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4,03

sur 3334 notes
Si Seul le silence ne m'a pas permis d'explorer le registre de l'humour, même pas le noir, il a en revanche fait vibrer chez moi une large gamme d'émotions, allant de l'effroi à la stupéfaction, en passant par la tristesse et l'abattement...

Joseph Vaughan a douze ans au début de l'histoire, qui commence avec la découverte d'une petite fille morte... ou plutôt, non: avec la mort prématurée de son père qui le laisse seul avec sa mère...
A partir de là, toute sa vie est jalonnée de la découverte plus que macabre de nouvelles fillettes... entre autres...
Dès son plus jeune âge, il est obsédé par ces meurtres, tous plus horribles les uns que les autres, et n'aura de cesse de découvrir leur auteur.

Véritablement, R.J. Ellory a un talent pour raconter des histoires: alors que, le moins que l'on puisse dire, nous avons ici affaire à un gros pavé, non seulement je ne me suis pas ennuyée une seconde mais, pour moi, la tension est vraiment montée crescendo jusqu'à l'épilogue, le début de l'apothéose étant pour moi le moment où... je n'ai pu m'empêcher d'écraser une larme dans le métro au moment où...

Paradoxalement, s'il s'agit bien sûr de ce qu'on peut qualifier un "roman noir" et si le sujet est glauque à souhait, Joseph a une force de vie incroyable qu'il a réussi à me communiquer: sa façon de toujours rebondir malgré les épreuves m'a fait du bien et, par réaction de survie sans doute, je referme ce livre ... pas si désespérée que ça!...
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Joseph Vaughan est écrivain. En 2005, à l'âge de 77 ans, il sort d'un silence de presque quarante ans à l'occasion de la parution de son roman « Les Anges gardiens ». Un roman comme un écho à celui qu'il a fait paraître en 1965 et qui s'intitulait « une douce foi dans les anges ».

A l'époque, il purgeait une peine de prison à perpétuité. Grâce à un ami qui a réussi à faire paraître ce roman autobiographique, la justice a ordonné la réouverture de son procès pour finalement l'innocenter et le faire sortir de prison. Treize ans sous les barreaux dans des conditions particulièrement dures qui l'auront marqué à jamais au fer rouge.

En fait, tout ce que je vous raconte, on ne l'apprend qu'à la toute fin de ce roman.

« Seul le silence » est un mix entre ses deux romans autobiographiques. le premier relate des faits sordides qui se sont produits entre 1939 et 1954, date à laquelle il sera condamné et incarcéré. le second relate des faits postérieurs à sa libération, en février 1967.

Car à sa libération, Joseph Vaughan va se transformer en justicier et n'aura de cesse de poursuivre l'auteur d'une trentaine d'assassinats courant de 1939 à 1969 et, par la même occasion le responsable de son incarcération et des treize années qu'il a passées sous les verrous.

Par un procédé littéraire assez original, R.J. Ellory entrecoupe la narration des faits qui se sont produits entre 1939 et 1954 par quelques lignes postérieures à 1969, c'est à dire postérieures au moment où Joseph Vaughan a démasqué le criminel.

Un bien bon roman que j'ai découvert grâce aux conseils avisés de Judith, alias Brooklyn-by-the-sea. Qu'elle en soit chaleureusement remerciée.
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Cela faisait plusieurs années qu'un de mes directeurs de recherche m'avait recommandé le presqu'homonyme de mon idole de longue date James Ellroy, R.J. Ellory, que les lecteurs peuvent parfois confondre en passant devant un rayon ou une vitrine de librairie! Pourtant, c'est très différent, et l'édition est aussi un indicateur du côté plus mainstream et grand public du second. Ça reste glauque, et j'étais très intrigué par le fait que cet écrivain anglais n'écrive que des polars qui ont lieu aux États-Unis. Mais on ne peut pas dire que j'ai été hyper séduit ou que j'y ai trouvé mon compte niveau écriture. En même temps, quand on lit Ellroy, Peace et Dantec pendant des années, qui façonnent la langue comme des sculpteurs à l'identité hyper marquée, on a du mal à revenir à une écriture qui laisse sceptique, avec des métaphores et des comparaisons qui font souvent hausser le sourcil, et l'introspection contre-productive d'un personnage-narrateur qui radote et se contredit...

