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3,25

sur 110 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un petit résumé…

En quelques mots, c'est l'histoire d'une femme se prénommant Anna. Celle-ci vit une petite vie tranquille (enfin c'est ce que tout le monde pense) en Suisse avec son mari Bruno et ses enfants Victor, Charles et Polly Jean. Anna en a assez de cette vie monotone, Anna en a assez de repenser à sa vie passée en Amérique, Anna en a assez de ne pas avoir d'amis Suisse…. Anna est désespérée. C'est pourquoi, tout au long de ce roman, notre femme au foyer va être tiraillée par de nombreux dilemmes. Et n'aura donc comme seul échappatoire que le désir lié à ses aventures sexuelles.

Quel choix faire lorsque l'on est partagé entre devoirs familiaux et désirs ? Les secrets peuvent-ils être cachés à jamais ?

Et petit à petit sa vie deviendra comme un tourbillon, comme une tornade dans laquelle elle ne pourra sortir, dans laquelle elle sera comme prisonnière, prise au piège de ses propres actes… Actes qui ne sont pas sans conséquences et ennuis….



Mon avis…

Il ne faut pas voir ce roman comme un roman racontant les aventures et désirs d'Anna avec ses amants mais comme le roman d'une vie.

J'ai apprécié cette lecture pour son côté « histoire », frontière entre désirs et devoirs, mais aussi pour toutes les réflexions qui y sont juchées, notamment lors de ses rendez-vous avec la psychiatre. Quelles sont les différences entre la honte et la culpabilité ou encore entre le besoin et de désir ?

Le personnage d'Anna est attachant. J'ai eu envie d'aider cette femme, de l'aiguiller et j'ai aussi eu de la pitié pour elle. C'est alors bien une Madame Bovary moderne avec une petite touche d'Anna Karénine que j'ai suivi tout au long de cette lecture.

L'écriture est franche, droite mais aussi sensible. Celle-ci nous transmet différents sentiments liés à la sensualité, la honte, la peur, la tristesse… On a l'impression de se retrouver à côté d'Anna, on est comme spectateur lors de cette lecture.

J'ai donc ouvert ce roman perplexe ne sachant à quoi m'attendre réellement. Je l'ai refermée perplexe, réfléchissant aux impacts de nos désirs dans nos vies, mais aussi ravie d'avoir pu lire ce roman !

Lien : http://voldelivre.canalblog...
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Anna Benz âgée de trente-sept ans et d'origine américaine vit en Suisse depuis presque dix ans dans une banlieue de Zurich. Mariée à Bruno un banquier, et mère de trois enfants, sa vie est matériellement confortable. Sa belle-mère habite près de chez eux et elle garde volontiers ses petits-enfants même si elle est toujours distante avec sa belle-fille. Anna ne parle pas le suisse allemand, ne conduit pas et ne travaille pas et a un périmètre de vie restreint. Elle ne s'est toujours pas intégrée et se sent seule. Poussée par son mari à consulter un médecin, elle débute alors une psychanalyse et s'inscrit à des cours d'allemand. La jeune femme esquive à chaque fois les questions de sa psy pour ne pas lui avouer la vérité : elle trompe son ennui en ayant des amants.
Nous y voilà, pourrait-on dire, égoïste, capricieuse, libertaire (et j'en passe). Si quelquefois, Anna pense à rompre avec Archie (rencontré aux cours d'allemand), elle chasse très vite cette idée sans aucune culpabilité.
Engluée dans sa vie, ses escapades sexuelles lui permettent de s'évader de la monotonie. Jusqu'à ce qu'un drame se produise.

Les séances chez la psy, les cours de langue jalonnent tout le roman où les pensées d'Anna renforcent le malaise palpable. La psychologie tient une place très importante dans ce roman sur la quête d'identité, la souffrance, l'isolement et l'incapacité à être heureuse.
Le comportement et/ou la passivité d'Anna tout comme la sensation de ne pas cerner vraiment les autres personnages pourront agacer certains.

