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4,03

sur 3314 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un thriller… pourquoi pas ? Un roman noir et attachant… sans aucun doute. Néanmoins, ce ne sont pas tant l'intrigue et son dénouement qui m'auront marquée mais l'écriture puissante d'Ellory qui, dès les premières lignes, vous immerge lentement mais sûrement dans le paradoxe d'une mélancolie sourde et violente. Pour cette seule raison au moins, « Seul le silence » est un sacré coup de poing.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Un bon roman noir (et non pas un thriller) qui m'a laissé un sentiment mitigé tout de même. Un bon style, une histoire prenante dans laquelle on vit la descente aux enfers du héros tout au long de sa vie : l'omniprésence de la mort, la culpabilité, les peurs de l'enfance qui hantent ses jours et ses nuits et le sentiment de ne pouvoir échapper à un destin tragique font de ce roman une belle prouesse d'écriture...

Encore plus sombre, Seul le silence est un roman avant tout psychologique, un genre de thriller sans réel suspens ni enquête. Car l'enquête menée par Joseph Vaughan est principalement intérieure. Traumatisé par la Mort en général et celle de son père et des premières victimes en particulier, Joseph restera lié à une fatalité qui le hante depuis l'enfance. On est emporté par l'enchainement des événements. Les personnages sont plus ou moins passionnants, celui de Joseph est particulièrement recherché, fouillé. Un personnage qu'on suit durant plusieurs années, poursuivi par des tragédies qui le touchent directement et qui le dépassent. Et là on se dit mais pourquoi tant d'acharnement à faire de la vie de cet homme une succession d'évènements misérables et angoissants? Pourquoi teinter systématiquement de noir la moindre lueur d'espoir ?

Le temps qui passe, le passage à l'âge adulte, l'intégration et la différence sont des thèmes majeurs du roman, le tueur en série ne devenant au bout du compte qu'un prétexte. Démasquer le tueur devient une question de survie pour Joseph, et pour le lecteur, le cheminement deviendrait plus important que le dénouement. Celui-ci peut paraître un peu brutal, mais reste cohérent.

Cependant (nous y voilà), j'ai trouvé ce livre un peu trop long et l'absence de péripéties dignes de ce nom font de la lecture de ce roman un exercice pesant lorsque les derniers chapitres arrivent.

J'ai aussi trouvé fort dommage que le titre français n'ait pas été traduit du titre original « A Quiet Belief In Angels », qui est beaucoup plus significatif, beaucoup plus profond, car malgré toutes les rudes épreuves par lesquelles il a dû passer, Joseph n'a jamais perdu cette foi qu'il a en ces anges gardiens :

“Perhaps some of us will have learned enough to make a difference, to influence things for the better, to wait until the moment is right, and then act.
And despite appearances, despite all indications to the contrary, despite reticence for fear of what others might think, I still felt we all possessed this quiet belief.
A quiet belief in angels.”
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Cela faisait plusieurs années qu'un de mes directeurs de recherche m'avait recommandé le presqu'homonyme de mon idole de longue date James Ellroy, R.J. Ellory, que les lecteurs peuvent parfois confondre en passant devant un rayon ou une vitrine de librairie! Pourtant, c'est très différent, et l'édition est aussi un indicateur du côté plus mainstream et grand public du second. Ça reste glauque, et j'étais très intrigué par le fait que cet écrivain anglais n'écrive que des polars qui ont lieu aux États-Unis. Mais on ne peut pas dire que j'ai été hyper séduit ou que j'y ai trouvé mon compte niveau écriture. En même temps, quand on lit Ellroy, Peace et Dantec pendant des années, qui façonnent la langue comme des sculpteurs à l'identité hyper marquée, on a du mal à revenir à une écriture qui laisse sceptique, avec des métaphores et des comparaisons qui font souvent hausser le sourcil, et l'introspection contre-productive d'un personnage-narrateur qui radote et se contredit...

