Nos livres, nos textes les plus chers, sont ceux dont nous parlons le plus rarement, avec le plus de pudeur. Il en est de même des êtres qui escortent nos secrets les mieux enfouis. (p. 84)
En 1970, Marc a déjà perdu else quand il publie - Mayorquinas- chez Denoël. C'est un beau livre, grave et profond, qui annonce -La mort de la bien-aimée- qui paraîtra deux ans plus tard. La tessiture en est très proche. Interrogations métaphysiques, mais aussi puissance tonifiante du quotidien, peinture d'une vie aux mille couleurs. (p. 109)
- C'est un écrivain régional ? me demande cette jeune vendeuse, dans un grand magasin.
Je lui dis oui, comme Faulkner. J'achète une fois encore -La Mort de la bien-aimée- Qui sait si je n'arriverai pas à l'offrir à nouveau. On ne sait jamais ce qui vaut exactement la peine d'être dit, raconté. Mais dans cette nécessité à dire, à transmettre, il y a une façon d'espérer encore dans le merveilleux, dans l'inespéré. (p. 95)
Chaque texte , déposé dans un livre fabriqué à sa mesure, avec sa couverture, son papier, sa typographie, est un objet rare qu'il faut humer, soupeser, goûter du regard avant de l'ouvrir pour en savourer le contenu. Je fais un métier de "fin gourmet " littéraire. (p. 26)
Marc [Bernard] , comme beaucoup d'autres, croit à une authentique littérature du monde ouvrier, faite par les ouvriers eux-mêmes. (p. 35)
Je suis homme-à-tout-faire dans une librairie de la ville. Le soir, lorsque je ne dérive pas en compagnie de Laurent, le timonier de cette invraisemblable entreprise, je me retrouve devant ma feuille blanche. (...)
C'est comme cela, je crois, que Marc Bernard a dû apprendre à écrire : de commencements en commencements, dans l'attente de ce qui peut venir, une réponse possible à la question posée. (p. 46)
Il y a quelques années, paraissait un livre qui tenait à la fois du journal intime et du récit. Il racontait comment un homme avait, par le plus grand des hasards, rencontré une femme étrangère. Comme il avait osé l'aborder, lui qui ne parlait jamais à une inconnue, et comment cette aventure en apparence banale avait duré trente et un ans. Puis cet homme, Marc Bernard, écrivain avait perdu pour toujours Else, la bien-aimée.
j'avais entendu parler de cet auteur que le succès venait cueillir au seuil de la vieillesse. Pour la première fois, sans y prendre garde, je venais de croiser Marc Bernard. Son livre -La Mort de la bien-aimée, racontait sa vie avec Else. Il demandait aux lecteurs de ne pas désespérer lorsque le malheur frappe. (p. 11)