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sur 1444 notes
« le temps devant moi se raccourcit. Il y aura forcément un dernier livre, comme il y a un dernier amant, un dernier printemps, mais aucun signe pour le savoir. »

Obsession récurrente d'Annie Ernaux : a-t-elle dit tout ce qu'elle avait à dire ? Écrit tout ce qu'elle avait à restituer ? Transmis à qui veut s'en saisir, ce qui pouvait aider ? Au fil de ses livres, les thématiques reviennent et se répondent, se complètent, des années plus tard.

Dans Mémoire de fille, la femme de 2014 se penche sur la fille de 58, jeune mono de colo le temps d'un été tant attendu, à S. dans l'Orne. Six semaines de cet été 58 où la France voit revenir le Général, tandis que la jeune Annie D. passe sa première nuit avec un homme.

Toujours loin - très loin - du simple récit autobiographique, c'est à une analyse du travail de mémoire, à une forme de décorporation temporelle que se livre l'auteure, pour aller, une ultime fois, sans concession, ni romance, au bout de l'exploration de la fille de 58, utilement complétée par celle de la fille de 59, devenue étudiante logée au box d'Ernemont.

Une nouvelle fois, la force de la fulgurance, de l'image et du ressenti a posteriori, mis au service du décryptage de la mémoire font mouche. Tout cela semble si simple, jusqu'à ce que l'on tente soi-même d'en reproduire le mécanisme. Grave erreur…

Sans en avoir le nom ni l'ambition, Mémoire de fille est une forme de préquel de Passion simple ou de L'Occupation, c'est-à-dire un complément utile à leur compréhension.

Et au passage, c'est un marqueur qui, comme l'arrivée de l'automne, me rapproche de la fin de ma relecture estivale complète de l'oeuvre d'Annie Ernaux.
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Annie Duchesne a 18 ans en 1958, l'année du retour du général De Gaulle et des événements d'Algérie. Une année où Annie a passé l'été comme monitrice de colo à S, dans l'Orne. L'été des premières fois pour cette enfant unique couvée par une mère surprotectrice. « Elle ne sait pas téléphoner, n'a jamais pris de douche ni de bain. Elle n'a aucune pratique d'autres milieux que le sien, populaire d'origine paysanne, catholique ».

Cet été-là, elle goûte pour la première fois à la liberté, loin de l'épicerie familiale d'Yvetot qu'elle n'avait jamais quittée. Première expérience professionnelle, première nuit avec un homme, première découverte de la sexualité, première désillusion amoureuse. Cataloguée « fille facile » par les autres moniteurs, elle devient l'objet de mépris et de dérision. L'année suivante, elle obtient le bac avec mention, entre à l'école normale, devient institutrice, se rend compte qu'elle n'est pas faite pour ce métier et en démissionne rapidement. Suivront un séjour au pair de six mois à Londres et une entrée à la fac…

Annie Ernaux est le seul auteur d'autofiction que j'apprécie. Sans doute parce qu'elle revendique le fait de ne pas écrire de la fiction : « Je ne construis pas un personnage de fiction, je déconstruis la fille que j'ai été ». Depuis toujours elle lie autobiographie, sociologie et regard historique sur la France de l'après guerre avec au coeur de sa réflexion le fameux « transfuge de classe », ce passage d'un milieu social à un autre. Un milieu d'origine auquel, quoi que l'on fasse, on n'échappe jamais tout à fait.

Ici, elle alterne le « je » d'aujourd'hui et le « elle » d'hier. Elle observe cette « fille de 58 » avec distance, sans jugement, sans explication, s'appliquant à restituer le plus fidèlement possible les sensations physiques et les questionnements d'une jeune fille de l'époque. Une jeune fille en construction, un peu perdue, dont elle va commencer à faire « un être littéraire, quelqu'un qui vit les choses comme si elle devaient être écrites un jour ».