L'intrigue, donc : On suit la vie de Joseph Vaughan, son enfance et jeunesse au fin fond de la Géorgie puis à New York, dans son face-à-face avec un tueur en série pédophile qui semble continuer à oeuvrer malgré les années et les décennies, et qui reste insaisissable... Il y a un récit secondaire en italique entre certains chapitres qui se place le jour où Joseph a enfin trouvé et tué ledit serial killer. le roman commence en 1939 lors de l'enfance de Joseph, et j'ai bien aimé le parallèle entre les grands événements historiques terribles que l'on connaît tous de la seconde guerre mondiale, et la confidentialité des horreurs de son patelin Augusta Falls. Mais cette première partie avec son enfance, adolescence et jeunesse en Géorgie est beaucoup trop longue et répétitive. La succession de meurtres à un rythme annuel finit par installer plus de lassitude que de suspense, surtout au vu de l'impotence de tous et principalement de Joseph, dont les méditations ne me séduisaient guère, encore une fois.

Habitué aux névroses bien particulières, tragiques et grandiloquentes des personnages d'Ellroy et de Peace portés tour à tour sur la mère, le père, la femme, l'homosexualité... J'ai moins été emballé par son obsession pour les anges (le roman s'appelle "A Quiet Belief in Angels" en anglais, le changement en français est incompréhensible vu l'importance du motif, surtout que Joseph est ensuite l'auteur d'un livre qu'il nomme ainsi...) et les épreuves qu'il traverse sans cesse. On est plus dans un sordide zolien que dans un grandiose hugolien, et c'est un peu un manichéisme chez moi que de déprécier lorsque ça penche plus du côté d'Emile que du grand Victor! Mais je reconnais l'efficacité de certains passages horribles que j'éviterai de spoiler ici, et qui ne laissent pas indifférent...

Tout au long de ma lecture, je n'ai cessé de me dire "ça vaut pas Dennis Lehane et David Peace..." Certes, on veut savoir comment ça va finir, mais on ne s'identifie jamais vraiment à 100% à Joseph, un peu trop perdu dans une contemplation mystique et dans ses décisions qui semblent parfois contredire ce qui a déjà été dit ou annoncé auparavant. L'intrigue a recours à un twist final auquel j'avais fini par penser mais assez tard, et j'aurais bien aimé en savoir plus sur les motivations du tueur. La fin est un peu rapide, au vu du rythme si lent du roman. Malgré ces critiques, ça restera quand même un bon souvenir avec le recul, trente ans de la vie d'un personnage traversés à ses côtés. J'ai davantage apprécié la deuxième partie du roman à New York, avec la vie mondaine fitzgeraldienne de Joseph en total contraste avec la solitude assourdissante d'une campagne hantée par un tueur fantôme et l'abattement général. Là encore, les bouleversements de la vie de Joseph restent marquants, et quelque chose me dit que le vécu d'Ellory n'est pas pour rien dans la réussite d'un certain épisode!

En somme, je suis mitigé. Avec les années, je suis devenu obsédé par le style, et mes auteurs préférés ont tous des identités littéraires très particulières, d'Hugo à Beckett, de Dantec à Peace pour le polar. Avec R.J. Ellory, peut-être est-ce dû à la traduction, je me sentais comme un chien qui se ronge la patte à défaut d'avoir un bon os, sur 600 pages! Et pourtant, le style simple et beau, qui transporte dans les nuages, ça existe : Agatha Christie. Là, il est lourd et inefficace... J'ai bien aimé l'histoire et je ne l'oublierai pas, mais elle ne vaut pas ce que j'avais imaginé au départ vu le pitch. Son côté réaliste et sa torpeur pourront séduire certains. Perso, je ne suis pas spécialement pressé de rouvrir un de ses autres romans, même si je pense retenter un jour... J'ai lu pire et j'ai lu mieux! Et puis tout est une question de goûts... À force de lire des auteurs extrêmes, on devient toujours plus difficile...
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Coup de coeur!
Je découvre l'auteur avec ce roman noir et j'aime vraiment beaucoup son écriture. Ce roman m'a touchée, tenue en haleine, bouleversée. Persuadée relativement "tôt" de l'identité du tueur, je ne m'étais pas trompée. Les personnages sont vrais, l'histoire si prenante qu'on a du mal à lâcher le livre.
Magnifique.
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Seul le silence est un polar et un bon , mais pas que. C'est aussi un roman particulièrement bien écrit, sur l'amitié, les rapports mère fils, l'enfance, l'amour, la passion, les rêves, sur la vie en somme.
C'est un roman noir, très noir qui fait partie de ceux qui laissent des traces.
L'histoire m'a entraînée jusqu'à la fin sans que je n'ai envie de refermer le livre. Je vais avoir du mal à quitter le personnage principal et à changer d'atmosphère.
Je n'avais jamais lu Ellory, c'est une très belle plume que j'ai hâte de retrouver dans ses autres romans.
Livre a lire assurément !
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Alors qu'il se trouve face à l'origine de son cauchemar, Joseph Vaughan retrace sa vie sous forme d'introspection.
Nous nous retrouvons ainsi à Augusta Falls en Géorgie, fin des années 30. Joseph, 12 ans alors, y vit seul avec sa mère quand il découvre le corps mutilé d'une petite fille. Ce n'est pas la première victime d'une longue série de crimes atroces et ce ne sera pas la dernière. Joseph culpabilise de se sentir si impuissant face à ces événements. L'écriture sera son refuge, ces meurtres seront la hantise de sa vie, où qu'il aille, quoiqu'il fasse.... jusqu'à ce fameux jour.

