Bastien, jeune écolier d'une dizaine d'années, victime des moqueries de ses camarades, dérobe un jour un livre ancien chez un libraire, persuadé que le livre n'attend que lui. Pris de remords, il ne peut quand même pas le rapporter... aussi s'enferme-t-il dans le grenier de l'école afin de pouvoir lire tout son saoûl. Il découvre dès lors une histoire fantastique, impliquant un pays qui se meurt, rongé par le néant, et un jeune garçon désigné pour trouver la solution qui sauvera le pays. Inévitablement, le jeune Bastien, si mal dans sa peau, s'identifie au jeune Atréju, destiné à faire de grandes choses, et parti pour sauver son pays. Il s'y identifie d'autant mieux que, rapidement, l'intrigue offre de troublantes similitudes avec sa propre situation.
Le procédé de mise en abîme sert parfaitement le récit. Proposant de fréquents allers-et-retours entre la situation de Bastien, et celle d'Atréju, il permet de se laisser embarquer par l'histoire de ce dernier, tout en gardant un pied dans la réalité de Bastien. On suit donc avec entrain les aventures rocambolesques et pleines de poésie d'Atréju, qui ne doute de rien et fait découvrir son insolite monde.
Si l'on ajoute à cela la mise en page originale (qui différencie le récit se déroulant dans le monde réel de celui narrant les actions dans Fantasia), et les belles gravures qui ornent et illustrent les têtes de chapitre, par de délicats dessins en rapport avec le contenu, on comprendra que
L'Histoire sans fin est un beau livre, agréable à lire et à regarder. Mais ce qui m'a le plus plu, c'est le jeu autour de l'alphabet qui gouverne l'ensemble du roman.Chacun des 26 chapitres qui le composent est initié par une lettrine pleine page, et le premier mot commence toujours par la lettre concernée. Ce qui, bien entendu, a pu poser quelques problèmes de traduction, heureusement résolus.
Cela étant, il faut avouer que la seconde partie du roman est bien plus fastidieuse que la première. Bastien n'est pas un personnage très charismatique, et s'avère même assez agaçant par moments, alors qu'Atréju porte agréablement le récit. L'un et l'autre offrent, quoi qu'il en soit, un intéressant duo et font du roman un récit plaisant à lire, plein de magie et de poésie. Surtout, l'oeuvre de
Michael Ende offre un plaidoyer passionné et passionnant pour le droit à l'imagination, à la fantaisie, et un droit au rêve. Un livre qu'il faudrait lire plus souvent ces derniers temps !
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