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3,72

sur 1417 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Je n'irais pas par quatre chemins, ma première rencontre avec l'auteure s'est révélée être un flop. J'étais pourtant bien disposée, au départ, pour me replonger dans l'atmosphère de la fin des années 50 et entendre l'histoire de cette jeune fille de l'époque.
Sauf que, finalement, l'histoire en question aurait pu amplement se résumer en quatre ou cinq pages. le reste n'étant qu'un questionnement égotiste qui ne sied qu'à un journal intime mais ne présente pas d'intérêt à être diffusé publiquement.

Pour ce qui est de cet effet de style consistant à employer tantôt le "je", tantôt "Annie D.", tantôt "la fille", pour parler de sa seule personne, je n'ai pas trouvé que cela apportait un plus à l'écriture, sinon un certain agacement pour la lectrice que j'étais de son roman.

Sur la 4ème de couverture, on peut lire : "Annie Ernaux replonge dans l'été 1958, celui de sa première nuit avec un homme. Nuit dont l'onde de choc s'est propagée violemment dans son corps et sur son existence durant deux années."
Sachant à présent de quoi il en retourne - et tout en admettant que je ne suis pas d'un romantisme exacerbé -, je cherche encore les raisons du "traumatisme" annoncé.
Que l'on soit fille ou garçon, rares sont ceux d'entre nous qui peuvent se remémorer leur première fois comme s'apparentant à un feu d'artifice. On est gauches, empotés, intimidés, on se connait peu soi-même et pas du tout l'autre. Et si cela reste pour tous un moment inoubliable, nous avons pour la plupart, la bienveillante sagesse d'y repenser avec une certaine indulgence et un amusement attendri. Vraiment pas de quoi en faire une opérette ou un drame.

Quant aux comportements stupides, aux réactions inadaptées, à tous les loupés, de notre adolescence, lequel d'entre-nous, devenu adulte ne s'est-il pas dit : "Bon sang ! Qu'est-ce que j'ai été nul !". Toujours pas de quoi en faire une thèse, non plus. C'est l'apprentissage de la vie et de notre relation aux autres. Rien de plus.
Et, sur ce point, je ne vous cache pas que, aujourd'hui, encore et toujours, je me mettrais des baffes quand je me surprends parfois à réagir aussi connement que si j'avais encore quinze ans.

Dans sa Mémoire de Fille, Annie Ernaux se reproche, entre autres, son orgueil de l'époque. De mon point de vue, c'est en le publiant, qu'elle a véritablement fait preuve d'orgueil.
Petite introspection et grand délayage qui n'offre d'intérêt que pour la personne concernée, soit Annie Ernaux, dont je lirais sans doute un autre ouvrage plus tard afin de ne pas rester sur cette première mauvaise impression.
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Un chien qui tourne en rond en essayant d'attraper sa queue. Voilà l'image singulière qui me vient spontanément à l'esprit lorsque je referme ce livre, à la fin de ma lecture.

Je n'ai pas choisi ce livre. Personnellement, je m'en serai bien passé. Mais je fais partie d'un groupe de lecture dont le choix s'est porté sur ce titre et cette auteure.
J'avais lu d'autres récits d'Annie Ernaux (La place et L'autre fille), toujours centrés sur elle-même et que je n'avais pas appréciés. Je n'aime pas les gens qui se regardent se regarder. Je n'aime pas les gens narcissiques. Je regrette d'avoir eu à payer cette consultation, j'aurais préféré que ce soit elle qui me paie pour avoir abusé de mon temps, j'aurais trouvé ça beaucoup plus rationnel et méritant. Une autre chose encore que je n'aime pas dans ce genre d'écrits, ce sont les règlements de compte sur fond de papier, en faisant semblant d'utiliser les initiales de personnes ou de lieux pour maintenir un hypocrite anonymat.

Dans ce livre, l'auteure s'arrête sur la jeune fille qu'elle était en 1958 et de son premier rapport sexuel. De cette introspection, je n'ai apprécié que l'analyse de la vie quotidienne des jeunes des années cinquante et soixante, et surtout celle des filles, avec l'émancipation féminine en marche et sa difficile mise en place. Une analyse qui replace la femme, celle d'aujourd'hui n'en est pas exclue, dans ses attentes, ses désirs et ses désillusions quant à la sexualité et la condition féminine.

