AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse (32)

Qu'il était étrange de penser que son absence n'aurait pas le moindre effet sur les choses de ce monde. Prouvant par là qu'elles n'étaient pas seulement des choses, pensa-t-elle, prouvant qu'elles étaient de l'esprit enveloppé d'une coque de substance, tout comme elle.
Commenter  J’apprécie          30
Tout ce qu’il savait de moi, c ‘était ce que je lui laissais savoir, et tout ce qu’il comprit de moi, c’était que j’étais du sel, non du sucre. Le sel, il vous en faut pour survivre. Le sucre, on peut le prendre ou le laisser.

(Livre de Poche, p.483)
Commenter  J’apprécie          130
"(...) ce fut cet esprit qui m'apprit que rire ou pleurer, c'était du pareil au même, et me donna la force de cracher au visage de la souffrance et d'aimer le monde dans la joie."
Commenter  J’apprécie          50
Elle grandit vite grâce aux coups qui la manquaient, et plus vite encore grâce à ceux qui ne la manquaient pas.
Commenter  J’apprécie          60
Les bisons disaient adieu à la terre et à tout ce qu'ils aimaient, dirent les vieux chefs et les vieux chasseurs quand des années eurent passé et qu'ils purent raconter ce qui leur fendait le coeur. Les bisons devinrent fous de douleur de voir la fin des choses et comme beaucoup d'entre nous, beaucoup aujourd'hui, ils ne se souciaient plus de vivre.
Commenter  J’apprécie          30
La grippe espagnole fut signalée dans les journaux, que l'on achetait désormais parce que six Anishinaabeg avaient rejoint la grande guerre des chimookomanag. Les journaux signalèrent que la maladie arpentait le monde entier et travaillait dur à faucher les jeunes, les vieux, les frêles et les robustes. Sans faire de distinction dans sa course impatiente. On espéra que, le temps d'atteindre la réserve, la maladie serait fatiguée,mais non, lorsqu'elle frappa, le mal sévit avec une jeune exubérance. Descendu sur les ailes des canards, dans les os des nuages, sur les chariots de la ville et dans les poches des vieux vêtements. Il vint dans la viande et sur la peau des pommes de terre. Il s'échappa des mains qu'agitaient les marchands en signe d'adieu, et fut saupoudré de langue en langue avec les hosties de la Communion déposées par les doigts du père Damien.
Commenter  J’apprécie          60
Les autres parurent indécis. Dans la langue ojibwé le mot n'existe pas dans le même sens - il y a l'amour par compassion, l'amour par bonté, l'amour qui est particulier aux situations ou au monde des pierres, qui sont vivantes et dénommées nos grands-mères. Il y a aussi l'amour mesquin et cupide que les Blancs appellent l'amour romantique. Cet amour du Christ, cet amour qui avait choisi Agnès et l'avait forcé à renoncer à sa nature de femme, avait forcé le père Damien à paraître sacrifier les plaisirs de la virilité, était impossible à définir en ojibwé.
Commenter  J’apprécie          100
Ils perdront toute la terre, bien entendu, faute d'avoir l'habitude de la posséder. C'est incroyable, mais cela n'a pas la moindre signification pour eux. Ils affirment à leur étrange façon , que la terre n'est que prêtée.
Commenter  J’apprécie          30
Quelque chose de nouveau était à l'oeuvre, elle le sentait, un bien-être intellectuel qu'elle n'avait encore jamais ressenti, un plaisir que lui procurait son intelligence qu'elle avait à moitié dissimulée ou déniée. Quand elle était Agnès, elle s'était toujours sentie trop inhibée pour interroger les hommes avec précision. Les questions des femmes aux hommes en soulèvent toujours d'autres d'une nature différente. Devenue homme, elle découvrait que le père Damien était libre d'approfondir toutes les questions avec calme et franchise.
Commenter  J’apprécie          40
Tout cela remonte à la conversion, mon père, une notion terriblement épineuse et une forme de destruction pétrie d'amour.
Commenter  J’apprécie          50






    Lecteurs (323) Voir plus




    {* *}