L'intrigue, donc : On suit la vie de Joseph Vaughan, son enfance et jeunesse au fin fond de la Géorgie puis à New York, dans son face-à-face avec un tueur en série pédophile qui semble continuer à oeuvrer malgré les années et les décennies, et qui reste insaisissable... Il y a un récit secondaire en italique entre certains chapitres qui se place le jour où Joseph a enfin trouvé et tué ledit serial killer. le roman commence en 1939 lors de l'enfance de Joseph, et j'ai bien aimé le parallèle entre les grands événements historiques terribles que l'on connaît tous de la seconde guerre mondiale, et la confidentialité des horreurs de son patelin Augusta Falls. Mais cette première partie avec son enfance, adolescence et jeunesse en Géorgie est beaucoup trop longue et répétitive. La succession de meurtres à un rythme annuel finit par installer plus de lassitude que de suspense, surtout au vu de l'impotence de tous et principalement de Joseph, dont les méditations ne me séduisaient guère, encore une fois.

Habitué aux névroses bien particulières, tragiques et grandiloquentes des personnages d'Ellroy et de Peace portés tour à tour sur la mère, le père, la femme, l'homosexualité... J'ai moins été emballé par son obsession pour les anges (le roman s'appelle "A Quiet Belief in Angels" en anglais, le changement en français est incompréhensible vu l'importance du motif, surtout que Joseph est ensuite l'auteur d'un livre qu'il nomme ainsi...) et les épreuves qu'il traverse sans cesse. On est plus dans un sordide zolien que dans un grandiose hugolien, et c'est un peu un manichéisme chez moi que de déprécier lorsque ça penche plus du côté d'Emile que du grand Victor! Mais je reconnais l'efficacité de certains passages horribles que j'éviterai de spoiler ici, et qui ne laissent pas indifférent...

Tout au long de ma lecture, je n'ai cessé de me dire "ça vaut pas Dennis Lehane et David Peace..." Certes, on veut savoir comment ça va finir, mais on ne s'identifie jamais vraiment à 100% à Joseph, un peu trop perdu dans une contemplation mystique et dans ses décisions qui semblent parfois contredire ce qui a déjà été dit ou annoncé auparavant. L'intrigue a recours à un twist final auquel j'avais fini par penser mais assez tard, et j'aurais bien aimé en savoir plus sur les motivations du tueur. La fin est un peu rapide, au vu du rythme si lent du roman. Malgré ces critiques, ça restera quand même un bon souvenir avec le recul, trente ans de la vie d'un personnage traversés à ses côtés. J'ai davantage apprécié la deuxième partie du roman à New York, avec la vie mondaine fitzgeraldienne de Joseph en total contraste avec la solitude assourdissante d'une campagne hantée par un tueur fantôme et l'abattement général. Là encore, les bouleversements de la vie de Joseph restent marquants, et quelque chose me dit que le vécu d'Ellory n'est pas pour rien dans la réussite d'un certain épisode!

En somme, je suis mitigé. Avec les années, je suis devenu obsédé par le style, et mes auteurs préférés ont tous des identités littéraires très particulières, d'Hugo à Beckett, de Dantec à Peace pour le polar. Avec R.J. Ellory, peut-être est-ce dû à la traduction, je me sentais comme un chien qui se ronge la patte à défaut d'avoir un bon os, sur 600 pages! Et pourtant, le style simple et beau, qui transporte dans les nuages, ça existe : Agatha Christie. Là, il est lourd et inefficace... J'ai bien aimé l'histoire et je ne l'oublierai pas, mais elle ne vaut pas ce que j'avais imaginé au départ vu le pitch. Son côté réaliste et sa torpeur pourront séduire certains. Perso, je ne suis pas spécialement pressé de rouvrir un de ses autres romans, même si je pense retenter un jour... J'ai lu pire et j'ai lu mieux! Et puis tout est une question de goûts... À force de lire des auteurs extrêmes, on devient toujours plus difficile...
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Alors qu'il se trouve face à l'origine de son cauchemar, Joseph Vaughan retrace sa vie sous forme d'introspection.
Nous nous retrouvons ainsi à Augusta Falls en Géorgie, fin des années 30. Joseph, 12 ans alors, y vit seul avec sa mère quand il découvre le corps mutilé d'une petite fille. Ce n'est pas la première victime d'une longue série de crimes atroces et ce ne sera pas la dernière. Joseph culpabilise de se sentir si impuissant face à ces événements. L'écriture sera son refuge, ces meurtres seront la hantise de sa vie, où qu'il aille, quoiqu'il fasse.... jusqu'à ce fameux jour.