R.J Ellory a cette faculté à nous plonger dans l'âme des personnages, à ne faire qu'un avec eux. Les époques, les ambiances, le cadre nous semblent réels, familiers.
On ne ressort pas indemne d'une lecture de ses romans et Seul le silence n'échappe pas à la règle. Un pur roman noir.
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A Quiet Belief In Angels
Traduction : Fabrice Pointeau

Je vais sans doute en choquer plus d'un mais non, je n'ai pas du tout aimé. Pire : je ne comprends absolument pas l'engouement dont ce livre a été l'objet. Phénomène moutonnier sans doute et/ou orchestré par une certaine intelligentsia pseudo-parisienne qui prétend découvrir des flots d'étoiles là où il n'y a que vide interstellaire ...

"Seul le Silence" - pourquoi ce titre, au fait ? peut-être pour faire un peu moins gnangnan que l'original, c'est la seule explication que j'ai trouvée, désolée - est un roman aussi épais que bancal. Notez qu'il n'est pas exempt de bonnes idées - l'argument policier, la mesquinerie des petites bourgades - mais il faut de la puissance et de la rage pour faire monter ce genre de mayonnaise et ici, puissance et rage brillent par leur absence. A certains moments, Ellory, bien que perdu dans son histoire, en prend conscience et fait du surplace, alignant longueurs et redites pour meubler un peu. Mais rien n'y fait : c'est d'un mou, tout ça !!!!

Pas une seule fois je ne suis parvenue à m'intéresser au héros-narrateur, et pourtant, il a tout pour plaire, ce petit - un peu trop, je pense, ça en devient caricatural. Songez, il aime les livres et il écrit, il écrit même si bien que les jurés d'un concours de nouvelles à Atlanta (l'action se déroule en Géorgie, aux Etats-Unis) se demandent s'il c'est vraiment lui qui a rédigé l'histoire ayant retenue leur attention ; il a perdu son père de manière trop brutale, son institutrice (qui, plus tard, aura un enfant de lui) le traite comme un adulte, ses condisciples l'aiment bien mais le trouve un peu "bizarre", il a la tête toute remplie de cette guerre horrible qui embrase l'Europe à la fin des années trente (Ellory n'oublie pas la focalisation d'usage sur les juifs pas plus que, parvenu aux années cinquante, il n'oubliera l'allusion bien-pensante à la lutte pour les droits civiques), il veut protéger toutes les petites filles du coin, victimes potentielles du meurtrier qui rôde, etc, etc ...

C'est presque un saint, ce petit. Il existerait en chair et en os, qu'on se frotterait les yeux, persuadé de se trouver devant un mirage. C'est tout dire.

Mais à trop vouloir faire l'ange ...

