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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ici ce qui surprend c'est le style d'écriture . Ellroy prend un risque énorme avec ce style qui décontenance totalement le lecteur , et démontre de la maniére la plus éclatante le talent incroyable de cet auteur "fou" et génial . La prise de risque est telle que nombre ne suivront pas , la radicalité de l'oeuvre étant bien trop difficile à surmonter . A coté on peut trouver sans intéret l'enquéte en elle méme , comparativement au trés haut niveau des trois premiers opus de ce quatuor . Une oeuvre expérimentale , hélas sans lendemain , mais au moins Ellroy aura osé .
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Avec ce dernier opus, James Ellroy clôt son premier Quatuor de Los Angeles. Il revient à un récit à la première personne, comme dans le Dahlia Noir qui entame cette tétralogie et nous présente le point de vue du lieutenant des Moeurs, David Klein sur plusieurs enquêtes et la rivalité entre membres influents du LAPD.

Pour cette introspection dans les pensées du narrateur, l'auteur adopte ici un style dépouillé à l'extrême, haché, abrupt, lapidaire qui cadre parfaitement avec le rythme et l'ambiance de violence profonde du roman mais qui n'est pas toujours agréable ni facile à lire même si cette forme narrative est capable de provoquer une compréhension immédiate des choses en dehors de la logique d'une syntaxe plus classique.

Fidèle à lui-même, "le Dog" imbrique plusieurs intrigues qui se coupent et se recoupent, cambriolage chez un trafiquant de drogues arménien propriétaire de laveries, vol de fourrure dans un entrepôt, assassinat d'une famille apparemment sans histoire. Toutes ces affaires criminelles servent de toile de fond aux rivalités mortelles entre les Fédéraux et le LAPD et au sein même des différents services de police de la ville. A moins que cela soit l'inverse... car avec Ellroy, point n'est besoin de gangsters, les flics se suffisent à eux-mêmes pour mettre en place corruption, extorsions, chantages, trafics en tout genre, passages à tabac, meurtres et assassinats. Toutes ces exactions, doux euphémisme, sont le fond de commerce des forces de l'ordre de la Cité des Anges à la fin de ces années 50 où flotte un fort relent de racisme et de corruption généralisée.

Parmi les personnages de White Jazz, il n'y en a pas un pour apparaitre comme un héros positif aux valeurs morales établies et la rédemption finale de Klein parait bien entachée. Tout au long du roman, le lieutenant Klein, policier et avocat intelligent est montré comme un flic pourri et brutal qui n'hésite pas à faire supprimer son coéquipier et qui vend depuis longtemps ses talents de tueur à la pègre, ce qui lui a valu le surnom de "redresseur". le capitaine Dudley Smith reste le salopard intégral et raciste tel qu'on l'a connu dans le Grand Nulle Part et L.A. Confidential, avide de violence et de fric et Ed Huxley, le chef des Inspecteurs, qui poursuit son ascension, n'est plus l'homme probe et intègre apparu dans L.A. Confidential, dévoré par des ambitions politiques qui le poussent aux pires manigances. le reste des personnages est à l'avenant : politicards, flics ou truands, hommes ou femmes, ce sont tous des pervers sexuels, des drogués et des meurtriers. Tous sont capables des pires bassesses et compromissions pour quelques billets verts ou pour se faire élire conseiller municipal ou procureur général.

Nous sommes là au coeur d'un pessimisme foncièrement ancré chez Ellroy et cette plongée au plus profond des ténèbres humaines fait bien de James Ellroy un très grand maître du roman noir et de White Jazz une partition aux accents de bebop parfaitement maîtrisés.
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Il fallait que je sache la fin du Quatuor... Et que je lise ce roman si controversé pour son style et en tant que clôture moins grandiloquente de la tétralogie. Passé la deuxième page, je me suis fait au style, et s'en est suivi une plongée fascinante dans le courant de conscience fou de Dave Klein, flic archi-pourri qui ravit les fans d'Ellroy, avec toutes les composantes que ça implique : homme de main d'Hughes, de Cohen, vivant une attraction incestueuse... Dave Klein est au plus profond des abysses, et j'ai trouvé que pour un retour à la première personne, tellement perçu par certains comme une régression tant on a adopté la tripartition depuis le Grand Nulle Part, la conception du seul et unique personnage principal du roman était sacrément réussie. On prend plaisir à le voir exécuter ses basses besognes accompagnées des répliques les plus percutantes, on souffre avec lui, on planifie tout avec lui, on se fait piéger avec lui, on drague avec lui... Vraiment, on est engoncé dans sa tête, ça fonctionne super bien. Et on est impressionné par sa maîtrise des évènements, tant on en a vu d'autres tomber face à Los Angeles. Certes, il se fait plusieurs fois piéger (vers la page 320 de l'édition de poche, lorsque Dave est sous l'emprise de la drogue, c'est particulièrement génial sur le plan stylistique) mais il finit toujours par avoir le dessus! Et Dudley Smith, the ultimate motherfucker, le vilain que nous haïssons tous, qui nous terrifie dès qu'un "Mon gars." surgit de la prose, a enfin ce qu'il mérite!!! Vivement Perfidia (prochain roman d'Ellroy)!!

