Il se dit qu'il devrait cesser d'Aimer au-dessus de ses moyens. D'arrêter de croire qu'il pourrait devenir Bukowski ou Selby Jr, un Marc Bernard ou un Hubert Nyssen. il devrait en finir avec ce romantisme de papier crépon, ces divagations fumeuses de plumitif dépressif. Où croit-il donc aller dans cet équipage ? Vers le prix Nobel de littérature ? qu'il regarde donc en face où tout ce carnaval l'a mené. Pourtant, il ne pourrait renoncer sans mourir à son grand rêve de papier. (p; 50)
Mettant de côté les livres qu'il veut vendre. Il n'a plus besoin de garder cette librairie portative. De poser entre lui et le monde ce haut rempart de papier. Autant de nounours, de doudous qui ne l'ont protégé de rien. (p. 59)
De l'imparfait du subconscient, au parfait du subjonctif. La conjonction de coordination, avec la conjonctivite de l'oeil de Caïn. Il était un mauvais élève, il veut sa revanche sociale !
Le vendeur de livres s'est mis en tête de voir l'invisible, mais il veut le voir à l'oeil . (p. 126)
la littérature, c'est un livre et un lecteur. Tout le reste n'est que propos d'épicier.
J'ai lu ce livre avec peine au début. Je n'y voyais qu'un catalogue, plaisant certes, de livres et citations juxtaposées. Je me suis prise à ce jeu, entrant dans cette librairie par l'esprit torturé de Stève.
Il ne veut pas la revoir, il ne veut pas s'expliquer, la toucher, il sait que s'il l'approche ne serait-ce qu'un instant, ils se rueront l'un sur l'autre pour se mesurer à leur désir et toute une folie recommencera.
Elle ne savait pas, ne voulait pas savoir, que le mal qu'il lui avait fait, il se le faisait à lui-même. Jamais il n'avais voulu la blesser. Elle l'avait fait jouir au-delà du possible. Lui offrant sans retenue ce corps étonnant, ce sexe profond, odorant qui lui faisait croire qu'il pénétrait chaque fois dans un étrange jardin, ou dans livre d'heure, enluminé par leurs étreintes balisé par leurs serments d'amour.
Stève avait écrit un océan de mots pour tenter de se sauver du naufrage qu’était sa vie . (p.159)
« Pas mal ce qu’écrit Maurice Nadeau, le grand éditeur :
« Le roman, c’est le genre le plus englobant, le plus universel. (…)
Le roman même si le souvenir y a sa part ne peut pas être une reconstitution de la vie, il est la vie même, et en fin de compte une nouvelle vie, une leçon de vie nouvelle ».
Il aime son métier passionnant de passeur de textes. (p.39)
Le savoir est une Montagne magique à escalader. (p.63)