Jill Alexander Essbaum réussit à nous faire ressentir le désespoir qu'Anna entretient et qui la ronge.
Un premier roman très troublant, intelligent et magnétique, servi par une belle écriture sans aucune concession ( à noter le très bon travail de traduction) que j'ai vraiment beaucoup aimé !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Je tiens à remercier les éditions Albin Michel et Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une édition spéciale de Masse critique.

Nous découvrons ici l'univers de notre héroïne, Anna, américaine expatriée en Suisse dans la région de Zürich. Mariée, trois enfants, elle est femme au foyer et semble mener une vie qui l'ennuie à mourir. Elle se lance dans l'apprentissage de la langue allemande grâce à des cours pour adultes, afin de s'ouvrir davantage aux autres. Car Anna est solitaire. Elle a l'impression de passer à côté de sa vie, sa psychiatre lui reproche sa passivité sans limite. Son mari, Bruno, ne semble pas lui prêter grand intérêt. Elle a très peu d'amis.

Alors pour se donner l'impression d'exister, Anna se met à collectionner les amants. Archie, un autre élève du cours d'allemand, Stephen, un passant rencontré dans la rue... et d'autres encore. Anna semble avoir beaucoup de charme, elle séduit les hommes. Et puisqu'on lui propose d'aller plus loin, elle dit oui. Toutes ces rencontres auront de lourdes conséquences sur la vie d'Anna.
C'est cette histoire que nous découvrons : celle d'une femme au foyer qui dit oui aux aventures, qui prend beaucoup de temps pour elle et pour son plaisir sexuel (qui lui donne enfin l'impression d'exister), et les conséquences de ses relations sur sa vie de femme et sa vie de mère.

J'ai mis un petit peu de temps à m'habituer au découpage du récit. Je le lisais au départ de façon linéaire et trouvait que l'on passait d'une anecdote à l'autre sans véritable lien. Au fil de ma lecture, j'ai compris que l'on suivait le quotidien de la vie d'Anna en même temps que sa thérapie avec le docteur Messerli et que l'on découvrait simultanément des épisodes de sa vie passée, notamment à travers ses différentes relations extraconjugales. Une fois le rythme pris, la lecture est agréable. J'avoue avoir toutefois éprouvé un peu d'ennui à la lecture des analyses du Dr Messerli.

Ce roman nous offre une belle description du mode de vie des Suisses. J'ai apprécié le regard d'Anna sur les habitants du pays, sur leur mode de vie, leur caractère, leurs habitudes.

La critique du Publishers Weekly publiée en quatrième de couverture m'avait fortement intriguée, comparant ce roman de Essbaum à Anna Karénine et à Madame Bovary. Je m'attendais à une part de romantisme mais il n'en est rien. le point commun, à mon sens, est la profondeur de l'héroïne.

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Avec « Femme au foyer », nous sommes loin de la série « Desperate housewives », où les rebondissements tous plus invraisemblables les uns que les autres des cinq héroïnes vont bon train (et dont elles ressortent le plus souvent victorieuses). Ici, il s'agit d'un roman introspectif, très psychologique, centré autour de la personnalité d'Anna Benz, l'héroïne principale.

Je tiens à remercie en premier lieu Babélio et les éditions Albin Michel pour ce roman très réussi. Au départ, en lisant le descriptif qui en était fait, je craignais de tomber sur un ouvrage superficiel, et assez cliché (la pauvre femme au foyer malheureuse et qui s'ennuie). Or, pas du tout. La prose de la poétesse Jill Alexander Essbaum est magnifique, très profonde et prenante, avec un rythme magnétique, et qui, rien que pour elle, vaut la peine de lire ce roman.

Pourtant, rien de très nouveau dans l'histoire choisie pour ce roman : Anna Benz est une jeune femme américaine qui vit en Suisse depuis son mariage avec Bruno il y a neuf ans. Étrangère à ce pays qu'elle ne comprend pas (et ne tente pas de comprendre), et en vérité étrangère à sa vie, aux autres, sans volonté, elle vit (ou glisse) dans une déprime et une solitude assez profondes, dont elle ne parvient (encore une fois, si tant est qu'elle essaie) à se défaire, malgré le soutien que lui apporte le docteur Messerli, sa psychiatre, et dont les échanges avec celle-ci viennent structurer l'ouvrage (très profonds et intéressants dialogues, que j'ai trouvés d'une belle solidité psychologique, alors que l'auteur, dans ses remerciements, indique n'être « que des paroles de fiction », même si elle s'est fait aider par une analyste jungienne). Pour combler le vide de son existence, ou plutôt pour éviter de faire face aux raisons de son mal-être, Anna se réfugie dans le sexe en collectionnant les amants. Comme on peut le pressentir, Anna se fait rattraper par ses démons, les aggrave, et le naufrage n'est pas loin…

