La réussite professionnelle de Bennie le producteur aurait-elle tué en lui toute force de vie rock’n roll ? La Rock’n Roll attitude : voie directe vers l’Enfer, ou seule planche de Salut ? C’est le sens même d’un courant profond du messianisme individualiste américain qui est creusé dans ce roman, kaléidoscope éclaté d’une dizaine de courts récits, assez rondements menés pour être de vraies nouvelles.
Avec ce livre, Jennifer Egan livre tout ce que j’aime dans le roman choral américain – voir Olive Kitteridge, d’Elizabeth Stroutt, notamment, même si un allemand comme Daniel Kehlmann se débrouille pas mal avec son très sympathique Gloire.
- La saveur incomparable de la complexité de l’individu à l’occidentale, si divisible, pluriel, fluent, et multi-facettes. On prend un personnage, deux, trois, et on raconte différents moments de leur vie, de différents points de vue – le leur, et celui de proches ou d’étrangers.
- L’insaisissabilité de nos destins. Notre vie est un kaléidoscope dont l’unité fait tellement défaut, apparemment. Quel lien entre les vies de Sacha, de Bennie ? Et cependant, un fil se révèle, assez messianique, certes, genre la rédemption n’est jamais bien loin si on prend soin de sa famille. La question est posée simplement avec Sacha : les fautes de notre passé peuvent-elles nous détruire (mais vraiment : au point qu’elle compile sur elle une sacrée collection de déveines et déboires de Rolling Stone à la Dylan, je vous laisse découvrir) ou être la voie d’une rédemption profonde ?
- La variété incroyable des formes littéraires, de la classique petite nouvelle à la troisième ou première personne au montage incroyable de PDF à première vue assez désoeuvrant, et qui finalement fait incroyablement œuvre – avec un lyrisme fou, capables de livrer les tourments et déboires d’un adolescent aussi singulier que mal dans sa peau – après tout, il est carrément addict à la mesure précise de la durée silences dans les morceaux rocks !
Certes, dans ces montages, le lecteur peut se perdre, et je comprends certains avis s’agaçant d’un cut en plein climax narratif qui enlève la satisfaction de trouver une conclusion, une explication, un sens. Mais je préfère infiniment ces œuvres ouvertes et fragmentées à la transposition à la française un peu trop plan plan d’une Virgine Despentes par exemple. Genre « Chapitre impair : Point de vue narcissique sur lui du personnage stéréotype (un facho, une vieille frigide coincée du c., etc.) » / « chapitre pair : Point de vue de Vernon sur le personnage, grand révélateur de la grande vérité satiriquement minable du pauvre type / de la vieille peau, etc. ».
Oui : pour moi, c’est salutaire, de savoir se perdre, errer, tenter de recoller les morceaux, avoir à imaginer des suites et explications.
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On était jeune, la vie s'offrant à nous, riche de tous les possibles. Pourtant pour nous c'était plutôt no futur. Crête, épingle à nourrice, cuir. On était une bande, qui jouait de la musique comme des épileptiques, s'éclatant dans des pogos devant des groupes punk déchaînes éructant sur scène. Et puis il y avait la drogue, disponible, séductrice. Mais çà c'était il y a tellement longtemps. Alors qu'est-ce qui nous est arrivé?