R.J Ellory a cette faculté à nous plonger dans l'âme des personnages, à ne faire qu'un avec eux. Les époques, les ambiances, le cadre nous semblent réels, familiers.
On ne ressort pas indemne d'une lecture de ses romans et Seul le silence n'échappe pas à la règle. Un pur roman noir.
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J'avais fait la connaissance de R.J. Ellory avec son roman "Le jour où Kennedy n'est pas mort". A cette occasion, je m'étais prodigieusement ennuyée, mais le très grand nombre de critiques positives sur "Seul le silence", un de ses autres livres qui figurait dans ma PAL, m'ont convaincue de poursuivre sa découverte.

Si l'ennui n'a pas été aussi élevé que lors de ma lecture précédente de cet auteur, il m'a quand même tenu compagnie. Au lieu d'un thriller (ce que laissaient supposer les premiers chapitres), je constate rapidement qu'il s'agit plutôt d'un roman noir. Il se déroule sur une trentaine d'années et débute dans un petit bourg du sud des États-Unis, en 1939. Alors qu'en fond de scène, la seconde guerre mondiale éclate en Europe, la mort entre dans la vie du jeune narrateur, Joseph, alors âgé de 12 ans, en lui enlevant prématurément son père. Depuis ce jour, elle ne cessera de rôder autour de lui. Des meurtres atroces de fillettes sont commis d'abord dans son village, puis dans les comtés voisins. Traumatisé très tôt par l'enchaînement de ces faits non résolus, accusé par la rumeur, malgré un début de carrière en tant qu'écrivain à New-York, il n'aura de cesse toute sa vie de trouver le vrai coupable.

J'ai retrouvé ici ce que j'avais auparavant désapprouvé chez l'auteur. Écrit à la première personne, dans un style assez reconnaissable auquel on peut reprocher parfois un certain emballement, ce roman développe plus les errements psychologiques du héros que l'action à proprement parler. le lecteur a l'impression d'évoluer dans un monde peuplé de fantômes où seule, l'obsession de Joseph prend corps. Empêtrée dans cette longue introspection qui se déroule sur 600 pages, je n'ai ni retrouvé l'âme du sud de l'Amérique, ni ressenti l'évolution temporelle alors que l'histoire s'étale sur 30 ans. La fin (que j'avais pressentie) aurait pu être intéressante si elle avait été accompagnée d'explications sur le réel mobile du coupable. Dernier reproche : pourquoi commencer par un préambule qui dévoile une partie du dénouement ? Loin de l'emballement général, j'accorde un 11/20 à ce roman.

le fait d'avoir appris sur internet que l'auteur avait été accusé (et avait reconnu) d'avoir mis des avis élogieux, sous divers pseudos, sur ses propres livres sur Amazon en plus de descendre ceux de ses concurrents, me conforte dans mon ressenti.
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Pourquoi certains éditeurs s'acharnent à changer en français le titre d'un roman anglophone plutôt que de le traduire. Alors qu'il aurait fallu conserver « une douce foi dans les Anges », phrase qui fait sens dans le livre, nous avons droit à Seul le silence, qui n'apparaît qu'une fois dans le texte. A ce moment-là, pourquoi ne pas titrer « le soleil brille » ou « ce jour-là, il pleuvait » !

Pour le roman lui-même, j'avoue être, en partie, déçu. Je ne le recommande pas mais je ne le note pas mal. Ma déception vient du fait qu'il y a trop de longueurs et le personnage principal, Joseph Vaughan, subit un peu trop les coups du sort, ce qui ne sert pas forcément à enrichir l'intrigue. Dommage.

