AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Toutes les barques s'appellent Emma (31)

Mais écrire me soigne aussi de mal vivre, m'encourage à exister. La psychanalyse, si elle suffit à combler certains, ne me comble pas. Seul l'art, pour moi, remplit cette fonction. (p.152)
Commenter  J’apprécie          50
Il y a en elle de la vérité à vouloir ainsi vers cette tension poétique. Ce n'est pas la vaine gloire qu'elle cherche, ni aucune sorte de reconnaissance. Il sent bien qu'écrire de la poésie est pour elle comme un souffle neuf, un poumon d'acier bleu qui la maintient en vie (...) (p.107)
Commenter  J’apprécie          120
La langue est vivante, toujours ! Voyez Rabelais, Villon, lisez les livres sans orthographe des idiots de villages, des fous, des Saints. Vive la langue sans les flics des officines d'éditions, des profs, et de tous les salauds qui nous empêchent de vivre libre. Vive l'Anarchie de la langue ! (p.121)
Commenter  J’apprécie          10
Sur quoi repose l'idée de chef-d'oeuvre ? Le concept de grand artiste ? Une question d'odeur du temps, de circonstances historiques. Qui décide qu'un auteur une oeuvre vont traverser les siècles, alors qu'un autre aussi talentueux, voire plus, sombre dans l'oubli et n'est plus la proie que d'obscurs érudits (...). Seuls alors, ceux qui inventent un monde et une langue sont dignes de rester, et donnent des qualificatifs nouveaux aux émotions, aux sentiments: Rabelaisien, Proustien, Kafkaïen, Dantesque, Ubuesque, Don Quichotesque, il en oublie, sans doute ! (p.128)
Commenter  J’apprécie          30
Parfois, Stève s'en va faire la tournée des poubelles pour ramasser des livres abandonnés. Il les recueille et leur parle doucement, comme ces vieilles femmes qui soignent les chats, les chiens errants et donnent à manger aux mouettes près du vieux port.
On pourrait croire que ces livres ne pouvaient plus parler, n'avaient plus rien à dire à personne, qu'ils étaient devenus muets et se tenaient sales et dépenaillés du côté de la langue arrachée. Mais il n'en est rien. Il les nettoie et les emporte chez lui, les range avec tous les autres, qui montent pour lui une garde silencieuse. Chers vieux livres amis. (p.98-99)
Commenter  J’apprécie          200
Il arrange les nouveautés, trie les invendus pour les retourner aux éditeurs. Des centaines de livres que personne ne lira, que personne n'ouvrira, destinés à se perdre dans des entrepôts, puis à glisser lentement vers le pilon (100 millions d'ouvrages pilonnés par an) à moins qu'un bouquiniste ne leur offre une nouvelle vie (vive les bouquinistes!). Stève jongle, habile, entre la nouveauté et le fonds. Libraire ? Pourquoi pas ? Vendeur de livres en tout cas, commerçant. Un petit épicier de luxe, pour les affamés, pour les curieux, pour les chercheurs de trésors, les aventuriers en pantoufles, comme disait Mac Orlan. (p.40-41)
Commenter  J’apprécie          200
Ils ne s'aiment pas bien sûr, ils aiment seulement les livres, tous les livres, même les moches, même les abîmés par la vie. Et cet amour-là, vrai, ils le savent, jamais ne les décevra, jamais ne cessera, jamais ne les abandonnera.
Dans les bras l'un de l'autre, blottis, ils sourient paisiblement pour tout ce que les livres leur offrent: la tendresse, la beauté gratuite et lumineuse, pleine de l'or et du miel des mots. (p.60-61)
Commenter  J’apprécie          60
Oui, écrire l'avait rendu riche, mais pas de la richesse à laquelle il croyait. Il était même devenu milliardaire en mots. Un destin de fils de pauvre.
Et puis quoi ? Le génie en plus ? Rien de tout ça !
Seulement la solitude, l'effort, l'ascèse et le silence, les refus des éditeurs par lettre-circulaire, le chagrin. Même le fait d'être publié ne réglait pas la question.
Claudel, qui en connaissait un rayon, l'avait prévenu: "Le laurier est une plante amère".
Commenter  J’apprécie          40
Les mots sont provisoires. Ils n'appartiennent à personne. Magiciens de l'extrême, ils se volatilisent sur un fil invisible tendu tout autour du monde, funambules vagabonds. (p.82)
Commenter  J’apprécie          10
"Jamais je n'oublierai ce que tu fais pour la librairie"
Stève, déjà à moitié saoul, hausse les épaules:
"Ce que je fais, c'est pour les livres, qui nous délivrent du poids de vivre. Je suis un croisé en croisade." (p.84)
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (26) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quiz découverte de Christian Estèbe

    Christian Estèbe se définit comme un "épicier littéraire", sa page Babelio vaut le détour, un auteur qui n'hésite pas à affirmer ...?... Indice : canoë

    Toutes les barques s'appellent Emma
    Toutes les baristes s'appelent Emma

    10 questions
    7 lecteurs ont répondu
    Thème : Christian EstèbeCréer un quiz sur ce livre

    {* *}