Non, non, la sauce ne prend pas. Elle se voulait onctueuse, elle est fade. Elle aspirait à l'originalité, elle n'est que ramassis d'ingrédients piqués dans d'autres histoires, rassemblés tant bien que mal et maintenus ensemble, vaille que vaille, par le fil sanglant des meurtres de petites filles. Comme si ça ne suffisait pas, l'auteur en rajoute une couche en nous désignant un coupable si voyant qu'on n'y croit pas une seconde. Plus grave (peut-être) : dès le milieu du roman, le lecteur identifie le tueur, cela en raison de la grossièreté outrancière avec laquelle le romancier le fait manipuler, entre autres, le narrateur.

Je ne me prononcerai pas sur le style, n'ayant pas lu la version anglaise. Mais les personnages sont aussi lisses que des images. Ellory cherche bien à leur créer une complexité psychologique mais comme il ne conçoit pas la chose sans un recours, là encore, à des sentiments-types, le miracle reste en plan. Tous, du narrateur au dernier des figurants new-yorkais, demeurent aussi plats que des personnages sur un écran, ou alors, ce qui est pire, à l'état de stéréotypes. Quant aux motivations du tueur, inutile d'espérer les connaître un jour, je vous le dis tout de suite.

Dommage, l'idée de départ n'était pas mauvaise. Hélas ! il ne suffit pas de réunir un tueur en série pédophile, une petite ville bornée, un héros trop "héroïque" et tout un paquet de clichés pour faire un bon roman, polar ou non. R. J. Ellory nous le démontre avec brio - c'est bien le seul brio que je lui concède.
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Que j'aime cet auteur
Encore une histoire qui vous accroche , sacrément
Cette noirceur , la vie si difficile de Joseph Vaughan
Ca accroche , on est pris aux tripes
En dehors de la quête du meurtriers de ces petites filles il y a la vie de Joseph , si marquée , sans issue "heureuse "
En lisant cette histoire j'ai pensé à l'enfance compliquée de R.J. Ellory
Sans aucun doute une influence importante quand on se prend des coups si tôt dans la vie
L'intensité des personnages , la mère , l'institutrice , le shérif, Reilly Hawkins emmûré dans sa solitude .
Tout est évident , on sait que ces gens là existent réellement
Les bannis du bonheur , ceux qui n'ont que la solitude comme compagne
Et puis le Sud des Etats-Unis, la Géorgie .....l'ambiance
Des hommes , une terre , des mystères , des haines , des peurs
J'ai adoré ce voyage triste
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Que vous reste-t-il à perdre quand on vous a déjà tout pris ?

Rien... Joseph n'a plus rien à perdre il a effectivement tout perdu, ses parents, son enfance, son innocence et j'en passe.

C'est bien ce qui m'a le plus contrarié, tant de malheurs pour un seul homme? L'auteur n'y va pas de main morte. Mais à la fin... On comprend mieux.

C'est la plume de Ellory qui m'a prise, m'a tenue. Certains passages, je les relisais en boucle, tellement ils étaient beaux, les mots magnifiquement bien choisis.
L'intrigue en elle même, quand on est habitué aux romans policiers ou thriller, n'est pas exceptionnelle mais son écriture et son style captivent et au final je me suis bien faite avoir car j'etais tellement sûre que le tueur d'enfants était....

Eh bien non ! Ce n'était pas lui ! Donc chapeau Monsieur Ellory. Je pense continuer avec cet auteur.

Merci à vous, c'est par l'intermédiaire des 'babeliotes'' et leurs critiques que j'ai pris connaissance de ce magnifique livre.
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Ouh là, s'attaquer à ce roman c'est plonger dans la noirceur de l'âme humaine. Sa grande originalité est d'être centré sur un narrateur d'abord enfant, puis qui grandit, et est confronté à des disparitions répétées de petites filles, d'abord de son âge ou presque, puis en grandissant il s'acharne à vouloir les protéger. En même temps, on suit sa vie d'orphelin de père, avec une mère remarquablement intelligente, entourée de voisins aimants. Mais il reste obsédé par ce tueur en série, par la peur de perdre celles qu'il aime…
Roman noir psychologique, ce thriller est très original, vaguement angoissant, noir, et en même temps terriblement proche car on a l'impression de connaître intimement le narrateur. Enfin, souligner que c'est un britannique qui écrit sur les Etats-Unis, et qui en rend très bien l'ambiance, des petites villes à shérif, des exploitations familiales, des bar crades…
Vraiment un excellent roman, qui me donne envie de prolonger ma découverte de cet auteur !
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