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Citations sur White (61)

Quand vous vous rendiez dans une librairie ou dans un magasin de disques, ou dans un cinéma ou encon dans un kiosque à journaux, vous preniez le temps de vestir un plus grand effort physique et une plus grande attention dans ces expéditions que lorsque vous cliquer sur quelques boutons - effort et attention qui étaient liés à une tentative plus approfondie d'entrer en contact avec le disque, le livre, le film, la pornographie. Vous aviez un intérêt profond à ce que l'expérience soit plaisante parce que vous aviez investi - et vous alliez probablement obtenir une gratification en raison de cet intérêt et de cet investissement. L'idée de renoncer à lire un livre après cing pages sur votre Kindle, d'arrêter un film dans les dix premières minutes après l'avoir acheté sur Apple, ou de ne pas écouter une chanson en entier sur Spotify n'était pas une option - pourquoi faire une chose pareille après avoir roulé jusqu'au Sherman Theater dans Ventura Boulevard, jusqu'à Crown Books dans Westwood, Tower Records sur Sunset, jusqu'au kiosque à journaux dans Laurel Canyon? Mais que se passe-t-il lorsque les choses sont presque automatiquement disponibles - quand un roman ou une chanson ou un film ou une femme nue ou cing femmes nues ou une femme nue engagée dans une orgie avec cing hommes bien montés ne sont qu'à un clic de souris? Quand la nudité et l'idée d'une gratification deviennent une telle routine que vous pouvez instantanément vous connecter à quelqu'un et que vous pouvez voir en quelques secondes des photos de nu de ce partenaire sexuel à venir immédiatement, un échange aussi ordinaire que la commande d'un livre sur Amazon ou le téléchargement d'un nouveau film sur Apple - cette absence d'investissement rend alors tout équivalent. Si tout est disponible sans effort ou sans un récit dramatique quelconque, qui se soucie de savoir si vous l'aimez ou pas? Et l'excitation trépidante - le suspense - liée à l'effort que vous faisiez autrefois pour trouver une image érotique s'est maintenant perdue avec la facilité lo-fi de l'accessibilité, qui a en fait changé notre expérience de l'attente. Il y avait quelque chose d'idyllique dans cette ère analogique, une ardeur, une altérité, qui font défaut dans l'âge numérique du post-Empire où tout a fini par donner l'impression d'être jetable.
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J'ai aimé certains films de Spielberg, même si ce n'est pas de la même manière qu'un film d'Antonioni, de Bergman, de Godard ou de Rohmer. La grandeur de Hitchcock tient à la façon dont il peut être froid et intimidant - tellement cruel et retenu. Ce genre d'austérité émotionnelle peut finir pas vous émouvoir aussi puissamment qu'une histoire d'amour sentimentale. Le Barry Lyndon de Kubrick déploir tous les traits distinctifs de cette approche: la beauté visuelle est stupéfiante; le contrôle du réalisateur est aussi hypnotique que l'est son art de la mise en scène ; et le personnage principal est distant, froid et peu sympathique, alors qu'il occupe le centre de la scène pendant trois heures.
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[T]he day before the event my agent texted me that [the Gay and Lesbian Alliance Against Defamation] was "furious" about a couple of tweets I'd posted over the last few years, and that because of them, my invitation had been withdrawn. I was sitting in a theater with my boyfriend of four years and about to watch a matinee of 'Oblivion', starring Tom Cruise (I won't get into the layers of gay irony here) as the agent sent me part of GLAAD's email to her along with their "instructions" and saying that they hoped I wasn't "disappointed". And I was a little disappointed at first, but after thinking it through, I can't say I was surprised, considering how literal-minded and irony-free GLAAD seemed to a lot of us. The "instructions" also requested that I wouldn't go public or tweet about their decision to disinvite me and suggested, as they often do with anyone who has somehow "transgressed" the GLAAD rules of humorless social etiquette, that I have a "sit down" with them. I could only think, 'Where in the hell were we - gay elementary school?' I apologized to my agent for any embarrassment this might have caused her and then started tweeting.