Le seul point négatif de White Jazz pour ma part, est dans l'intrigue principale, l'enquête sur le cambriolage des Kafesjian. C'est bien connu, les amateurs de roman policier/polar veulent du MEURTRE. le vol, le cambriolage... C'est moins grave, sur le plan moral, moins spectaculaire, on s'y intéresse moins, on se sent moins concerné. Et jusqu'à ce que la solution commence à germer, que la tempête d'incestes ne pleuve sur le roman, nous entraînant dans une guerre de familles digne de Roméo et Juliette (avec ses deux amants maudits, oui) et que des meurtres de boucher comme on les aime avec Ellroy n'aient lieu, et bien, on prend un immense pied à suivre les péripéties de Dave Klein, mais l'enquête ne nous intéresse pas.
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Difficile de trouver plus violent, plus noir, plus sanglant. le livre à nous dissuader d'aller à Los Angeles. C'est toujours avec plaisir malsain ou masochiste que j'entame un livre d'Ellroy, mais je trouve cet opus au sommet de la noirceur.
je n'ai pas lu toute la série, du coup j'ai eu du mal à suivre, aussi parce que l'écriture d'Ellroy est très enchevêtrée et hachée. C'est puissant, mais costaud à lire.
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Dernier roman de ce que l'on appelle communément le quatuor de Los Angeles, après le Dahlia Noir, le grand nulle part et L.A. Confidential, White Jazz met en scène le Lieutenant Dave Klein du LAPD qui, à l'automne 1958, passe d'une affaire sordide à l'autre, depuis un vol de fourrures jusqu'à un tueur en série de clochards, en passant par un cambriolage chez un trafiquant drogue, par ailleurs indicateur privilégié de la brigade des stupéfiants. N'oublions pas non plus les petits coups de main qu'il peut donner ici et là, notamment à Howard Hughes et Mickey Cohen.

Le Lieutenant Dave Klein est donc très occupé et n'a pas de temps à perdre dans la rédaction de rapports soignés. C'est pourquoi, quand il nous raconte son histoire, il le fait comme s'il le faisait de vive voix, entre deux portes, et deux missions dans les bas-fonds de Los Angeles. C'est pour rendre cet état d'esprit que James ELLROY donne à sa prose un style peu commun en littérature : le style télégraphique. Ce choix peut en effet surprendre, d'autant qu'il est bel et bien appliqué à l'intégralité du roman, à l'exception des coupures de journaux reprises ici et là, et qui viennent combler le déficit d'informations données par le narrateur. Force est pourtant de reconnaître que cela fonctionne, que cela convient parfaitement, tant au personnage qu'à l'ambiance générale du roman, et que cela ne nuit en rien à la fluidité de la narration. Bien au contraire, White Jazz est un récit incroyablement rythmé, comme sur un tempo soutenu d'un titre de bebop.

Pour le reste on retrouve les mêmes ingrédients que dans les précédents romans du quatuor. C'est une intrigue dans laquelle plusieurs affaires apparemment indépendantes sont finalement intimement liées. Ce sont les flics véreux, les truands, les prostitué(e)s, les politiciens corrompus et toute la lie de la société du Los Angeles de la fin des années cinquante, quand racisme, homophobie et anticommunisme primaire étaient la norme. le résultat est un roman noir à l'atmosphère particulièrement glauque dans lequel il serait vain de rechercher un quelconque optimisme.

Pour apprécier White Jazz, il faudra donc avant tout adhérer au style très particulier de la narration, celui-ci ne simplifiant pas la compréhension d'une intrigue complexe à la base. Mais en l'occurrence l'effort d'attention ne peut être que payant et permet de conclure le quatuor de Los Angeles de la meilleure des manières qui soit.
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Peut-être le plus radical des ouvrages de James Ellroy... Pas le plus abordable certainement, mais à mon sens le plus inventif au point de vu narratif.
Utilisant une quasi destructuration du langage, histoire et style littéraire se fondent l'un à l'autre.
L'expérience est restée sans lendemain, dommage car White Jazz est une réelle oeuvre d'écrivain.
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Le maitre du roman noir et une écriture incomparable.
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J'ai eu beaucoup de mal à "rentrer" dans ce polar mais ça valait le coup de s'accrocher! La faute au style adopté par Ellroy, une écriture à la première personne faite de phrases sans verbes ou sans contexte qui nous met dans la tête de David Klein, policier du LAPD à la fin des années 50 dans un contexte de flics pourris, de détraqués sexuels, de manoeuvres politiciennes, ...
Ce livre clôt magistralement le quatuor de Los Angeles.
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White jazz, dernier volet du quatuor de Los Angeles et suite quasi-directe de LA confidencial. Toujours excellent polar. Il faut quand même s'accrocher. La lecture d' Ellroy n'est pas facile ... Il propose de suivre les développements de la rivalité opposant Dudley Smith et ses désirs de "contention" du crime et d'Exley le "heros" du precedent volet, avec pour toile de fond la pègre de la cité des anges,Mickey Cohen en tête ainsi que les liens unissant le LAPD au trafic de drogues... Ellroy nous propose la descente aux enfers de flics se débattant entre leurs desirs de justice et leur propres crimes.
Un bijoux du roman noir a lire "à tête reposée" car pas si simple à aborder !!!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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