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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

J'ai vraiment déploré que le bandeau, avec cette photo, dévoile le coeur voire la fin du livre. Heureusement que je n'ai pas lu la 4e de couv non plus. Mais je la recopie pour vous, libre à vous de la lire ou pas :

"Lorsqu'elle constate la disparition de sa fille Adèle, 16 ans, Marion panique.
Fugue ? accident ? Elle prévient son ex-mari, la police… Au fil des heures, l'angoisse croît, car Adèle reste introuvable. Quelques jours plus tard, un attentat perpétré par Daech au Forum des Halles tue 25 personnes. Et si Adèle faisait partie des victimes ?
Sans relâche Marion appelle les numéros verts, les ministères, scrute la presse, les réseaux sociaux, traque les moindres indices… Jusqu'au jour où, sur un cliché saisi par une caméra de surveillance, elle reconnaît Adèle, cachée sous un hijab… Sa fille est donc vivante, mais c'est une terroriste qui vit désormais en Syrie.
Le monde de Marion s'effondre pour la seconde fois. Comment est-ce possible, pourquoi et comment Marion n'a-t-elle rien vu ? Sidération, incompréhension, culpabilité. Marion se doit de réagir. La quête d'une mère pour retrouver sa fille devenue jihadiste ne fait que commencer…

S'emparant avec brio d'un sujet d'actualité, Astrid Eliard livre un roman émouvant qui tient le lecteur en haleine de bout en bout."

Le livre s'ouvre sur une mère, Marion, psychologue pour enfants, et son fils adolescent, dans leur appartement parisien. La canicule est épuisante. Pas un souffle d'air, même les fenêtres ouvertes en grand, c'est pire. Marion prépare le repas du soir. Elle est séparée de son mari depuis quelques mois, elle vit avec sa fille de 16 ans et son fils de 14 ans. Mais il y a un gros malaise dans la maison. Marion se demande ce qu'elle a fait, ou n'a pas fait, avec sa fille. Elle s'est rendu compte que peu à peu la communication était stoppée entre elles. Elle ne se souvient plus de quand ça a commencé. Et elle s'en veut. Alors elle se contente de noircir les cases du calendrier, tous les jours, parce qu'Adèle ne lui parle plus. Ce soir-là, elle demande a Timothée, son fils, d'appeler sa soeur pour le repas. Celle-ci est enfermée dans sa chambre, elle ne répond pas, on entend juste de la musique, un air de guitare. Ils mangeront sans l'attendre. le lendemain soir Marion commence à s'inquiéter, appelle son ex-mari, appelle le lycée : personne n'a vu Adèle depuis quelques jours. Et la chambre de sa fille, une fois ouverte, est rangée au carré, seul l'ordi est sur son écran de veille et c'est lui qui émet la musique.

C'est toute la machine qui se met en route pour la disparition d'une mineure : l'appartement est fouillé, les parents longuement entendus, et l'entourage d'Adèle aussi. Sous la chaleur caniculaire, Antoine, le père, colle des affichettes avec la photo d'Adèle, on la voit dans le journal, aussi.

Plusieurs voix se font entendre, parlant au fur et à mesure du roman : Marion, écrasée de culpabilité, si sa fille a fugué, c'est sûrement sa faute à elle ; le père, perdu ;, d'anciennes copines qui en savent très peu sur Adèle, ou se souviennent des années au collège, où Adèle se faisait bousculer plus qu'à son tour ; une autre amie qui a remarqué qu'elle s'habillait tout en noir, style Emo ou Gothique peut-être, et l'enquête continue.

Mais soudain un attentat est commis. Marion cherche partout sur internet, pour savoir si sa fille fait partie des 25 morts, ou des blessés, elle appelle la ligne verte, et la liste n'est pas définitive, elle crève de peur... jusqu'à ce jour où des images d'une caméra de surveillance diffusent la photo d'une jeune femme en hijab accompagnant le terroriste, qui se fera exploser pendant l'attentat. C'est la femme du terroriste. C'est Hasna Bellaouar, "la fiancée du djihad". Les autorités ont perdu sa trace à une gare routière. Marion regarde la photo, l'examine, et met des heures à accepter la vérité. Adèle est Hasna. Hasna est Adèle.

Alors elle va dénoncer sa fille.

C'est un roman superbe sur la culpabilité des mères, toujours elles, c'est une ouverture vers ces ados qui savent incroyablement cacher leur "deuxième vie", c'est la surprise et l'ébahissement des parents devant leur enfant devenu complice d'attentats, partis en Syrie, et leur retour problématique. C'est magnifiquement écrit. Un livre vraiment émouvant et interpellant.






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«Expliquer, c'est déjà vouloir un peu excuser» avait affirmé Manuel Valls après les attentats qui ont ébranlé la France en 2015.

Cette réaction m'avait choqué à l'époque, car en s'interdisant de comprendre ce qu'il s'était passé, on ratait une occasion de prévenir le radicalisme et d'empêcher que cela se produise à nouveau.

Le roman d'Astrid Eliard fait partie de ces livres qui tentent modestement de donner quelques pistes pour tenter de comprendre ce qui a pu pousser une jeune fille d'une famille bourgeoise à partir pour la Syrie et rejoindre Daech.

