«La boxe, ce n'est pas juste donner des coups de poing et en recevoir, c'est une discipline qui apprend le respect et le sacrifice. »
3 générations qui se racontent sous les yeux de ce jeune garçon, Davidu : Rosario «Le Néglia», le grand-père, Umbertino le grand oncle, bagarreur, bon vivant, amateur de prostituées, «Le Paladin», son père, un boxeur talentueux, décédé avant son combat pour le titre national et avant sa naissance, et enfin Davidu, ce jeune homme qui apprend au contact des hommes de sa famille mais aussi des femmes, Provvidenzia, la grand-mère, institutrice passionnée de latin, une femme bienveillante et Zina, sa mère. D'autres personnages gravitent autour de Davidu, Gerruso, un jeune garçon qui lui voue une fidélité sans faille, et puis la belle Nina, son amoureuse.
«Sur la Terre comme au ciel» est un très beau roman d'initiation, qui a toutefois un peu de mal à démarrer, et qui demande un peu de concentration;
Davide Enia, opérant d'incessants flashbacks, passant d'une époque à l'autre, parfois dans un même paragraphe. La lecture s'avère intense, pas toujours très fluide mais passionnante in fine. La boxe, les combats sont au premier plan de ce roman, les descriptions des combats sont superbes, on encaisse les coups, on accompagne ces hommes qui reçoivent en pleine face les mauvais coups que la vie parfois réserve, et on assiste avec beaucoup de plaisir aux victoires aussi, aux belles revanches sur la vie, et avec elles, la naissance de l'espoir.
Des passages assez drôles (de bonnes réparties de l'oncle, ou quand l'oncle encore raconte son stratagème pour fatiguer et faire perdre ses adversaires en louant les services de prostituées), des passages forts, durs et émouvants quand Rosario raconte à Davidu sa mobilisation en Afrique de 1942 à 1945, des passages violents quand l'auteur évoque notamment les attentats et les règlements de compte qui se jouent à Palerme, gangrenée par la Mafia, et les tragédies qui s'en suivent :
«Il y a la même atmosphère de misère que dans ma jeunesse. Mais en ce temps-là le monde entier était en guerre, alors que là le monde fait comme si de rien n'était, pendant qu'en ville on se tue entre frères. La Mafia a apporté le meurtre à l'intérieur des familles.»
Une belle histoire de famille, de transmission, d'amitié, d'amour, une belle leçon de vie, ne jamais renoncer à ses rêves, savoir se relever toujours peu importe la violence des coups du sort ou de poing. La fin est émouvante, les derniers mots sont inattendus, très beaux...oui, j'ai beaucoup aimé cette chute.
Beau premier roman, réussi, qui mérite d'être salué, à mon avis.
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