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Citations sur La vie fugitive mais réelle de Pierre Lombard, VRP (18)

Passer de l'écrit vain, à l'écrit vrai, lever le voile des mots d'usage, des mots d'usure. Comment gratter les mots. Ecrire pour retrouver en soi ce qui parle à soi, donc à tous. Etroite est la passerelle, et il faut être un peu funambule pour tirer l'or de cette vieille matière corrompue que sont les mots. (p. 147)
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Lombard se dit qu'il a eu une mauvaise idée de vouloir revoir Pargueminière. N'avait-il pas barré son nom sur son agenda ? Pas si facile de quitter les gens sans se retourner, de couper des liens qui furent parfois si longs, si complexes à tisser. (p. 108)
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Pierre Lombard était conscient qu'il lui faudrait soigner la première phrase de son livre. Depuis la terrasse du Saltimbanco, il regarde sur l'horizon la fumée de son cigare qui dessine des hiéroglyphes à contre-ciel. Il la tourne, la retourne, cette phrase.
La mer, sans cesse recommencée, son ressac, un passé à l'endroit, un passé à l'envers.
Comment était celle qui ouvrait l'Ulysse de Joyce ?
«Majestueux et dodu, Buck Mulligan parut en haut des marches, porteur d'un bol mousseux sur lequel reposait en croix rasoir et glace à main.»
Et cette autre, dans Cent ans de Solitude de Garcia Marquez :
«Bien des années plus tard, face au peloton d’exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena voir la glace.»
Exercice de mémoire. pierre Lombard n'est pas sûr que ces citations soient exactes. Il avait découvert, émerveillé, ces deux romans et sa vie en avait été changée. Il se souvient des bords du Lez, sa rivière, où il avait fait connaissance avec les méandres de Dublin, en compagnie de Bloom, et de Macondo, la ville mythique et pourtant si réelle de l'écrivain colombien.
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À l'orée d'un bois, il a garé la Dromadaire. En contrebas, un petit cours d'eau. Assis là, immobile, il regarde l'eau couler. Cessant d'agiter ses pensées, cessant d'être agité par elles, il médite. Qui ne voudrait être une pierre moussue dans le courant clair d'une rivière ?
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Route lisse dans le soleil couchant. S'enfoncer sans bruit dans un paysage de Cézanne, puis de Van Gogh, Derain. Passer d'une toile à l'autre, comme dans un livre d'art en grandeur réelle. Il se crée , pour lui tout seul, un musée imaginaire. (p. 153)
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Elle raconte à Lombard, qu'elle a toujours été libraire, puisqu'elle a succédé à sa mère qui elle-même avait succédé à la sienne.
"Nous ne quittons pas nos montagnes, vous voyez, Monsieur Lombard, libraires de mères en filles depuis cent cinquante ans.
-Vous n'avez pas peur de ce qui se développe: Internet, Amazon, les grandes chaînes de distribution, ce métier qui se modifie à toute vitesse ?
- Non, je n'ai pas peur, je le connais, mon métier, et mes clients me connaissent, c'est ça mon assurance. La librairie Arcade, c'est comme l'église du village, le boulanger, le boucher. Tant qu'il y aura de la vie dans le bourg, je serai là, c'est le Chaminadour de mon cher Marcel Jouhandeau." (p. 86)
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Il lisait aussi les Mystères de Paris, le Dernier des Mohicans, Le Bossu. «Si tu ne viens pas à Lagardère, Largardère viendra à toi.» Il se dit que désormais Lagardère n'est plus qu'un groupe financier, majoritaire dans Audience Groupe. Les petits comptables en costume gris auxquels personne ne faisait attention, que tout le monde méprisait un peu, ont pris le pouvoir. Interchangeables, incassables, inusables, ce sont eux qui ont inventé l'écriture pour les livres de comptes à l'aube des temps et ils seront encore là lorsque le soleil commencera à mourir.
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Il avait été à l'aise dans le cirque, il y avait sa place durement gagnée, à la force du poignet. Jusqu'à ce jour béni, ou maudit, où il avait dit NON, à la stupéfaction de tous. Il s'était soudain redressé. Droit, on respirait mieux. mais on respirait seul. (p. 40)
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Au bout du bâtiment, quelques écrivains sont en rang d'oignons derrière des tables, en attente d'un public pour les traditionnelles dédicaces. Les annonces, par haut-parleur, citent les livres, les auteurs, les horaires. C'est ainsi qu'il faut attendre la gloire, sagement, en rêvant à Rimbaud, à Cézanne. Cette fameuse immortalité, dont personne ne sait rien. (p. 139)
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« – Pourquoi ne pas les donner? – Les donner? Vous n’y pensez pas! C’est interdit, c’est le bien public! – Et vous les jetez où? – À la poubelle. – Les livres? à la poubelle? – Oui, c’est le plus simple. – Vous avez raison, c’est plus simple… – Non, c’est vrai quoi, qu’est-ce que vous voulez qu’on en fasse! Les magasins en sont pleins, ça ne sort jamais au prêt, et on n’a plus de place. «
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