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3,65

sur 1074 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bret Easton Ellis dit au sujet de Lunar Park : « je ne veux pas avoir à clarifier ce qui est autobiographique et ce qui l’est moins. Mais c’est de loin le plus vrai que j’aie écrit. Au lecteur de décider ce qui, dans Lunar Park a bien eu lieu. » Nous voilà prévenus, mais chercher une vérité dans cette autobiographie fictive, écrite après une vie de débauche et de drogue par un écrivain au fulgurant succès, serait vain.

La description d’une Amérique où tout n’est qu’apparences n’est pas le propos de l’auteur qui veut créer, avec une distorsion de la réalité, une image de la manifestation de ses démons. C’est pourquoi ce récit, qui s’ouvre sur une vie d’un père normal, marié avec une actrice (Bret Easton Ellis n’a jamais été marié), vivant dans une banlieue cossue, tombe rapidement dans un délire halluciné et paranoïaque.

Un roman mélangeant la réalité et la fiction qui est aussi une réflexion sur une œuvre qui a engendré des monstres tel Patrick Bateman d’American Psycho, ou sur un père qui par son propre déséquilibre a été le premier à lui faire entrevoir l’incohérence du monde.
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Après le chef-d'oeuvre American psycho, j'ai trouvé Lunar Park dans ma bibliothèque. Je ne me souvenais plus du tout que je l'avais. Si je l'ai emprunté à quelqu'un, j'en suis désolé ! Je n'en ai aucun souvenir... Pourtant, le livre est usé. Peut-être que je l'ai acheté d'occasion ? Vraiment, je ne sais plus... Et ce mystère s'est montré particulièrement en phase avec un roman inclassable, livre dans le livre qui met en scène un Bret Easton Ellis parodique.

L'introduction du roman est déconcertante, car Ellis se raconte lui-même, ou plutôt nous raconte une version fantasmée de lui-même, jouant habilement sur le vrai et le faux. L'exercice est réussi et dénote une sacrée dose d'auto-dérision, voire d'auto cynisme. Ellis n'est pas tendre avec lui-même et ne se fait aucun cadeau. Il se décrit en effet comme un archétype de l'artiste égoïste, égocentrique, imbu de lui-même et rendu cynique par un succès phénoménal et précoce. Cette ouverture m'a rendu l'auteur immédiatement sympathique. Je n'ai pas souvenir avoir déjà lu un écrivain se dégommer de la sorte. C'est violent et rafraîchissant, encore plus à notre époque où il est de bon ton de se glorifier sans cesse.

Puis l'action de Lunar Park démarre pour de bon, nous immergeant dans le quotidien de ce romancier qui cherche à se racheter une conduite et à devenir un père de famille respectable, banlieusard rangé prêt à assumer ses 40 ans. Mais des évènements étranges se produisent, qui vont dériver vers une ébauche de thriller, puis de roman fantastique / horreur à la Stephen King.

J'ai adoré la première partie du roman et le concept de l'écrivain se mettant lui-même en scène.

Malheureusement, la suite de ma lecture fut plus difficile et l'ensemble ne m'a pas convaincu. Il m'a semblé qu'Ellis cherchait éblouir le lecteur avec son talent, en faisant étalage de ses multiples compétences narratives et de sa capacité à changer de registre. En cherchant à nous prouver qu'il pouvait être d'une page à l'autre peintre du réel, auteur de policier, de fantastique et d'épouvante, mais aussi existentialiste, j'ai trouvé qu'il se perdait en route et que le rythme du livre s'écroulait.

J'ai achevé ce roman avec le sentiment qu'Ellis n'a pas besoin d'artifices complexes et qu'il n'est jamais meilleur que lorsqu'il cherche à dépeindre l'Amérique avec son style. Que ce soient la débauche des étudiants désoeuvrés (Moins que zéro, Les lois de l'attraction) ou les yuppies de Wall Street (American psycho), il excelle à nous exposer ce qu'il y a de pire chez ses contemporains.
J'ai l'impression qu'il est passé ici à côté de son sujet, les WASPS quarantenaires des banlieues chics, chez qui il y avait pourtant matière à écrire un roman truculent.
Dommage.
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Décadent et déjanté !

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous fais cette petite brève pour ce roman que je n'ai pas vraiment aimé ! le Bibou est en colère parce qu'il a été obligé de lire le livre jusqu'au bout... Mais que voulez-vous, je voulais découvrir certaines facettes et surtout être certaine de la signification du titre...

Bret Easton Ellis, je ne connaissais pas. Je n'avais pas d'avis sur lui et je l'ai découvert ici. Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux, je ne sais pas et honnêtement peu importe. Je l'ai pris comme oeuvre de fiction où l'auteur se fait personnage principal de son histoire.