L'écriture est sèche, dépouillée de métaphores ou de toute autre figure de style. La sincérité de la démarche se suffit à elle-même pour créer l'émotion et rendre fascinante cette introspection où se mélangent le temps, la vie, le chemin parcouru. Au final, Annie Ernaux parvient à « explorer le gouffre entre l'effarante réalité de ce qui arrive, au moment où ça arrive et l'étrange irréalité que revêt, des années après, ce qui est arrivé ». Pour comprendre comment celle qu'elle a été peut encore et toujours faire irruption dans celle qu'elle est aujourd'hui.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Quand, Causette avait demandé à Annie Ernaux, quels étaient ses projets en cours, elle avait répondu :
« Je travaille sur une matière, et cette matière, c'est la femme. L'entrée dans la sexualité, la découverte de l'homme. J'ai décidé d'explorer le gouffre de ma vie. ».

Elle avait également affirmé que ce texte était « celui qui manquait », et je veux bien le comprendre, car Mémoire de fille, c'est le récit de la fragilité de certaines femmes offrant leur corps à un homme qui bientôt les laissera effacées ou vides. On y lit la force du pouvoir masculin sur la quête idéalisée d'une jeune fille mal informée et grisée par son euphorie de vivre, pour la première fois, dans un groupe de garçons (et quels garçons !).

Reconnaissons, quand même, qu'elle est plutôt pitoyable de naïveté, puisque l'homme propose et « la jeune fille de 58 » se plie trop heureuse d'avoir été choisie.

Le personnage féminin est ainsi, par l'écriture, décortiqué dans sa part sombre d'entrée dans l'âge adulte.

Les meilleurs passages, selon moi, sont ceux dans lesquels Annie Ernaux nous montre la volonté d'exister d'Annie D. dans cette nouvelle fraternité, même si elle n'est faite que de dérision et de vulgarité. C'est l'ébriété communautaire merveilleuse pour celle qui vit recluse depuis dix-sept ans dans le commerce de ses parents et l'institution religieuse qui l'enseigne.

Personne n'avait prévu les garde-fous pour la jeune femme trop heureuse « d'être déliée des yeux de sa mère ».

Quelques mots sur le choc de deux classes sociales (la sienne et celle des autres animateurs de la colo) sont appréciables, mais un peu courts pour moi.

Reconnaissons à Annie Ernaux qu'il faut beaucoup de courage pour reprendre ces faits passés, et que de « les épuiser de mots » ainsi, c'est une "décomposition" de fille (à prendre dans les deux sens du terme) qu'elle nous offre là, et c'est plutôt pathétique.

Annie D/E ne se sent pas être « ce qu'ils disent qu'elle est et ne fait pas de lien avec l'image qu'ils lui font subir. » Ces hommes (et quelques femmes) ont dépersonnalisé Annie.

Le résultat est probant : Mémoire de fille, c'est donc le récit des faits et gestes, de la « conduite » (comme on disait à l'époque pour définir et classer les filles) d'une très jeune femme (entre 18 et 20 ans) au début des années soixante.

Le désir, l'obsession, l'aliénation, la naïveté, l'espoir, l'humiliation, le fantasme, le sexe de l'autre, l'amnésie morale, l'imagination qui s'affole ... font de ce texte autant d'émotions, si universellement traversées, par lesquelles Annie Emaux (se) passe au microscope pour comprendre cette fille-là.

Je ne suis pas certaine que Mémoire de fille fasse, contrairement à d'autres de ses ouvrages, beaucoup avancer la cause de femmes.

Annie Ernaux est une auteure qui a bouleversé mes lectures, il y a de çà pas mal d'années, parce que j'admirais sa capacité à rendre compte de ce qui l'avait traversée, de dissoudre le personnel de l'intime, à parler ouvertement des ruptures entre les classes sociales.

Pour moi, c'est moins palpable là, mais peut-être avec l'âge donne-t-elle, même si elle ne l'entend pas ainsi, davantage à son écriture une forme de résilience qu'avant. C'est en tout cas de cette manière que je l'ai ressenti.

