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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai un peu de mal à démêler mon ressenti à cette lecture.
Bien sûr, je suis loin d'être insensible à l'aura de l'histoire d'amour impossible entre Allan, un occidental qui travaille en Inde, et Maitreyi, une jeune fille bengali, poétesse, qui lui donne la sensation bizarre d'un rêve. On sent, à travers ce trouble amoureux, l'attirance, voire une certaine fascination pour l'Inde et sa culture, son côté mystérieux, étonnant, déroutant, pour le narrateur occidental, mais aussi les préjugés dont il est loin d'être dénué, se considérant longtemps « comme un homme normal entré en relation avec une barbare », les incompréhensions dramatiques, les tensions, le côté déséquilibré et destructeur de cette relation. Au départ, j'ai plutôt été intéressée par la confusion des sentiments, les oscillations je l'aime/je ne l'aime pas, mais à la longue parfois ça piétine, il y a quelque chose de complaisant, de pas vraiment abouti, d'un peu brouillon.
Et surtout je ne sais pas bien quoi penser du narrateur, alter ego de Mircea Eliade dans ce roman semi-autobiographique, dont on est invité à épouser le point de vue, ce qui m'a parfois mis mal à l'aise. Evidemment, on le comprend, on se projette en lui, mais vu de l'extérieur on pourrait trouver qu'il se conduit comme un butor avec une mineure, et avec cette famille si accueillante sur laquelle il va avoir un effet dévastateur. J'aimerais bien lire le livre de Maitreyi, choquée semble-t-il à la lecture du roman de Mircea Eliade, et qui donne sa version de leur relation dans Na Hanyate, mais je ne crois pas ce soit traduit en français. Il semblerait que la publication de la Nuit bengali soit assez compromettante pour elle, ce qui ne fait qu'accentuer le fait que je sois un peu mal à l'aise avec ce roman.
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Allan, ingénieur européen, travaille aux Indes sous les ordres de Narendra Sen, un bengali. Celui-ci s'attache à lui et l'héberge dans sa famille. Il fait connaissance avec l'ainée, Maitreyi, une jeune fille de seize ans, belle et intelligente. Il se persuade de ne rien éprouver pour elle mais petit à petit, ses sentiments pour elle vont évoluer…
Dans les années 30, une histoire d'amour nait entre deux êtres qui tout semblent opposer au début. Allan, vingt-cinq ans, venu travailler aux Indes et Maitreyi, seize ans, belle et pleine d'esprit. C'est un amour qui va se construire pièce par pièce, sans le vouloir, un peu par jeu parfois. Pourtant, Allan éprouve parfois une vive aversion pour ces Indiens aux moeurs étranges ! le système des castes, leurs différentes conceptions de l'amour, du monde, de l'amitié, de la famille… tout un ensemble qui peine à comprendre. Et l'amour qui arrive par vagues, lui fait changer sa perception de l'hindouisme.
Assez particulière, cette histoire d'amour m'a plu par son opposition de différentes cultures, par sa construction. Cependant, j'ai trouvé un peu curieux que le jeune Allan soit européen et non d'une nationalité précise (peut-être français ?). Est-ce pour donner plus d'importance à leurs différences culturelles (chrétien/hindou) ?
Je suis contente d'avoir découvert ce roman roumain dont j'avais beaucoup entendu parler. J'essayerai de voir l'adaptation cinématographique avec Hugh Grant (1988) !
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Un livre que l'on m'avait recommandé il y a longtemps et je comprends pourquoi. Quelle histoire d'amour !

Dans le huis-clos de la maison de son employeur, Allan va s'immerger dans l'Inde traditionnelle et se frotter à la différence de culture et de religion. Petit à petit, va se construire un amour auprès de la fille de son hôte avec laquelle il entretient une grande complicité.

J'ai particulièrement apprécié le décalage culturel poussant Allan à ” mal ” interpréter les comportements de Maitreyi. Dans une situation particulière tout être humain va rechercher la signification dans sa norme personnelle. C'est un exercice ardu et coûteux que de comprendre l'autre sans passer par soi.

Il découvre une jeune femme pour qui l'amour est dépourvu des limites judéo – chrétiennes. Une quête sans bornes, naturelle, un lâcher prise ensorcelant.

