Une fois de plus et je pense que ce sera la dernière, la prose d'
Annie Ernaux m'indispose. Son style d'écriture ne me séduit vraiment pas. Des mots juxtaposés. Des listes d'idées jetées dans des phrases non construites. Mais c'est surtout le contenu que je ne parviens pas à apprécier. Ses récits autobiographiques mettent en lumière la fracture sociale qu'elle a vécu, les difficultés à naviguer entre le milieu rustre de ses parents et celui bourgeois qu'elle va peu à peu découvrir en réussissant très bien à l'école. le sujet est sociologiquement intéressant. Mais, étant moi même, issue d'un milieu modeste, avec des parents n'ayant pas pu faire d'études, ayant moi aussi connu cette fracture intellectuelle entre mon milieu d'origine et les connaissances que j'acquérais, je ne puis adhérer au mépris que cette autrice distille à l'égard de ses parents à longueur de pages! Car enfin, ils sont certes rudes, grossier dans le premier sens du terme, mais ce sont des gens besogneux, qui travaillent dur et qui lui permettent à elle, pauvre petite fille unique, pourrie, gâtée, d'avoir tout ce qu'elle veut: des friandises à profusion, tous les vêtements qui lui font envie. Si elle avait dû, comme moi, porter les vêtements des aînées par économie, partager ses parents avec plusieurs frères et soeurs, être privée de multiples chose parce mes parents n'en avaient pas les moyen, qu'aurait-elle donc écrit? le personnage de Denise m'est insupportable. Elle est méchante, hargneuse. Personne ne trouve grâce à ses yeux. Elle étouffe d'orgueil et d'égocentrisme. Je n'apprécie pas du tout.