Il m'a semblé que la matière choisie pour ce livre manquait d'humus, ou bien est-ce son style qui m'a déplu, car je l'ai trouvé moins épuré qu'autrefois, et moins délicat aussi.


Lien : http://justelire.fr/memoire-..
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Annie Ernaux décrit dans ce livre la période de vie qui va de l'été 1958 à l'été 1962. Quatre année capitales de sa vie. Elle a dix-huit ans au début du livre, pas encore la majorité à l'époque. Mais elle peut s'échapper, quitter le cocon familial, le temps d'un été d'abord, pour être monitrice dans une colonie. Elle va y vivre une histoire avec le moniteur-chef, une histoire qu'elle investit, mais qui ne constitue qu'un vague épisode peu intéressant pour son partenaire. Elle sera mise au ban du groupe, moquée, humiliée, et très vite abandonnée. Elle va pourtant vouloir revenir l'été suivant, mais sera refusée, jugée non conforme. Au retour de la colonie, elle quittera encore une fois le cadre familiale pour partir en internat, dans un lycée prestigieux, et va là aussi connaître des déconvenues. de la meilleure élève, elle passera à juste une bonne élève, parmi d'autres, et surtout sera confrontée à des filles issues de milieux bien plus favorisés que le sien. Cela la mènera à revoir à la baisse ses projets, et intégrer l'école normale pour devenir institutrice. Mais ce sera l'échec : elle se découvrira peu apte à enseigner aux enfants. le livre va se clore sur une note plus positive : la narratrice va s'autoriser à suivre son envie, et d'aller faire des études de lettres à l'université.

C'est une sorte de récit initiatique, la narratrice qui tente de s'émanciper de son milieu familiale, est confrontée au monde. Elle se découvre à la fois fille et de milieu populaire, les deux engendrant la dévalorisation et la honte. Annie Ernaux décrit sans rien édulcorer une initiation sexuelle que l'on qualifierait aujourd'hui tout au moins d'abus sexuel. Mais elle décrit aussi l'acceptation qui lui paraît toute naturelle de sa part de ce qui lui arrive. L'absence de questionnement de la violence qui lui est faite, et qui semble légitime à son partenaire, mais aussi à la société dans son ensemble, et qui par conséquent lui semble aussi légitime. de même que lui paraît dans l'ordre des choses son positionnement sur l'échelle social, et le champ des possibles réduit que ce positionnement implique. Tout est intériorisé, rien ne peut être questionné.

Le livre tente, de manière factuelle, à partir de photos, lettres etc de reconstruire, de retrouver, de la manière la plus précise les événements, sensations, le vécu. Sans juger en apparence, en fournissant au lecteur une sorte de matière brute. Et surtout sans pathos et victimisation : c'est au lecteur de juger. Comme toujours avec Annie Ernaux, sa démarche est aussi sociologique : ses souvenirs sont ceux d'une génération, son expérience singulière s'inscrit dans un contexte historique et sociologique. D'autres filles de sa génération ont peut-être été confronté à des événements proches, elles ont en tous les cas été immergées dans un environnement similaire, qui a forcément provoqué le même type de réactions, de ressentis, de souffrances. La jeune Annie Ernaux a été anorexique, le corps traduisait le traumatisme jamais exprimé, et il ne pouvait l'être que sous une forme culpabilisante dans le contexte dans lequel elle vivait. En tant que fille, elle était forcément coupable de ce qui lui arrivait, comme en tant que transfuge de classe. C'est le monde dans lequel ce genre de jugements étaient des vérités incontestables qu'elle met à nu. Son analyse est d'autant plus forte et incontestable qu'elle reste objective, factuelle, sans affect, sans auto-apitoiement. Cette approche lui permet de transcender des souvenirs personnels, d'en faire des généralités, de prendre parole non pas pour elle, mais pour toute une génération. Ne pas ressasser des souvenirs anecdotiques mais d'arriver à l'essence des choses.

Magistral.
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"L'été 1958 est nodal, il va décider de ma vie, comme une césure".