Qu'avons-nous fait de nos rêves est un roman choral et polyphonique tournant autour du monde du rock et de la scène. Chaque chapitre est autonome, indépendant, se fondant dans l'unité du roman par la récurrence de motifs narratifs et le recours périodique à des niveaux d'importance variable des personnages . Ces derniers ont comme particularité commune une certaine propension à l'autodestruction. C'est aussi un livre sur la jeunesse, la perte de l'innocence au fil du temps qui passe, sous l'effet des fortunes diverses, des échecs, des ambitions déçues. La structure du roman est atypique, originale. Les personnages sont attachants de par leur humanité, leur fragilité intrinsèque. Ce roman a été couronné par le prix pulitzer 2011.
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Jennifer Egan s'est attelée dans ce roman à un des objectifs les plus complexes que puisse se poser un écrivain : représenter le passage du temps et l'immobilité de la vie à la fois. A travers un florilège de personnages, de leurs prises de conscience présentes et des éclairages de flash-back subrepticement intégrés au présent, c'est toute une frise temporelle qui se dessine devant nous, d'autant plus perturbante qu'il est fouillue, éparpillée, qu'il revient au lecteur de faire les connexions entre les différents personnages (car rien n'est réellement explicité) et polyphonique. Un chapitre, un personnage, son instant présent et, chaque fois, à travers le sien, aussi le passé de tous les autres. L'approche et la lecture sont complexes, et la découverte d'autant plus enthousiasmante qu'elle demande justement au lecteur sa participation active.

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Publié par Uroš Jovičić sur Unsplash
Parler véritablement d'une histoire narrative sera desservir le propos de ce livre qui consiste en une suite d'envolée lyrique en chaîne : prises de conscience existentielles, réflexions sur la vie et ces affects qui nous parsèment tous : nous sommes piqués au vif, parfois contraint de retenir son souffle un instinct face à la véridicité profonde de la pensée d'un personnage qui n'a fait pourtant que quelques lignes.

Je voulais relever aussi l'importance de ces quelques paragraphes essentiels du roman, quoique courts et vite relégués (rapidité sans doute qui augmente la force de l'impression qu'ils nous laissent), des paragraphes d'une maîtrise stylistique irréprochable et originale qui parviennent à faire glisser le présent du passé vers l'avenir. Les scènes essentielles du roman, bien qu'elles auraient pu paraître anodines, sont ainsi soulignées avec cette technique : alors que la scène au présent est en train de se dérouler pour le personnage, un regard extérieur vient tout à coup faire un travelling arrière pour coloriser cette scène des teintes du passé et annoncer l'avenir (souvent triste et désastreux) du même personnage ; il ne s'agit pas réellement du point du vue du narrateur mais bien du personnage lui-même dont on file les pensée et qui, par une forme de dédoublement, se transporte dans son moi futur observant la scène que le moi présent ne croyait pas si essentiel. D'ailleurs, n'est-ce pas anodin que Jennifer Egan place son roman sous l'égide d'un Proust et de ses biens connues formules complexes et torturées tentant de reconstituer le temps perdu et retrouvé. Je finirais sur cet exemple pour vous expliciter cela :

« Elle lui prend les mains. Dès qu'ils se mettent à bouger à l'unisson, Rolph sent sa timidité se dissiper miraculeusement, comme s'il grandissait en ce moment précis, sur la piste, pour devenir un garçon capable de se trémousser avec des filles telles que sa soeur. Charlie s'en rend compte. D'ailleurs, ce souvenir le hantera le restant de ses jours, longtemps après que Rolph se sera fait sauter la cervelle, à vingt-huit ans, dans la maison de leur père ; son frère, les cheveux lissés, les yeux pétillants, apprenant à danser. Mais la femme qui se souviendra ne s'appelera plus Charlie ; à la mort de Rolph, elle reprendra son véritable prénom – Charlene -, dissociée à jamais de la fille qui dansait avec son frère en Afrique. Charlene se coupera les cheveux et entrera en fac de droit. Lorsqu'elle aura un fils, elle s'interdira de l'appeler Roplh, malgrè son désir de la faire, à cause du chagrin persistant de ses parents. Aussi lui donnera-t-elle ce nom en privé. » (Egan, Jennifer. Qu'avons-nous fait de nos rêves ? Paris : Stock, coll. « La cosmopolite », 2012. p. 101)
Lien : https://justine-coffin.me/20..
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Une lecture qui m'a beaucoup remuée. Nous rencontrons de nombreux personnages à un moment clé de leur vie. Un fil rouge ? Cette question donne son titre à ce livre. "Qu'avons-nous fait de nos rêves ?"
Il semblerait impossible de s'attacher à chacun des personnages compte tenu de leur fugacité dans le récit ; et pourtant ! Chacun, même le plus dégueulasse possède une partie attachante (ou attachiante, c'est vous qui voyez !).

