Mon avis :
Vous le savez, j'adore la science-fiction, mais je suis un peu resté bloqué quelques décennies en arrière, à l'époque des auteurs mythiques tels que
Philip K. Dick,
Asimov,
Ray Bradbury et tant d'autres… C'est donc avec une certaine méfiance que j'aborde un nouvel auteur. le plus souvent à tort, je dois bien l'avouer. Et Fredel me prouve encore une fois combien cette méfiance est injustifiée.
L'histoire de Soleil noir se déroule un millénaire après notre vingt-et-unième siècle, à l'intérieur d'une gigantesque station, véritable « planète artificielle » où vit une partie de l'humanité. Où vivait, plutôt, car au moment où débute le récit, seuls quelques survivants subsistent dans ce territoire technologique en train de s'éteindre, comme le soleil mourant qu'ils aperçoivent encore à travers les baies ouvrant vers l'extérieur. Toute vie est appelée à disparaître… mais il reste peut-être un faible espoir, le rêve fou qu'on peut encore sauver la station et ce qui reste d'humanité, puisque la terre, victime elle aussi de l'extinction du soleil, est aujourd'hui moribonde. Et cet espoir est placé sur les fragiles épaules d'Amina, une toute jeune fille, à peine une adolescente, qui devra trouver le moyen d'accéder au coeur du système.
Tout au long de sa quête, elle rencontrera mille obstacles, mais aussi l'aide inattendue d'Hybert qui semble en savoir beaucoup plus qu'elle-même, et peut-être la diriger sans qu'elle en ait conscience.
Mais je ne vais pas vous raconter le livre, je vous laisse le soin de le découvrir. Je vous y encourage, même.
C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai suivi les aventures d'Amina tales et je vous le dis sans détour, j'ai hâte de découvrir les tomes 2 et 3. D'autant que tout au long de l'histoire, des ombres menaçantes planent autour des survivants, et ce n'est qu'à la toute fin qu'on en apprend un tout petit peu plus sur ce qu'elles sont… L'auteur a tissé sa toile pour nous maintenir captifs du monde de son héroïne.
Si j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, quelques bémols, cependant. Rien de rédhibitoire, mais deux, trois choses m'ont gêné. Un détail tout bête, par exemple : vous l'aurez compris, Amina est une fille… alors quelle étrange idée a l'auteur de la faire uriner contre une paroi ? Voilà un réflexe bien masculin…
Autre chose : Fredel emploie une expression qui ne sort de nulle part. « Celle-part », au lieu, justement, de nulle part. On pourrait concevoir que d'ici mille ans, la langue ait évolué, que de
nouvelles expressions aient fait leur apparition, mais en l'absence d'un véritable « néo-langage », cette locution isolée ressemble plus à une erreur non relevée à la relecture qu'à un choix d'inventer. Dans la même veine, on trouve une description du travail que faisaient (avant l'extinction de la station) les serviteurs androïdes :
« Celui qui servait le soda, celui qui pliait les serviettes, celui qui ramassait les gants-datas… »
Là encore, je n'ai rien contre le fait qu'un auteur invente des mots, du moment qu'ils servent à son dessein, encore faut-il, en l'absence de glossaire, que ceux-ci aient un sens évident. Et franchement, « gants-datas », j'ai du mal à concevoir…
Mais que ces quelques remarques ne gâchent pas votre plaisir de lecteur, Soleil noir est un bon roman, et je suis sûr que, comme moi, vous le refermerez avec qu'une envie, celle de connaître la suite des aventures d'Amina tales.
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