Le temps d'une lecture, j'ai voulu me glisser dans sa peau d'une fille. J'ai voulu ravir son coeur. J'ai voulu m'accaparer le mystère de l'amour au féminin.

J'ai voulu comprendre pourquoi le garçon que je suis a pu s'approprier, quand Elle aurait voulu partager. Pourquoi se donner sans être aimée a pu engendrer l'humiliation. J'ai voulu comprendre pourquoi les victoires dont j'aurai pu me glorifier le temps d'un jour ont pu générer autant d'opprobre. Pour toujours.

J'ai voulu connaître la blessure du coeur meurtri, celui qui a découvert la sexualité aux confins de l'interdit, dans la légèreté de l'empressement.

Alors, la beauté de l'émotion convoitée est devenue vulgarité.

L'empressement ne lui a donné d'autre alternative que de transformer l'espoir en humiliation.

J'ai voulu comprendre comment une éducation de petite fille a pu transformer l'expérience en faute. Comment de "pimbèche coincée", elle est devenue "putain sur les bords".

Mais aussi, le temps d'une lecture, j'ai voulu percevoir l'urgence de soulager un coeur. Comme une confession.

"Souvent, je suis traversée par la pensée que je pourrais mourir à la fin de mon livre. Je ne sais pas ce que cela signifie, la peur de la parution ou un sentiment d'accomplissement".

Avec Annie Ernaux j'ai fait un pas dans ma compréhension de l'amour au féminin.
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Dans ce roman autobiographique Annie Ernaux, près de 60 ans plus tard, revient sur une période marquante de sa vie, l'été 1958, celui de ses 18 ans.

Jeune fille couvée et surveillée par ses parents catholiques pratiquants, elle a reçu, une éducation stricte dans un collège tenu par des religieuses. A part un voyage à Lourdes effectué en famille, elle n'a jamais quitté la petite ville d'Yvetot.

Admise comme monitrice dans une colonie de vacances à l'aérium de S. dans l'Orne, le mois d'août 1958 est pour elle une perspective de liberté, d'émancipation loin de ses parents et d'expérimentation de la vie en communauté. Elle est naïve, empruntée, totalement ignorante et rêve de rencontrer le grand amour. A peine arrivée, elle va connaître sa première expérience sexuelle et se retrouver une nuit entière dans le lit du moniteur principal. Consentement ou relation forcée ? Les humiliations puis la honte éprouvée vont agir comme un traumatisme qui va la poursuivre pendant près de deux années.

Cette fille de 1958, Annie Ernaux a voulu l'oublier. "L'oublier vraiment, c'est-à-dire ne plus avoir envie d'écrire sur elle, son désir, sa folie, son idiotie et son orgueil, sa faim et son sang tari. Je n'y suis jamais parvenue." Ce n'est qu'en 2016, qu'elle va, poussée par une urgence angoissante, replonger dans ce passé douloureux et l'intellectualiser. Elle va faire un énorme effort de mémoire à partir de ses pensées et de ses souvenirs lointains, grâce aussi à des photos anciennes, quelques notes autobiographiques et lettres échangées avec des amies de l'époque.

Annie Ernaux nous offre un très beau texte, dans un style sobre, riche et élégant mais aussi très froid. Elle prend du recul pour raconter cet épisode de sa vie longtemps enfoui dans sa mémoire, sa première incursion dans le monde adulte. Elle précise d'ailleurs, que dans son récit, elle utilise le « je » pour l'écrivaine et le « elle » pour la fille de 1958, celle qui s'appelait encore Annie Duchesne.

Outre les récits intimistes de l'autrice, j'ai aimé me retrouver dans l'atmosphère des années 50, le mode de vie et les événements politiques. J'ai également apprécié les références culturelles marquantes de l'époque : artistes, chansons, films, livres clefs...