Je n'arrive pas à trouver un réel défaut à ce livre. Pourquoi avoir mis seulement 4 étoiles, alors ? Je n'en sais fichtre rien ! Peut-être pour la sensation d'inachevé qui me reste à la fin de cette lecture, et que je ne saurais expliquer.

Bonne lecture :)
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Le roman de Jennifer Egan passe d’un personnage à l’autre, d’une époque à l’autre, construisant une mosaïque bâtie autour de rêves et de désillusions. Certains commencent très fort puis tombent inexorablement avant de se relever de nouveau. D’autres n’auront pas cette force. Ce n’est pas toujours simple de suivre tant la narration est déstructurée, mais une fois le fil tiré, on ne lâche plus le livre. On s’attache peu à peu à Sasha, Bennie, Scotty et les autres, tantôt jeunes ados californiens insouciants des années 70, tantôt cinquantenaires perdus et pleins d’amertume.

Mais le roman ne s’arrête pas à la galerie de personnages et au jeu des poupées gigognes. Derrière ces allers-retours entre présent, passé et futur se dessine une réflexion sur nos modes de communication, lecture, écriture et musique. De l’immédiateté du texto, parfois plus simple à envoyer que des mots difficiles à dire. Du power point pour synthétiser la pensée, faisant de l’image un nouveau vecteur de sens. De la musique comme reflet d’une époque, punk et rock and roll habités, numérique commercial et déshumanisé au point de nous faire oublier le son d’une simple guitare électrique.
Jennifer Egan sait raconter des histoires, varier son style en fonction des époques et des situations, donner de la matière à ses personnages et faire réfléchir. Il n'est donc guère étonnant qu'elle ait remporté le prix Pulitzer 2011 pour ce roman polyphonique parfaitement maîtrisé.
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Moderne! C'est le mot qui me vient pour qualifier l'écriture: moderne par la façon de brosser les portraits par touches successives, sans contrainte chronologique ni temporelle; moderne aussi par les allusions aux technologies actuelles dans les expressions des personnages par SMS, voire même diaporama... L'auteure a une perception très sensible des relations humaines dans le couple, les familles (la transmission intergénérationnelle en particulier) et les liens d'amitié tels qu'on les observe aujourd'hui, ce qui contribue à donner cette impression de modernité. le roman est inscrit dans le tournant du siècle, grosso modo entre les révoltes des années soixante et l'utilisation au XXIè siècle des technologies de l'information qui modèlent en grande partie les relations interpersonnelles. On comprend (plus qu'on ne suit) l'évolution des personnages de leur adolescence indomptée à leur âge adulte, devenus quelquefois parents rangés, quelquefois, au contraire, laissés pour compte par la société, ces derniers ayant fait un faux-pas de trop ou n'ayant tout simplement pas eu une deuxième chance de s'y intégrer comme les premiers. Il y a beaucoup de nostalgie mais aussi de l'amertume et un pessimisme que j'ai ressenti surtout au début du roman. En poursuivant la lecture, on s'attache à la mosaïque des personnages, au renouvellement du style d'un chapitre à l'autre, ce qui m'incitait à attribuer cinq étoiles; j'ai toutefois eu l'impression décevante d'une fin en queue de poisson... mais, à bien y penser, l'écriture même dans sa non-linéarité inhérente ne pouvait conduire à une fin en forme de conclusion. J'ai révisé sur la fin mon jugement en ne cochant que quatre étoiles, ce qui signifie tout de même pour moi que ce roman se démarque de la plupart de mes lectures.
Jennifer Egan est une auteure à laquelle je reviendrai sans doute.
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