En effet, j'ai apprécié le mélange entre l'aspect thriller, qui vous tient parfois en haleine au point de vouloir découvrir l'assassin, et la volonté de l'auteur de donner du volume à son personnage, approfondissant la vie et le caractère de Joseph Vaughan.

Pourtant, un déséquilibre existe entre les deux forces de ce roman et des longueurs inutiles, relevées par ailleurs par d'autres Babeliotes. Bon, je le reconnais, je me suis quand même fait prendre jusqu'à la fin et j'ai échoué à trouver l'assassin. Bien joué !

Ainsi, c'est donc un avis personnel mitigé que je porte sur Seul le silence.
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Très jolie entame. Ce gars est un écrivain, de métier... Avec le souffle. Il m'a bien embarqué. Pas grand chose à critiquer n'est le dernier tiers, où les recettes commencent à devenir apparentes - mais je suis un chieur.
Et surtout la fin, qu'on voit venir assez vite : moi en tout cas. Je me suis donc dis en la lisant, qu'avec cette évidence qui arrivait, l'auteur trouverait un moyen, stylistique ou autre, pour aller un peu plus haut, ou plus loin, je ne sais...
Raté.
J'ai aussi les yeux plus gros que le ventre.
Du joli travail pour divertir, sans plus de prétention que cela j'imagine

D'autres extraits ci-dessous
Lien : https://filsdelapensee.ch/
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A mon grand regret, je ne partage pas l'engouement pour cet ouvrage! Malgré un style littéraire agréable et touchant, l'histoire paraît une peu "grosse" tant le destin s'acharne sur le héros... J'ai lu la fin entre les lignes et en resort lassé ....
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"Seul le Silence" est le 1er roman de R.J. Ellory que j'ai lu.
Un peu par hasard d'ailleurs; je l'ai acheté dans une libraire d'aéroport avant de partir en vacance il y a 3 ans. Au début j'avais mal lu le nom de l'auteur et je pensais que c'était un nouveau roman de James Ellroy; une fois mes yeux revenus en face de leur trou, je me suis dit que ce serait parfait pour un livre de vacance (plus jeune j'adorais lire des Agatha Christie en vacance): meurtre, policier, enquête, bref, pas de prise de tête. Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur et je m'attendais à un livre un peu passe-partout (rien à voir avec Fort Boyard) et bien que nenni mes enfants…
C'est une histoire sombre dont la trame se déroule en partie dans un village américain perdu au milieu de nulle part et là où je pensais trouver une écriture lisse, j'ai trouvé un écrivain de caractère avec une histoire certes pas des plus originales mais contée avec maîtrise. Je me suis donc trouvé beaucoup plus happé que prévu par le livre alors qu'une superbe plage s'offrait à moi et je suis rentré moins bronzé que prévu.
Je me souviens même m'être dit que ce serait un auteur à suivre et son parcours ne m'a pas donné tort; j'ai également lu l'excellent "Les Anonymes" et je me suis acheté "Vendetta" et "Les Anges de New York" qui vont, je vous l'avoue, bientôt y passer.
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ce roman me laisse perplexe!
tout d'abord dans quel genre le classer?
-thriller:non beaucoup trop lent , beaucoup trop intimiste et paradoxalement trop bien écrit
-un roman noir? peut être mais la quête du tueur en série me parait ici un simple prétexte permettant d'analyser la mauvaise fortune d'une destinée
-j'opterais pour un roman classique fortement inspire de steinbeck, Hemingway et surtout capote
ai je aimer ce livre? franchement, j'en sais rien.
je sais que j'ai largement préféré les livres des auteurs cites ci-dessus,que j'ai parcouru en diagonale certains passages vraiment rasant,que les calamités qui s'amoncellent sur le héros m'ont presque fait rire du fait de leur accumulation trop excessive.Par contre j'ai aime l'analyse très fine que fait l'auteur quand un enfant perd ses proches,le sentiment que l'on éprouve face à la folie qui habite une personne que l'on aime
bref :un livre à lire qui plaira ou non mais qui ne laisse pas indifférent
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