D'aucuns disent que son écriture est sublime et que Marcel Proust n'a qu'à bien se tenir. Moi, ça me fait doucement rigoler, ce genre de propos. Des Marcel Proust, j'en connais plein. J'entends par là des personnes qui aiment parler d'elles. Elle écrit bien certes et se lit facilement. D'autant plus facilement qu'elle ne parle que d'elle donc ça devient ronronnant, surtout lorsqu'elle nous livre ses investigations sur Internet pour retrouver ses copains d'avant...
D'autres disent que ce livre est le chaînon manquant de sa biographie et de la compréhension de son auteure. Pourquoi donc freiner ainsi Annie Ernaux ? Elle ne nous a pas encore parlé de la jeune femme de 1969 (année érotique), ni de celle des années 80 (femme jusqu'au bout des seins), etc. Et surtout, moi, j'aimerais qu'elle nous parle de la centenaire qu'elle sera en 2040. Qu'elle fasse preuve, pour une fois, d'imagination pour nous annoncer l'avenir et terminer de ressasser le passé. Mais je gage que la critique qualifiera ce livre de celui de la maturité !

J'assume mes choix et mes non-choix. de toute façon, il y a tant de nouveautés à lire chaque année que je peux faire l'impasse, et sans me priver, sur ceux d'Annie Ernaux.

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Il y a toujours un peu de gêne pour le lecteur dans ces livres très introspectifs, comme ceux d'Annie Ernaux ou de Christine Angot par exemple, qui cherchent une vérité, une explication dans un événement vécu.
Malgré cette gêne, j'avais beaucoup aimé les autres récits d'Annie Ernaux, mais je n'ai pas compris le sens de celui-ci.
Annie Ernaux, qu'elle va nommer "la fille" au lieu de "je" parce qu'elle ne se retrouve pas en elle, revient sur une période de sa vie qui l'a fortement marquée sans avoir jusqu'ici réussi à l'écrire.
A 19 ans, elle quitte pour la première fois ses parents, dont une mère omniprésente lui laissant peu de liberté, pour être monitrice dans une colonie de vacances. Très vite, le moniteur-chef, beau gosse, lui saute dessus, l'embrasse plutôt brutalement, essaie de coucher avec elle mais n'y arrive pas donc lui demande - ou plutôt la force - à lui faire une fellation.
Le lendemain, il fait comme si rien ne s'était passé mais elle, n'étant pas sûre d'avoir été déflorée, s'en vante quand même à sa co-turne et bientôt tout le monde est au courant. A partir de là, d'autre moniteurs s'intéressent à elle, cataloguée "fille facile". Elle parle de honte, la honte qu'elle a, ou qu'elle refuse d'avoir.
Mais surtout, ce qui est surprenant mais sans doute lié à l'époque - les années 50 - , Annie tombe amoureuse de cet homme qui a juste eu envie de baiser et qui s'en est pris à la première ingénue venue pour tirer son coup. Aujourd'hui, on pourrait presque parler de viol, mais elle, malgré la brutalité de la relation, fait une fixation sur lui, s'imagine qu'ils sont liés, qu'une romance commence. Une année durant, elle sera obsédée par cette histoire qu'elle s'imagine, se sentant différente des autres parce qu'elle a accédé au sexe, fière de ne plus être vierge, devenue femme, supérieure aux autres filles qu'elle fréquente.
Ce qui me dérange ici, ce n'est pas tant cette naïveté et cette fierté liées éventuellement à ses 19 ans à l'époque, mais c'est que quarante ans plus tard, l'autrice en est encore à considérer cette relation, le fait qu'elle ait eu une relation sexuelle à cet âge, de cette manière, hors mariage, comme un acte rebelle qui la place hors de la norme, qui la rend différente, délinquante? (elle a aussi volé des bonbons quand elle a eu sa période de boulimie).
Comme d'autres lectrices, j'ai attendu que le moment vraiment subversif arrive pour comprendre l'importance que les années 58-59 ont eu pour elle, et ... je n'ai pas vraiment saisi. J'ai trouvé ce récit pitoyable, tout comme cette relation avec le moniteur-chef, mais j'ai surtout vraiment détesté cette fille... pitoyable aussi. Et tout en décrivant avec lucidité et introspection cette période de sa vie, Annie Ernaux ne remet pas en question, ne prend aucune distance avec ses sentiments de l'époque, les revivant de plein fouet sans un regard mature. Je ne sais pas quel sentiment elle a pu éprouver quand elle a fini d'écrire. Je n'ai pas vu l'intérêt de cette publication.
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L'histoire est un peu inintéressante .
Les 1eres fois ne sont jamais ce que l'on avait imaginé !
Tout le monde le sait et on passe à autre chose.
Donc rien de bien nouveau dans ce roman.
Je n'ai pas non plus aimé l'écriture.
Bref, ce livre ne restera pas dans ma mémoire de fille.
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Encore une autofiction d'Annie Ernaux qui écrit plus ou moins la même chose depuis ses débuts. J'ai peine à comprendre l'icone des lettres qu'elle est devenue.
Ici, elle revient sur l'été 1958, l'été de ses 18 ans au cours duquel elle perdit sa virginité durant une nuit marquée par la violence suivie d'attente, d'aliénation amoureuse, de honte et de troubles psychologiques durant deux ans.
Le récit n'est pas dénué d'intérêt pour son aspect sociologique, son travail sur la mémoire, sur la difficulté pour une vieille dame d'entrer dans la peau de la jeune fille qu'elle a été mais je trouve l'oeuvre d'Annie Ernaux répétitive et surévaluée.
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Ah, Annie Ernaux, je la connais bien puisque mon mémoire était en partie sur l'un de ses livres, « L'événement ».