En tant que parent, j'ai été happé par cette histoire commençant par une fugue d'adolescente qui pourrait se transformer, d'un moment à un autre, en un fait divers sordide. La quatrième de couverture ne laissant peu de place à la découverte de l'intrigue, on se demande comment Adèle, ado fragile mal dans sa peau, va être mêlée à cet attentat qui touche les Halles.

On suit alors la mère dans cette longue descente en enfers, et ce qui m'a particulièrement touché, c'est de voir comment ce qu'on l'on s'évertue à construire quotidiennement avec ses enfants, peut être balayé d'un revers de la main du jour au lendemain, et nous rendre étrangers l'un à l'autre...

Heureusement, il y a toujours l'amour, et le roman nous offre une fin où il est permis d'espérer un peu dans ce monde de chaos.
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Bonjour !

Mon dernier achat et je ne regrette absolument pas…
Le cauchemar pour des parents sur un sujet encore brûlant d'actualité et une belle analyse sur les rapports compliqués d'une ado (que l'on croit connaître) et sa mère ...Un roman qui semble vécu
Je conseille
Belle journée !
Hélène
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Les terroristes ont aussi une mère.
'La dernière fois que j'ai vu Adèle', c'est l'histoire de ceux qui restent.
C'est l'histoire de ceux qui n'ont pas le droit de pleurer leurs enfants car ces derniers ont commis l'impensable.
L'auteure n'essaie pas ici de retracer, d'expliquer le parcours d'Adèle mais montre au contraire que tout parent peut se retrouver dans cette situation. Qui mieux que Marion aurait pu ou aurait dû repérer les signes annonciateurs de la dérive de sa fille , Marion, elle psychologue pour adolescents. Qui mieux qu'elle? Personne.
C'est un livre magnifique qui nous interroge sur la mémoire (que se souvient-on de nos proches, ou encore cette mami ancienne avocate atteinte d'alzeimer). C'est un livre sur la compréhension, l'acceptation de l'autre, sur notre capacité de résilience. C'est cette scène avec l'autre Hasna et la réaction de Marion, comme porte parole de notre société dans l' incompréhension et le rejet de l'autre.
Vraiment un beau livre, merci Astrid Éliard
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Une claque. Une de celle que j'adore recevoir lorsque je lis. D'abord intriguée par cette disparition, je surnage, comme Marion, dans le doute, puis dans l'enfer. La langue est précise, nerveuse, aussi fébrile que peut l'être la vie dans ces moments là. Les temps sont justes, les personnages criant de réalité. L'auteure réussi à rendre compte d'une réalité complexe sans tomber dans les écueils que ce sujet pourrait contenir. Une fin bouleversante, humaine, qui m'a émue aux larmes. Magnifique moment de lecture, entre sidération, suspens, tension et beauté de la fragilité humaine. A mettre entre toutes les mains.
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Comment vit-on lorsque votre fille de 16 ans, disparaît du jour au lendemain ? Milieu aisé, jeune fille mal dans sa peau, en désaccord avec ses parents divorcés, Adèle s'est enfuie ... L'inquiétude ronge la famille, inquiétude qui se transforme en incompréhension totale lorsqu'Adèle fait l'actualité dans le cadre d'un attentat terroriste islamiste et qu'il apparaît qu'elle vit à Raqqa.
Ce roman choral tente d'expliquer comment on peut basculer dans la radicalisation quelle qu'elle soit. L'ironie du livre étant que la mère d'Adèle est psychiatre pour enfant et qu'elle non plus, n'a rien vu venir.
J'avais beaucoup aimé "danser" du même auteur et je retrouve ici, son écriture délicate et sensible.
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Connaissons nous vraiment nos enfants?
Marion respire, soulagée. Adèle n'est mas là. C'est difficile l'adolescence, c'est con un ado.
Mais ou est Adèle? le soulagement fait place à l'angoisse. La police, les recherches et puis ça.
La vie, la routine bien huilée d'une famille française lamba implose.
Adèle est une terroriste. 16 ans et terroriste qui a rejoint le monde de Daesh.
Marion , l'incompréhension de ce retournement.. Se débattre dans les ruines d'une vie enfuie et chercher sans cesse ce qu'elle a pu louper. le signe qui aurait du l'alerter. Tout ces silences.. se remettre en question . Quand ais-je demissionné? Quand ma petite fille ma petite fille si jolie s'est perdue....
Vivre ou survivre c'est selon malgré tout, respirer, marcher et avancer.
Un livre fort qui fait la part belle a l'introspection des personnages qui un jour ont croisé Adèle et n'ont rien vu, rien senti.
Une histoire forte.
La petite phrase d'Etienne de Montety en quatrième de couverture "..il mérite d'etre lu comme un écho du monde terrible où nous vivons"
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Alors là, chapeau bas ! j'ai adoré ! ce texte est d'une justesse, d'une précision, d'une réalité époustouflantes ! J'en ai eu la gorge serrée, je ne l'ai pas lâché jusqu'à la fin, cette descente aux enfers d'une mère dont l'enfant est partie faire le djihad, c'est ... comment dire ? Alors déjà, l'auteure nous épargne les clichés, c'est traité sur le mode psy (elle est psychiatre dans le roman) , ça ne parle que de l'angoisse, de la douleur et de l'incompréhension, et aussi bien sûr de la culpabilité qu'éprouve n'importe quelle mère à chaque "couac" de ses enfants ! Bref, à lire, absolument !!
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