Devant cet amour impossible, je n'ai pu fermer le livre, presque lu d'une traite. Les descriptions sont tellement prenantes qu'il m'a semblé sentir la pluie sur ma peau, la chaleur de la chambre, voir les couleurs chatoyantes des saris, sentir les odeurs de l'Inde. Un livre envoûtant.
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A ma grande surprise, La nuit bengali est un roman que j'ai dévoré en quelques heures ! J'avoue avoir eu quelques réticences au départ : le sujet me plaisait, mais le contexte historique un peu moins. Finalement, Mircea Eliade, cet auteur d'origine roumaine, m'a enchanté avec son style fluide et son histoire impossible à lâcher. On rencontre Allan, un jeune européen (probablement Français, d'après mes déductions), qui se lie rapidement d'amitié avec son patron, M. Sen. Celui-ci lui offre le gîte et l'accueille comme un nouveau membre de sa famille, le poussant à se mêler le plus souvent possible aux autres habitants de la maison. C'est ainsi qu'Allan fait la connaissance de l'intrigante Maitreyi, la fille aînée de son patron. Après un certain temps d'adaptation et quelques réticences des deux côtés, un amour passionnel s'empare de ces deux jeunes gens, mais est voué dès le début à l'échec en raison de leurs trop grandes différences culturelles.
Plusieurs thèmes sont abordés dans ce roman, un des plus importants étant justement ces différences de culture entre les Indiens et les Européens venus travailler aux Indes. La vie à cette époque est très bien détaillée dans ce livre, on s'imagine parfaitement les scènes de la vie quotidienne, entre les blancs vêtus de leurs uniformes coloniaux, faisant la fête et abusant de la boisson, et les Indiens, proches de la nature et des traditions, fortement ancrés dans leur culture mythologique. J'ai trouvé intéressant le fait de voir Allan évoluer dans cet environnement : plus il passe de temps chez la famille Sen, plus les habitudes de ses compatriotes européens l'irritent et lui apportent la honte. A travers ce roman, on comprend aussi le clivage culturel énorme qui régnait à cette époque, notamment lorsqu'on voit les réactions des amis d'Allan par rapport à sa nouvelle vie. D'autre part, l'histoire d'amour entre les deux protagonistes est très bien menée, elle ne va ni trop vite ni pas assez. Grâce aux mots bien choisis de Mircea Eliade, on entre avec eux dans le tourbillon de l'amour et de tout ce qu'il apporte avec lui. le personnage de Maitreyi m'a beaucoup intriguée : elle est très complexe, instruite et naïve à la fois, elle m'est apparue très torturée et dramatique, avec ses humeurs changeantes et ses comportements tantôt robotiques, tantôt passionnés. Plus de la moitié du récit se déroule en huis-clos, ce qui aide le lecteur à avoir cette impression d'être pris dans la spirale amoureuse en même temps qu'Allan et Maitreyi.
Le seul bémol que j'ai trouvé à ce roman a été la fin, tombée trop brutalement et laissant une sensation d'inachevé. J'aurai aimé en savoir un peu plus pour mieux comprendre. J'ai ressenti un peu de frustration aussi, tellement je m'étais attachée aux personnages et à leur histoire. Cependant, La nuit bengali est une très belle découverte, et je remercie Minou de m'avoir entraînée dans sa lecture !
Lien : http://tetedelitote.canalblo..
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Mircea Eliade m'a entraînée en peu de pages dans un univers étrange et fascinant, celui de l'Inde. Ce pays et ses coutumes apparaît d'autant plus étrange qu'il nous est narré par un européen venu y travailler, comme beaucoup d'autres. D'abord rebuté par les autochtones, il sera accueilli par l'un d'eux et par sa famille, ce qui lui permettra d'observer plus attentivement ce monde. L'évolution de sa perception des Bengalis et de leur culture s'observe ainsi tout au long du récit, par ses incessantes remarques et rencontre avec « l'autre ». Ce choc culturel est également exploré à travers l'histoire d'amour entre le narrateur, Allan, et la fille de son hôte, Maitreyi. Tous deux ont une conception très différente de l'amour, qui les mène à une série de malentendus au début du texte. Par la suite, leur passion s'amplifie, donnant lieu à de magnifiques pages enflammées de la part du narrateur et à des gestes sublimes de son aimée. Absolue, presque mystique et mystérieuse, cette figure féminine fascine autant le héros que le lecteur (sans doute parce que son regard suit celui du premier) et les déroute par son attitude parfois énigmatique.

J'ai donc beaucoup aimé ce roman et son regard pleinement subjectif sur une autre culture, tour à tour étonné, dégouté, attiré malgré lui, curieux et avide. L'intrigue est, de plus, parfaitement menée, avec toutes les lenteurs requises par l'approche amoureuse, puis l'accélération due à l'urgence de la passion. Seule la fin laisse sur sa faim, en suspens sur une interrogation du narrateur : légitime, celle-ci remet en cause une partie de ce qui précède et donne un nouvel éclairage possible à la lecture.


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Calcutta au milieu des années trente, les tenues indigènes côtoient les casques coloniaux, dans la mesure où les préjugés religieux des uns et le complexe de supériorité des autres rendent possible la rencontre. Allan est un jeune ingénieur européen fasciné par l'Inde et pour lequel son supérieur hiérarchique, un bengali de la caste des brahmanes, s'est pris d'un intérêt singulier. Ce dernier profite d'un accès de malaria de son protégé pour l'héberger en sa demeure, première étape du projet d'adoption qu'il appelle de ses voeux.  Son hôte se méprenant sur les motifs de sa décision et dans l'ignorance du carcan des traditions qui régissent la vie locale, suppose qu'on veut le marier avec l'aînée de la maison, Maitreyi. Alors que de prime abord elle n'avait guère éveillé d'intérêt chez lui, mais bien plutôt, une vague répulsion, flatté par les intentions qu'il prête au maître de maison, Allan commence alors a jeté un regard autre sur la jeune fille mystérieuse et passionnée.

Histoire d'amour contrariée somme toute classique, sur fond de choc des civilisations. Lorsque la vanité, les illusions, les situations fantasmées sont en bute aux préventions et aux interdits culturels et religieux. La narration, languissante, partagée entre les motifs assez flous du colon et les atermoiements de mise chez la jeune fille mystique se perdant en fantasmagorie, se prêtait peu à une étude estivale. Bien souvent le lecteur a quitté cette histoire  pour regarder le spectacle bien plus exaltant du déferlement ébouriffant des vagues de l'océan. 
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Une histoire d'amour qui... Encore une, mais ça touche.
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Une histoire d'amour ,de passion folle plutôt, entre un occidental et une Indienne ! mais la religion ,la culture vont s'opposer à sa concrétisation. La montée en puissance des sentiments est bien décrite ,un peu trop longuement parfois .Je me suis interrogée cependant sur les allusions au grand poète indien Tagore ,plutôt critiques ,si quelqu'un peut me renseigner …
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J'ai beaucoup aimé. Je connaissais Mircéa Eliade pour ses études, pas pour ses romans, et je dois dire que je ne m'attendais ni à une si belle écriture ni à une telle sensibilité.
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