#Challenge illimité des Départements français en lectures (61 - Orne)
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Le grand combat de l'autofiction entre Angot, De Vigan et Ernaux se joue sur des styles très différents. Et chacun d'entre eux a de la poigne et un rendu saisissant. Moins brutale qu'Angot, Annie Ernaux dévoile sa vie de jeune fille, à travers une prose parfois glaciale d'ordinaire. Ordinaire d'une jeune fille de province oubliée qui croit forcément que la première fois avec un garçon est une histoire d'amour. Ordinaire de cette vie de fin des années 50 où les jugements font aussi mal qu'un dépucelage raté. Ordinaire de ces contrées et de ces classes sociales oubliées (Yvetot, une famille d'épiciers). Mais surtout ordinaire de l'absence d'ambition de toute une génération. Oui, l'autofiction permet de poser ces moments difficiles de la vie.
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Il était grand, il était beau
Il sentait bon le… mâle chaud
C'était le plus beau d'la colo
C'était lui le chef des monos…
C'est l'été 58 d'Annie Ernaux.
On les reconnaît, ces premiers moments de liberté hors de la famille, cette griserie de se sentir adulte, cette expérience de la première nuit blanche passée à refaire le monde en fumant...
Mais je ne suis pas sûre que les hommes nés dans ces années-là aient eu conscience de ce qu'était, pour les filles, la question de la virginité. Ou plutôt de sa "perte".
Avaient-ils tous une conscience exacte de ce qu'est le consentement ? Ce beau moniteur de colo qui emmène une Annie de 17 ans dans son lit, dès ce premier soir, se rend-il compte qu'elle est d'accord pour l'y accompagner, mais pas pour être traitée comme un morceau de viande ?
Elle fait de la peine cette naïveté, cette innocence des filles dans les années 50-60, élevées dans les "bons principes" (ouh là, la virginité, grosse affaire) mais éduquées à plaire à la gent masculine.
Cela brise le coeur de voir comment, plus de 50 ans après, Ernaux se refuse encore à appeler "viol" cette relation sexuelle contrainte, comment elle a préféré se croire amoureuse de ce type odieux plutôt que d'écouter ses émotions et son corps.
Et comme énormément de filles, c'est son corps qui va lui parler, au travers des troubles alimentaires qui ont rythmé sa vie d'étudiante dans les années qui ont suivi.
Témoignage, récit, roman, peu importe de quel mot on nomme ces pages bouleversantes, Annie Ernaux éclaire comme personne les mentalités féminines forgées par des milliers d'injonctions, injonctions qui commencent à peine à être remises en question.
Challenge Nobel
Challenge Solidaire 2023
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J'avais envie de découvrir cette autrice depuis plusieurs années. le thème d'un club de lecture m'a encouragée à emprunter "Mémoires de fille". Malheureusement, je n'ai pas réussi à dépasser les 50 pages... Trop vite lassée par le récit de cette jeune fille de 18 ans perdant sa virginité dans une colonie de vacances. Peut-être que son témoignage est à la fois trop éloigné et trop proche de mon expérience ? J'ai apprécié les aller-retour entre les faits et les sentiments de l'autrice, plus de 40 ans plus tard, son recul, sa vision adulte de ces scènes d'adolescence, mais cela n'a pas suffit à retenir mon intérêt. Je tenterai de rencontrer Annie Ernaux au détour d'un autre ouvrage car je salue sa maîtrise des mots.
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« (...) il n'y a qu'une chose qui compte pour moi, saisir la vie, le temps, comprendre et jouir. Est-ce la plus grande vérité de ce récit? »
Annie Ernaux trace un portrait de la jeune fille de dix-huit ans qu'elle était, à l'été 1958, partie d'Yvetot près de Rouen pour occuper un poste de monitrice dans un camp de vacances dans le département de l'Orne. Un départ souhaité pour s'affranchir des parents et vivre enfin une vie de femme pleine et entière.
D'une prose remarquable, ce récit m'a vivement émue, autant par son propos touchant la féminitude universelle que par son ton empreint de finesse et d'élégance.
J'ai connu Annie Ernaux par son roman Une femme, lu il y fort longtemps, et Mémoire de fille me l'a fait redécouvrir avec grand bonheur.
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