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Comme moi, mon ami acceptait toutes les idéologies et les opinions, même celles qui étaient diamétralement opposées à la sienne, et nous avons noté combien de nos amis vivaient dans une bulle, encore bouleversés par l’« injustice » de l’élection et la toxicité perceptible de l’administration, et ne pouvaient envisager de voir les choses différemment – c’est-à-dire de se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre. C’est pourquoi il devenait évident, pour beaucoup d’entre nous pendant l’été dernier, que la Gauche était en train de se métamorphoser, de devenir quelque chose qu’elle n’avait jamais été au cours de ma vie : un parti autoritaire, intolérant, moralement supérieur, déphasé, privé d’une idéologie cohérente, au-delà de son refus global d’accorder son crédit à une élection que celui qu’il n’approuvait pas avait gagné, du moins légalement et techniquement. La Gauche était devenue une machine enragée, qui se consumait : une bulle bleue qui se dissolvait.
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Cette vaste épidémie de la victimisation de soi – qui vous pousse à vous définir vous-même essentiellement par le biais d’une chose mauvaise, un traumatisme qui a eu lieu dans le passé et que vous avez laissé vous définir – est en réalité une maladie. C’est quelque chose qu’il est nécessaire de résoudre afin de participer à la société, sans quoi on se fait du tort à soi-même, mais aussi on ennuie sérieusement famille et amis, voisins et inconnus qui ne se pensent pas en victimes. Le fait qu’on ne puisse écouter certaines plaisanteries ou voir des images spécifiques (un tableau ou même un tweet) et qu’on caractérise tout comme étant sexiste ou raciste (qu’il soit légitime ou non de le faire) et par conséquent blessant et intolérable – et donc personne ne devrait être capable de l’entendre ou de le voir, ou de le tolérer – est une manie d’un genre nouveau, une psychose que la culture a couvée. Ce délire encourage les gens à penser que la vie devrait être une douce utopie, conçue et construite pour leurs fragiles et exigeantes sensibilités, les encourage à rester à jamais des enfants dans un conte de fées saturé de bonnes intentions. Il est impossible pour un enfant ou un adolescent de dépasser certains traumatismes et certaines douleurs, mais pas nécessairement pour un adulte. La douleur peut être utile, car elle peut vous motiver et souvent vous fournir la matière pour le grand art, la grande musique et la grande littérature. Mais on dirait que plus personne ne veut apprendre des traumatismes passés, en naviguant à travers eux et en les examinant dans leur contexte, en s’efforçant de les comprendre, de les décomposer, de les apaiser et de passer à autre chose. Le faire peut être compliqué et demande beaucoup d’efforts, pourtant on pourrait penser que quelqu’un en proie à une telle souffrance essaierait de comprendre comment l’atténuer, quel qu’en soit le coût, au lieu de la balancer aux autres en espérant qu’ils vont automatiquement sympathiser avec vous et non reculer, en proie à l’irritation et au dégoût.