On va suivre la décadence d'un certain pan de société américaine dans une ville particulière. Un père qui a posé une empreinte indélébile sur son fils qui à son tour va déposer la sienne, en réaction en chaîne lorsque lui-même devient père.

Un esprit tourmenté, une vie compliquée et rejetée. Après un succès fulgurant et une réputation de débauche, où son fond de commerce est sa décadence, il va se ranger ! Enfin, bien vite des faits et événements vont l'emporter dans la pente descendante.

Le plus étrange est cette logorrhée où l'auteur met en scène sa propre vie. Un présent fantasmé, une prise de conscience ou tout simplement un jeu avec son lectorat ?

Un style complètement détaché, des horreurs et débauches dénuées de tout sentimentalisme, c'est étrange. du début à la fin, ce livre est bizarre ! Déjanté et incommodant.
Lien : https://linstantdeslecteurs...
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Ayant connu le succès très jeune grâce à American Psycho (son chef d'oeuvre que je n'ai pas encore lu !), Brett Easton Ellis est au même niveau que les stars hollywwodiennes. Ce roman est en partie autobiographique. Arrivé à la quarantaine, l'auteur fait une bonne grosse crise. Lassé des filles faciles, de la drogue, de l'alcool et des grosses bagnoles, après avoir fait un point sur sa vie, il connu une grosse période de dépression et d'hallucinations liées en partie au manque de ces drogues dont il a essayé de se passer. Il tente aussi une nouvelle vie, plus pépère : celle de l'Américain friqué vivant dans une banlieue cossue, avec grande maison, femme, enfants et chien. Il passe son temps entre ses cours à l'université, les étudiantes qu'il veut se taper (une en particulier), les dîners avec les amis de la famille... Sans jamais se retrouver dans cette vie trop rangée. Et puis des disparitions mystérieuses d'enfants se produisent dans la région, créant une psychose générale. A côté de ça, des fantômes semblent hanter sa maison depuis une soirée qu'il a organisée pour Halloween... en particulier le fantôme de Patrick Bateman, le serial killer d'American Psycho.
Présenté comme un chef d'oeuvre, j'avoue que je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. Je n'ai ni adoré, ni détesté, je l'ai surtout trouvé étrange et décousu. On ne sait jamais quand c'est autobiographique et ancré dans la réalité, ou quand ce sont des hallucinations ou du phantasme. Ca a en tout cas le mérite d'être original...
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Qui peut mieux que Bret Easton Ellis inventer… Bret Easton Ellis ? C'est le tour de force de ce roman qui se charge, dans le foisonnement, de mettre en scène l'auteur lui-même dans une autofiction...

Si ce livre vous intéresse, le reste est là : http://lirevoirentendre.blogspot.com/2008/01/lunar-park-de-bret-easton-ellis.html
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Un bon livre à effet, qui balade le lecteur et l'attire dans l'univers parallèle qu'on pourrait appeler Ellis Land. Un univers où le vrai et le faux se battent pour nous coloniser le cerveau, nous vriller les nerfs ou nous agacer les zygomatiques (parce qu'en plus c'est drôle, souvent).
Ce n'est pas la réalité, mais c'est vachement mieux écrit.
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Mon bilan : j'ai aimé retrouver le style clair et facile à lire d'Ellis, ses délires qui m'ont ramenée à Burroughs, avec toutefois une trame bien plus évidente et des "trips" à la folie moins excessive. Par contre, j'ai trouvé que le déroulement de l'intrigue traînait parfois en longueur, à force de nous promettre l'un après l'autre la plupart des évènements "incongrus" puis de laisser filer de nombreuses pages d'introspection trop longues à mon goût... J'ai toutefois passé de bons moments avec ce roman, satyre d'un rêve américain à la dérive...
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Dans Lunar Park, Bret Easton Ellis se met lui-même en vedette, nous donnant ainsi un accès privilégié à ses moindres pensées. Sa vie de banlieue se devait d'être un retour au calme après des années d'excès dans l'univers des célébrités, mais des anomalies apparaissent dans son environnement – que ce soit des enlèvements d'enfants ou des phénomènes paranormaux dans sa demeure – l'angoissant et le tourmentant de plus en plus. Dans une atmosphère baignée d'inquiétude, il nous est impossible de distinguer le réel de l'irréel dans la tête de cet auteur tourmenté.
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Bret Easton Ellis fait son autobiographie et nous retrace sa vie d'écrivain, perdu entre sexe drogue et alcool. Jusqu'au jour où….l'autobiographie devient une autofiction.

Retranscrire sa vie pour en garder une trace, le faire soi-même ou demander à un professionnel : il y a ceux qui y pense et ceux qui le font, notamment les artistes. Dans chaque oeuvre se cache souvent une une part d'eux-même. Ils alimentent ainsi les papiers des « journaleux ». Ces derniers ont alors beau jeu de transformer chaque interview en séance de psychanalyse.

...

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