La quatrième de couverture de l'ouvrage évoque Madame Bovary et Anna Karénine, et pour c'est très juste. Anna Benz est un mélange réussi de ces deux héroïnes, en étant une femme amoureuse de l'amour, le plus souvent illusoire, et pleine de l'aspiration à en vouloir toujours plus pour combler un vide existentiel, pour finir toujours plus déprimée. Et désabusée.

Ce roman mériterait une deuxième lecture, tant il est profond, et qui s'attacherait à la structure narrative. Pour mieux tenter de comprendre Anna et ce qu'elle vit. Car il est très révélateur, et intéressant de se rendre compte en cours de lecture qu'on ne sait pas grand-chose des différents personnages surtout masculins. Qui est Bruno, le mari, Archie ou Karl, les amants ? On ne le sait pas vraiment, puisque tout est vu depuis le point de vue d'Anna. le personnage de Mary, miroir (positif) de la vie d'Anna est très intéressant : c'est une gentille fille, attentionnée, mais c'est elle qui entraîne, par ses remarques (innocentes, vraiment ? Tant elles sont insistantes) lors des sorties de couples avec Anna, l'effondrement des mensonges de cette dernière.

Un roman magnifique et profond que je conseille vivement.
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L’américaine Anna s’ennuie dans la banlieue de Zurich et couche avec les hommes qui le lui demandent, sans culpabilité, sans vraiment de satisfaction, sauf peut-être le plaisir sexuel ; le seul dérivatif qu’elle a trouvé à sa lassitude d'une existence confortable de mère de famille et d’épouse de banquier suisse.

Cela, elle ne le raconte qu’en partie à son analyste, une femme théorisant le problème dans un jargon de spécialiste, tellement éloigné de sa réalité qu’il ne lui est d’aucun secours. Mais qui peut changer Anna, la sortir de sa solitude, de sa passivité destructrice, sinon elle-même ou un évènement grave ? Malheureusement pour elle, sa prise de conscience passera par la perte de ce qu’elle négligeait, une douleur presque insurmontable lui montrant ce qu’elle a gâché et lui donnant sa vraie valeur.

La solitude, le mal de vivre, la dépression des femmes au foyer sont des maux sous-estimés et négligés. Dans ce roman remarquable, surtout dans sa deuxième partie, l’auteur a parfaitement traduit la souffrance, la tristesse, l’isolement de ces femmes auxquels répond l’incompréhension de l’entourage et de la société, une insensibilité majorée si elles sont issues d’un milieu privilégié.

Merci à Babelio et aux Editions Albin Michel pour la découverte de cette auteure et de sa Hausfrau.
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Ce roman relate la vie d'une femme américaine, Anna, immigrée en Suisse, mariée et mère de famille. Sa vie est partagée entre sa vie familiale, ses cours d'allemand, ses consultations médicales et ses nombreux adultères. Malgré tout, elle s'ennuie, ne parvient pas à trouver de sens à sa vie. Elle va s'enliser de plus en plus. Je n'en dirai pas plus, de peur de trop en dire. Mais il s'agit d'un roman essentiellement centré sur la psychologie d'une femme immigrée au foyer.C'est très original, et l'ensemble sonne très juste, sans aucun pathos. de plus, il a le mérite de mélanger différents éléments : les séances de psychanalyse, le passé de la jeune femme, sa vie présente, ses interrogations. Cela donne une dynamique au récit. le seul bémol : l'ensemble est trop dépressif. L'auteur n'insiste pas suffisamment sur ses rapports avec ses enfants, par exemple. Pourtant, c'est un des éléments essentiesl dans la vie d'une mère. Elle l'évoque trop rapidement, ou seulement à certains passages. Mais l'ensemble reste très poétique. Il s'agit d'une réflexion très profonde sur l'identité d'une femme immigrée, sa place dans la société, les problèmes linguistiques... À lire ! Je remercie les Éditions Albin Michel de cette découverte qui vaut le coup d'oeil !
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Comment traiter un sujet déjà mille fois exploité sans ennuyer son lecteur ?