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Si vous êtes une personne blanche, intelligente, et qu’il vous arrive d’être à ce point traumatisé que vous vous définissez vous-même dans la conversation comme « victime rescapée », vous devriez entrer en contact avec le Centre National pour les Victimes et demander de l’aide. Si vous êtes un adulte blanc qui ne peut pas lire Shakespeare ou Melville, ou encore Toni Morrison parce que cela pourrait déclencher quelque chose de pénible et que ces textes pourraient nuire à votre espoir de vous définir par votre victimisation, vous avez besoin de voir un médecin, de vous plonger dans une thérapie par immersion ou de prendre des médicaments. Si vous sentez que vous subissez des « micro-agressions » lorsque quelqu’un vous demande d’où vous venez ou « Pouvez-vous m’aider avec mon problème de math ? », ou vous dit « Dieu vous bénisse » après que vous ayez éternué, ou encore quand un type ivre essaie de vous peloter pendant une fête à Noël, ou qu’un abruti en quête de sensations se frotte délibérément contre vous pendant que vous attendez le voiturier, ou que quelqu’un vous a simplement insulté, ou que le candidat pour lequel vous avez voté n’a pas été élu, et si vous considérez que c’est une sorte de manque de respect massif à l’échelle de la société, et si ça déclenche le truc en vous et que vous avez besoin d’un espace protégé, alors il vous faut chercher de l’aide auprès de professionnels. Si vous êtes affligé par un traumatisme qui s’est produit des années auparavant, et qu’il fait toujours partie de vous des années plus tard, vous êtes probablement toujours malade et vous avez besoin d’un traitement. Mais se poser en victime est comme une drogue – vous vous sentez délicieusement bien, vous obtenez tant d’attention de la part des autres, en fait cela vous définit, vous vous sentez en vie, et même important, alors que vous exhibez vos prétendues blessures afin que les gens puissent les lécher. Est-ce qu’elles n’ont pas un goût exquis ?
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C'est une époque qui juge tout le monde si sévèrement à travers la lorgnette de la politique identitaire que vous êtes d'une certaine façon foutu si vous prétendez résister au conformisme menaçant de l'idéologie progressiste, qui propose l'inclusion universelle sauf pour ceux qui osent poser des questions. Chacun doit être le même et avoir les mêmes réactions face à n'importe quelle oeuvre d'art, n'importe quel mouvement, n'importe quelle idée, et si une personne refuse de se joindre au choeur de l'approbation, elle sera taxée de racisme ou de misogynie. C'est ce qui arrive à une culture lorsqu'elle ne se soucie plus du tout de l'art.
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Ceux d'entre nous qui révèlent des failles ou des inconsistances ou formulent des idées impopulaires deviennent terrifiants pour ceux qui sont pris dans le monde du conformisme d'entreprise et de censure qui rejette celui qui s'entête, celui qui est réfractaire, afin de mettre tous et chacun au diapason d'une harmonie inspirée par un idéal qui appartient à un autre. Très peu de personnes veulent être uniquement négatives ou difficiles, mais qu'en serait-il si ces qualités étaient liées à ce qui est véritablement intéressant, fascinant et rare - ne pourrait-il pas y avoir alors une réelle conversation ? Le plus grand crime perpétré dans ce nouveau monde est l'éradication de la passion et la réduction au silence de l'individu.
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[About horror movies in the 1970s] We consumed all of this and none of it ever triggered us - we were never wounded because the darkness and the bad mood of the era was everywhere, and when pessimism was the national language, a badge of hipness and cool. Everything was a scam and everybody was corrupt and we were all being raised on a diet of grit. One could argue that this fucked us all up, or maybe, from another angle, it made us stronger. Looking back almost forty years later, it probably made each of us less of a wuss. Yes, we were sixth or seventh graders dealing with a society where no parental filters existed. Tube8.com was not within our reach, fisting videos were not available on our phones, nor were 'Fifty Shades of Grey' or gangster rap or violent video games, and terrorism had not yet reached our shores, but we were children wandering through a world made almost solely for adults. No one cared what we watched or didn't, how we felt or what we wanted, and we hadn't yet become enthralled by the cult of victimization. It was, by comparison to what's now acceptable when children are coddled into helplessness, an age of innocence.
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Tout ce que nous avons fait réellement, c’est nous configurer – pour être vendus, étiquetés, ciblés, disposés comme des données. Mais c’est la fin de partie logique de la démocratisation de la culture et du culte redoutable de l’inclusion, qui insiste pour chacun vive sous le parapluie des mêmes principes et de la même règlementation: un mandat qui dicte comment nous devrions tous nous exprimer et nous comporter  
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