Comme me le disait récemment une connaissance, on retrouve toujours des petites touches de la personnalité de l'écrivain dans un roman. Ernaux ne s'embarrasse pas de « petites touches », elle écrit sur elle-même. Exclusivement. Et honnêtement, ce narcissisme littéraire commence à me déplaire.

J'avais aimé ses « Armoires vides », portrait du déracinement social et culturel d'une fille de commerçants admise au sein de la bourgeoisie grâce à une bourse d'études.
J'avais admiré « L'événement », témoignage glaçant d'un avortement clandestin dans les années 60.
J'avais qualifié son écriture de « poisseuse » à l'époque où j'ai écrit mon mémoire : cela peut sembler péjoratif à première vue, mais cela lui donne une identité, une signature que j'admire.

Pourtant, sa « mémoire de fille » m'a indifférée. C'est redondant. Ses romans semblent toujours tourner autour du corps féminin, du désir et de la honte, ainsi que du fossé sociologique entre elle et le reste du monde... Ce récit n'apporte rien de nouveau à son oeuvre, si ce n'est raconter quelques années de plus de sa vie.
J'ai décidément bien du mal à trouver mon coup de coeur de l'été !

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Grosse déception.
Autant "La femme gelée" fait preuve d'une lucidité qui s'insinue dans les moindres détails de la vie, autant ici j'ai été surprise par cet aveuglement qui consiste à confondre désir de se voir désirée par les hommes et désir des hommes. En effet ce n'est pas le corps de "cette fille" qui la pousse vers le sexe masculin, c'est sa tête, et les déterminations qui la guident me semblent insuffisamment explorées. Qu'Ernaux ait voulu éviter l'illusion rétrospective qui consiste à juger du passé à la lumière de nos représentation actuelles je peux le comprendre, mais dans ce cas il faudrait fouiller, explorer les représentations du passé, or elles sont à peine effleurées. L'ambiguïté de ce que la narratrice désigne par le terme de "désir" permet en définitive comme elle le dit elle-même de "glorifier" une attitude qui pourtant ne s'y prête pas. Bref, ce récit me paraît manquer de lucidité, ou plutôt de sincérité. Comme si l'orgueil qui caractérise la jeune fille de 1958 était toujours aux commandes...
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On a bien du mal à s'intéresser à la jeunesse d'Annie Ernaux. Il ne se passe pas grand chose. Toute une vie à écrire sur soi et à la difficulté d'écrire sur soi, cela fait vraiment peu. de livre en livre courts, peu de choses à retenir. Elle restera pour moi, l'écrivain de deux livres: "passion simple" et "se perdre" et puis c'est tout.
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Heureusement que ce n'est pas ma première rencontre avec Annie Ernaux car ce n'est pas mon livre préféré. J'ai eu l'impression de tourner en rond de celui-ci. D'attendre quelque chose mais qui n'arrive jamais. Elle a l'habitude de revenir sur sa vie, son enfance, un épisode particulier et c'est encore le cas cette fois mais ça m'a laissé un peu sur ma faim. Ce n'est pas grave, j'ai aimé beaucoup de ses livres dons tant pis pour celui-ci qui m'a profondément ennuyé. L'idée était intéressante, car cette question de la première fois taraude l'esprit des garçons et des filles. Personne ne peut y échapper à un moment de sa vie. En tant que fille nous pouvons nous retrouver dans ses questions, sa réflexion et son analyse.
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"Mémoire de fille" d'Annie Ernaux est le récit autobiographique d'une jeune fille en 1958.La narration est assez austère et distante , froide et fragmentaire. Cependant, Annie Ernaux offre une réflexion sur la mémoire, la sexualité des années 60 mais qui peut être encore d'actualité et le passage du temps, ce qui en fait une lecture intéressante pour ceux qui apprécient une exploration introspective.

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