Anna, la trentaine, est américaine, mais vit en Suisse aux côtés de son mari banquier en élevant leurs trois enfants. de l'extérieur, un tableau calme comme une carte postale d'un lac suisse. de l'intérieur, une tempête qui pourrait tout emporter, car la question qui taraude de plus en plus le lecteur au fil des pages c'est de savoir comment tout cela va-t-il finir ?... Pour ma part, je pensais que Bruno avait une liaison avec Marie…

Outre le plaisir de lire un livre avant tout le monde (merci Babélio pour cette épreuve non corrigée !), j'ai apprécié ce récit très riche, entrecoupé d'extraits de séances d'Anna chez sa psychiatre.
Certaines expressions crues ont pu me gêner au début, mais je les ai classés comme un effet de style, qui renforce le contraste entre la fadeur de la vie bourgeoise suisse et la fuite en avant de l'héroïne, qui s'étourdit et se saoule.

Anna s'ennuie. Et comme elle ne s'aime pas et a d'elle-même une piètre opinion, elle va prendre des amants, comme pour se donner de la valeur. Mais c'est également un moyen de remplir sa vie vide de sens (remplir => pénétration de l'acte sexuel).

Anna se cherche. Qui est cette étrangère dans un pays dont elle ne parle pas la langue ?

Anna se complet dans sa dépression. Ses séances d'analyse ne servent à rien puisqu'elle ne joue pas le jeu.

A ce petit jeu là, Anna finit par devenir antipathique (je ne me souviens pas avoir qualifié Emma Bovary d'antipathique) et dans ce contexte l'accident de la vie qui va la toucher ne parviendra même pas à lui redonner un peu d'humanité.

La fin de l'histoire est glaçante, par son issue fatale et bête, précision donnée que son fils Charles aimait les trains…
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J'ai reçu ce roman « en avant-première » dans le cadre d'un partenariat entre les éditions Albin Michel et Babelio et je les en remercie.
L'héroïne, Anna, est américaine mais elle a épousé Bruno, un banquier Suisse qu'elle a suivi dans son pays. Ils ont trois enfants, vivent dans une petite maison dans la banlieue de Zurich et comme Anna n'a pas le permis de conduire, ne travaille pas et ne maîtrise pas la langue (suisse allemand), elle n'est pas indépendante.
Le roman alterne le quotidien de cette femme au foyer avec des souvenirs de son arrivée en Suisse et sa difficulté à s'intégrer, des extraits de ses séances chez la psychanalyste qui la suit et des considérations sur le langage et les difficultés à communiquer lorsqu'on n'est pas natif du pays.
Comme Anna s'ennuie et déprime, son mari l'a en effet encouragée à se faire soigner d'une part et à prendre des cours d'allemand d'autre part. Mais Anna a trouvé une autre façon de tromper son ennui en prenant des amants...
Le roman est plutôt cru et explicite en matière de pratiques sexuelles qui tiennent une grande part dans la vie de l'héroïne mais au-delà de l'adultère c'est une quête d'identité et Anna cherche sa place dans la société et dans la vie tout simplement.
Ce qui m'a intéressé c'est de chercher à découvrir qui est réellement Anna. Elle ne m'est pas spécialement sympathique, subissant sa vie sans se sentir responsable ni de ses enfants ni de rien en fait. Les efforts qu'elle fait au début pour s'intégrer à la vie suisse et ses spécificités, différentes de ce qu'elle a connu jusqu'à présent. Comment elle se retrouver enfermée dans une vie étriquée par son incapacité à communiquer avec son entourage. Sa relation avec son amie Mary rencontrée au cours d'allemand et la comparaison entre les deux femmes aux caractères très différents est aussi très intéressante.
J'ai trouvé que la fin (logique pour moi) clôture vraiment bien le récit.
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